Premier rapport sexuel : comment en discuter avec votre enfant ?

Premier rapport sexuel : comment en discuter avec votre enfant ?

Les parents ne parlent plus beaucoup plus qu'avant. Le sujet reste pour eux toujours embarrassant à aborder. Pour être soutenus, ils ne se tournent pas vers des sexologues ou des psychologues mais plutôt vers leur réseau pour avoir des idées entre parents ou le médecin traitant. Pourtant un dialogue utile qui permet la prévention et l'éducation.

Un dialogue pas toujours facile

« Les parents ne parlent plus beaucoup plus qu'avant. Le sujet reste pour eux toujours embarrassant à aborder ». Pour être soutenus, ils ne se tournent pas vers des sexologues ou des psychologues mais plutôt vers leur réseau pour avoir des idées entre parents ou le médecin traitant. Pourtant un dialogue utile qui permet la prévention et l'éducation.

Caroline Belet Poupeney, psychologue spécialiste de l'enfance et de l'adolescence, différencie les informations à privilégier avec les jeunes filles et les jeunes garçons.

« Les jeunes filles ont tendance à vouloir faire plaisir à leur petit ami. Il faut leur rappeler que leur corps est le leur et qu'elle doit se sentir prête. C'est à elle de vouloir et de prendre la décision. Si leur amant est trop arrogant, c'est irrespectueux. Il est important d'aborder le sujet dès que les parents voient une relation identifiée et sérieuse. Et même avant ».

Souvent, les jeunes filles prennent déjà la pilule pour diverses raisons : règles régulières, acné, etc. Ainsi, la discussion sur les risques de grossesse non désirée ne coïncide pas toujours avec la prise de pilule.

"Mais il n'est pas toujours facile pour les parents de savoir si leur enfant a une relation continue puisque les adolescents cloisonnent leur vie privée et familiale". explique Caroline Belet Poupeney.

Les sentiments comme clé de voûte

Pour les garçons, il est important de leur demander s'ils ont regardé des films pornographiques. Si c'est le cas, les parents doivent leur faire comprendre que ce qu'ils ont vu est très différent du sexe « normal ».

Dans les films, les sentiments, l'amour, le respect des femmes ne sont pas présents. Et pourtant, c'est l'essence de toute relation.

La performance, la force, les scénarios imaginaires ne font pas partie d'une relation sexuelle épanouissante et saine. Écouter son partenaire et le respecter sont les clés d'une relation harmonieuse.

Les garçons ont tendance à penser à la performance : combien de temps ils doivent rester debout, quelles positions de Kâma-Sutra ils vont essayer, avec combien de filles ils ont couché. Dès le départ, ils envisagent la sexualité à plusieurs ou en groupe.

Ces pratiques plébiscitées par les médias n'ont rien à voir avec l'amour. Il faut leur parler du cœur qui bat, des émotions, de la chaleur, de la douceur, de la lenteur. Il faut prendre son temps et être dans de bonnes conditions.

Différencier prévention, contraception et avortement

Les gynécologues voient de plus en plus de jeunes filles sans contraception recourir à l'avortement. On peut donc s'interroger sur les informations et l'éducation sexuelle que nous avons reçues de ces adolescents. Pour ces jeunes filles, cette pratique semble courante.

Les parents et l'Éducation nationale ont donc un vrai rôle à jouer pour bien expliquer la différence entre :

  • prévention et utilisation des préservatifs : qui protègent soi-même et son partenaire des maladies sexuellement transmissibles ;
  • contraception : prise d'une méthode contraceptive telle que pilule, patch, stérilet, implant hormonal ;
  • contraception d'urgence : avec la pilule du lendemain. Chaque année en France, environ une femme sur dix de moins de 30 ans utilise la contraception d'urgence pour éviter le risque de grossesse non désirée ;
  • Avortement : interruption volontaire de grossesse (avortement) médicamenteuse ou instrumentale.

Prévenir les agressions sexuelles

La plupart des agressions sexuelles sont commises par des personnes que l'enfant connaît. Il est donc important de parler avec votre enfant afin de rester à l'écoute. Ce sont les parents qui fixent les limites et indiquent les règles. Certains comportements ou gestes, même s'ils sont faits par des membres de la famille proche, doivent être clairement réprimandés ou défendus.

Un grand frère n'a pas besoin de se masturber ou de montrer des films pornographiques à ses petits frères et sœurs. Un grand-père n'a pas besoin de demander tout le temps à sa petite-fille de s'asseoir sur ses genoux et de la serrer dans ses bras. Un cousin n'a pas le droit de toucher son cousin, etc.

Sans diaboliser tous les membres de la famille et plonger son enfant dans la peur, il est tout de même utile de lui dire que s'il se sent gêné envers un adulte, il a le droit de dire non, de s'éloigner et d'en parler.

Ils doivent recevoir des informations claires et concises. Inutile d'en parler plus d'une heure. L'adolescence n'est pas le moment d'écouter et d'avoir de la patience.

Si l'adolescent sent que son parent dramatise le rapport au sexe, il risque de s'enfermer dans le silence et de ne pas lui faire confiance. Pour éviter de bouleverser son parent ou l'équilibre familial, l'enfant préfère alors se taire.

Si le parent a été agressé sexuellement dans son enfance, il peut être mal à l'aise de parler des risques d'abus ou paniqué à l'idée que cela puisse recommencer avec son propre enfant. Dans cette situation, un professionnel (sexologue, psychologue, assistante sociale, médecin, école des parents) peut être d'une bonne aide pour l'accompagner dans ce dialogue.

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