Sortir plus tôt de la maternité avec le Prado

Le Prado : qu'est-ce que c'est ?

Selon une enquête de la Drees, 95 % des femmes sont satisfaites des conditions dans lesquelles s'est déroulé leur séjour en maternité, mais près d'un quart d'entre elles regrettent le manque de suivi et d'accompagnement au retour à domicile. Forte de ce constat, l'Assurance Maladie a mis en place en 2010 un dispositif permettant aux femmes qui viennent d'accoucher, si elles le souhaitent et si leur état de santé est compatible, d'être suivies à domicile avec leur bébé, par une sage-femme libérale après sortie de la maternité. Expérimenté depuis 2010 dans plusieurs régions, le Prado devrait être généralisé à toute la France en 2013. Derrière la volonté de satisfaire les patients, les préoccupations économiques sont claires. Un accouchement coûte cher pour la Sécurité sociale mais aussi pour les maternités.

Actuellement, la durée du séjour varie d'un établissement à l'autre. En moyenne, les futures mères restent eentre 4 et 5 jours en maternité pour un accouchement classique, une semaine pour une césarienne. C'est bien plus que dans certains pays européens. En Angleterre, par exemple, une majorité de mères sortent deux jours après l'accouchement.

Prado : toutes les femmes sont-elles concernées ?

Pour l'instant, le programme d'aide au retour à domicile (PRÉ) concerne exclusivement les sorties de maternité en post-partum physiologique. Pour pouvoir bénéficier du programme, la mère doit avoir plus de 18 ans, avoir accouché d'un enfant unique par voie vaginale, sans complications. L'enfant doit naître à terme avec un poids en rapport avec son âge gestationnel, sans problèmes d'alimentation et ne nécessitant pas d'entretien hospitalier. Remarque : il ne s'agit pas de « forcer » les mères à rentrer à la maison. Ce système est basé sur le volontariat. 

Prado : pour ou contre ?

Ce programme avait soulevé de nombreuses critiques dès le début de son expérience en 2010, notamment auprès des principaux syndicats de sages-femmes. Réticente au départ, l'Organisation nationale des syndicats de sages-femmes (ONSSF) a assoupli sa position mais « reste très vigilante dans la mise en œuvre du projet ». Même son de cloche avec l'Union Nationale et Syndicale des Sages-Femmes (UNSSF). Le syndicat encourage désormais les femmes à participer au Prado, sans toutefois reconnaître un réel intérêt pour l'appareil. « Nous ne pouvons pas être contre le fait de ramener une jeune mère à la maison après l'accouchement. On constate qu'il y a un réel besoin. Mais cette possibilité existait déjà avant », explique Laurence Platel, vice-présidente de l'UNSSF. Avant d'ajouter : "Ce qui est regrettable, c'est que le programme ne concerne pas toutes les femmes, car ce sont souvent celles qui ont eu des grossesses ou des accouchements difficiles, qui ont le plus besoin de soutien." Le Collège national des gynécologues et obstétriciens, de son côté, continue de douter de l'efficacité du dispositif.

Malgré ces points d'attache, La CPAM salue aujourd'hui le succès du Prado. Plus de 10 femmes ont bénéficié de la présentation du programme, 000% d'entre elles ont adhéré. Et 83 % des femmes qui ont intégré le système depuis sa création se déclarent « entièrement satisfaites »

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