Rentrée scolaire : comment suivre le rythme de son enfant ?

Comment aider l'enfant à vivre à son rythme ?

Place aux bonnes résolutions pour la rentrée. Et si cette année, ce sont les parents qui ont respecté le rythme de leur enfant et non l'inverse.

Louise est une enfant très agitée. Ses parents ne peuvent expliquer ce comportement et, comme beaucoup, demandent conseil à un spécialiste. Des filles comme Louise, Geneviève Djénati, psychologue spécialisée dans la famille, se croisent de plus en plus dans son cabinet. Des enfants agités, déprimés ou au contraire inhibés qui ont tous un point commun : ils ne vivent pas à leur rythme. Dans un monde idéal, l'enfant suivrait le rythme de l'adulte et percevrait tout en temps réel. Inutile de lui répéter dix fois pour sortir de son bain, pour l'appeler à table pendant 15 minutes ou pour se battre au coucher… Oui en mode fantasme, car la réalité est bien différente.

Le temps des parents n'est pas le temps des enfants

L'enfant a besoin de temps pour entendre et comprendre. Quand on lui donne des informations ou qu'on lui demande de faire quelque chose, il lui faut généralement trois fois plus de temps qu'un adulte pour intégrer le message et donc agir en conséquence. Pendant les temps d'attente, essentiels à son développement, l'enfant pourra rêver, imaginer ce qui va se passer. Le rythme des adultes, leur mode de vie actuel dominé par l'urgence et l'immédiateté, ne peuvent s'appliquer aux plus petits sans quelques ajustements. " On demande à l'enfant un temps de réaction très court, comme s'il devait savoir avant d'avoir appris, regrette le psychologue. C'est très perturbant pour lui de vivre selon un rythme qui n'est pas le sien. Il peut ressentir un sentiment d'insécurité qui le fragilise à long terme. Dans certains cas extrêmes, des troubles de la temporalité peuvent conduire à une hyperactivité. « L'enfant gesticule en permanence, passe d'un jeu à l'autre et est incapable de réaliser une action du début à la fin, précise Geneviève Djénati. La météo calme l'angoisse alors il s'agite pour fuir cette situation. "   

Respectez le rythme de votre enfant, ça s'apprend

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On respecte bien le rythme du bébé en le nourrissant à la demande durant ses premiers mois de vie, alors pourquoi ne pas prendre en compte celui de l'enfant. Difficile de s'affranchir des contraintes du quotidien mais oublier de temps en temps la course contre la montre pour donner le temps, de son temps, est positif pour toute la famille. Comme le souligne Geneviève Djénati : « les parents doivent gérer beaucoup de choses, mais un enfant ne peut pas être géré. Vous devez remettre l'affect, l'émotion dans les relations. » Un enfant a besoin de temps pour l'écouter et l'interroger. C'est le meilleur moyen d'éviter les tensions et les disputes et au final de gagner du temps sur le long terme. Quand le temps des parents et des enfants se conjugue, « une troisième phase s'insère dans leur vie, celle du jeu, de la création commune » où chacun s'émancipe harmonieusement.

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Le matin avant la sortie de l'école

Les parents ont tendance à réveiller leur enfant à la dernière minute pour mieux dormir. Du coup, tout s'enchaîne, le petit déjeuner est avalé rapidement (quand il y en a encore un), on habille l'enfant pour aller plus vite et avoir le temps de se préparer. Résultat : on gagne du temps sur le moment mais on perd la qualité du temps. Parce que l'urgence épuise les parents, crée des tensions au sein de la famille. « Parfois, on se retrouve avec des enfants de 9 ans qui ne peuvent pas s'habiller tout seuls, raconte Geneviève Djénati. Ils n'ont tout simplement pas eu le temps d'apprendre. Pour améliorer la situation, au moins le matin, vous pouvez commencer par avancer votre réveil de 15 minutes.

Le passage à table

Manger avec des tout-petits peut parfois virer au cauchemar. Ce n'est pas facile de prendre en compte le rythme de chacun. « Gardez toujours en tête que ce qui semble lent au parent est un rythme normal de l'enfant », insiste la psychologue. Tout d'abord, vous commencez par vous asseoir à côté de vos enfants lorsqu'ils sont à table. Si l'un d'eux traîne, on comprend pourquoi il mange lentement. Et puis on essaie de réorganiser le dîner en conséquence.

A l'heure de se coucher

Scénario classique, l'enfant hésite à s'endormir. A peine était-il allé se coucher qu'il retourna dans le salon. Visiblement il n'a pas sommeil et cela désespère les parents qui ont eu une journée épuisante, et qui ne veulent qu'une chose : se taire. Pourquoi l'enfant résiste-t-il ? C'est peut-être le seul moyen pour lui de lâcher trop de pression en raison du sentiment d'urgence qui règne dans la maison. Ce rythme qu'il a subi lui donne de l'angoisse, il a peur de se séparer de ses parents. Au lieu d'insister pour qu'il se couche, il vaut mieux retarder légèrement l'heure du coucher. L'enfant a peut-être perdu un peu de sommeil, mais au moins il s'endormira dans de bonnes conditions. Au coucher, il est important de lui dire « à demain » ou, par exemple, « quand tu te réveilleras demain matin, on se racontera nos rêves ». L'enfant vit dans le présent mais a besoin de savoir qu'il y aura un après pour se sentir en confiance.

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