Cadeaux de Noël : nos enfants sont-ils trop gâtés ?
Pour Noël, certains parents ne reculent devant aucun sacrifice pour leurs enfants. Comment expliquer ce besoin d'offrir des cadeaux en masse ?

Stéphane Barbas : Lorsque vous offrez des cadeaux, il y a toujours un projection de nos propres rêves et désirs. Et quand les parents couvrent leurs enfants de jouets, c'est une façon pour eux de satisfaire cette partie de l'imagination. Satisfaire ses propres désirs est légitime, mais il est important de réaliser qu'ils peuvent être complètement décalé avec ceux des enfants.

Pour d'autres, ce surabondance est un moyen de réparer les images parentales brisées ou leur histoire. Les cadeaux deviennent un moyen de restaurer un idéal. Par exemple, les personnes qui ont beaucoup manqué dans leur enfance font souvent moins attention à la quantité de jouets. Mais à vouloir compenser quelque chose de fantasmatique, cela empêche souvent les adultes écouter petits.

Enfin, certains ne reculent devant aucun sacrifice de peur que leur enfant ne les aime plus et de se prouver, en somme, qu'ils sont de bons parents.

Dans ce dernier cas, les cadeaux sont-ils utilisés comme preuve d'amour ?

SB : Absolument. C'est un matérialisation et une déviation de l'amour. Mais les cadeaux ne suffiront jamais, car on n'aime jamais trop leurs enfants. S'ils ressentent un besoin excessif de matérialiser leur affection, les parents doit se demander, car il cache de profondes difficultés. Il est important de garder à l'esprit que l'amour est avant tout qualitatif.

Noël : non au chantage des cadeaux !

« En consultation, je me rends compte parfois que Noël est utilisé comme une arme par les parents. Pour se faire obéir, ils usent de chantage : si vous n'êtes pas sage, vous n'aurez pas de cadeaux à Noël. Cependant, cela ajoute un enjeu émotionnel qui n'a pas besoin d'être. Noël ou les anniversaires sont des fêtes symboliques. Vous ne devez pas le toucher. Et si on punit l'enfant, il devra attendre un an. C'est beaucoup trop long pour lui », explique Stéphane Barbas.

 

A trop gâter nos enfants, ne risquons-nous pas de les embêter ou de les rendre capricieux ?

SB :  Si l'enfant reçoit un enchérir sur des cadeaux, il y a des risques qu'il soit blasé, en effet. Dès la fin des vacances, les cadeaux finissent dans un coin. Néanmoins, certains petits parviennent à bien gérer cette surabondance. Ils découvrent leurs jouets pendant plusieurs semaines après Noël.

De plus, un enfant qui a reçu tous les cadeaux qu'il désire ne devient pas capricieux. En fait, il joue plus sur une base régulière. Il faut savoir gérer la demande des enfants, savoir dire non, ne vous sentez pas obligé d'acheter un petit jouet à chaque fois que vous faites vos courses, par exemple. De toute évidence, vous ne devriez pas être dans le satisfaction immédiate.

Conseilleriez-vous aux parents de suivre la liste de Noël des enfants ou, au contraire, de privilégier l'effet de surprise ?

SB : La surprise est bonne, à condition bien sûr de ne pas déboucher sur un frustration brutale chez l'enfant en lui offrant un cadeau totalement à l'opposé de ses goûts. Cela montre que les parents anticiper les envies petits, sans avoir besoin de se rassurer. Quant à la liste, même si elle dépend des moyens de chacun, je ne pense pas qu'il faille suivre par le livre. Il faut savoir que les enfants ont toujours un cadeau préféré, qui a une symbolique plus forte que les autres. Alors sois juste les écouter pour les rendre heureux.

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