Vaccination HPV : un enjeu de santé publique, mais un choix personnel

Vaccination HPV : un enjeu de santé publique, mais un choix personnel

Qui pourra recevoir le vaccin ?

La première était

En 2003, on a demandé aux adolescents de 15 à 19 ans à quel âge ils ont eu leur premier rapport sexuel. Voici leurs réponses : 12 ans (1,1%) ; 13 ans (3,3 %) ; 14 ans (9%)3.

À l'automne 2007, le Comité québécois d'immunisation (CIQ) a présenté au ministre Couillard un scénario de mise en œuvre du programme. Celui-ci prévoit l'utilisation de Gardasil, le seul vaccin contre le VPH approuvé par Santé Canada pour le moment.

Le 11 avril 2008, le MSSS a annoncé les modalités d'application du programme de vaccination contre le VPH. Ainsi, à partir de septembre 2008, ceux qui recevront le vaccin gratuitement sont :

  • filles de 4e année d'école primaire (9 ans et 10 ans), dans le cadre du programme de vaccination scolaire contre l'hépatite B ;
  • filles de 3e secondaire (14 ans et 15 ans), dans le cadre de la vaccination contre la diphtérie, le tétanos et la coqueluche ;
  • filles de 4e 5e secondaire
  • Filles de 9 et 10 ans ayant quitté l'école (via les centres de vaccination désignés) ;
  • Filles de 11 à 13 ans jugées à risque ;
  • filles âgées de 9 à 18 ans vivant dans des communautés autochtones, où il y a plus de cancer du col de l'utérus.

Il est à noter que les filles de 11 à 13 ans (5e 6e ans) seront vaccinés à l'âge de 3 anse secondaire. Au fait, les adolescentes de 4e 5e devront se rendre seuls dans les unités de service appropriées pour recevoir le vaccin gratuitement. Enfin, les personnes non ciblées par le programme peuvent se faire vacciner, au coût d'environ 400 $ CA.

Seulement deux doses ?

L'une des incertitudes concernant le programme de vaccination contre le VPH concerne le calendrier de vaccination.

En effet, le MSSS prévoit un calendrier qui s'étale sur 5 ans, pour les filles de 9 et 10 ans : 6 mois entre les deux premières doses et – si nécessaire – la dernière dose serait administrée en 3e secondaire, soit 5 ans après la première dose.

Cependant, le calendrier prescrit par le fabricant de Gardasil prévoit 2 mois entre les 2 premières doses et 4 mois entre la deuxième et la troisième dose. Pour qu'après 6 mois la vaccination soit terminée.

Est-il risqué de modifier ainsi le calendrier vaccinal ? Non, selon Dr Marc Steben de l'Institut national de santé publique (INSPQ), qui a participé à la formulation des recommandations du CIQ.

« Nos évaluations nous permettent de croire que 2 doses, en 6 mois, apporteront une réponse immunitaire aussi importante que 3 doses en 6 mois, car cette réponse est optimale chez les plus jeunes », indique-t-il.

L'INSPQ suit également de près une étude actuellement menée par l'Université de la Colombie-Britannique, qui examine la réponse immunitaire apportée par 2 doses de Gardasil chez des filles de moins de 12 ans.

Pourquoi un programme universel ?

L'annonce d'un programme universel de vaccination contre le VPH a soulevé un débat au Québec, comme ailleurs au Canada.

Certaines organisations remettent en cause la pertinence du programme en raison du manque de données précises, par exemple la durée de la protection vaccinale ou le nombre de doses de rappel qui peuvent être nécessaires.

La Fédération pour le planning des naissances du Québec rejette la priorité accordée à la vaccination et aux campagnes pour un meilleur accès au dépistage2. C'est pourquoi elle demande un moratoire sur la mise en œuvre du programme.

The Dr Luc Bessette est d'accord. « En nous concentrant sur le dépistage, nous pouvons traiter un vrai cancer », dit-il. Il faudra 10 ou 20 ans pour connaître l'efficacité de la vaccination. En attendant, nous ne nous attaquons pas au problème des femmes atteintes d'un cancer du col de l'utérus qui ne se font pas dépister et qui mourront cette année, l'année prochaine, ou dans 3 ou 4 ans. "

Cependant, il ne croit pas que le vaccin contre le VPH pose un danger pour la santé.

« Briser l'iniquité du décrochage scolaire »

L'un des principaux avantages du programme de vaccination est qu'il « brisera l'iniquité du décrochage scolaire », explique le Dr Marc Steben. Le décrochage scolaire est l'un des principaux facteurs de risque d'infection au VPH identifié par l'INSPQ1.

« Parce que la réponse du système immunitaire au vaccin est optimale chez les filles de 9 ans, la vaccination à l'école primaire est le meilleur moyen d'atteindre le plus de filles possible avant le risque de décrochage scolaire. "

En fait, plus de 97 % des jeunes de 7 à 14 ans fréquentent l'école au Canada3.

Une décision personnelle : le pour et le contre

Voici un tableau résumant quelques arguments pour et contre un programme de vaccination contre le VPH. Ce tableau est tiré d'un article scientifique publié dans le journal anglais The Lancet, en septembre 20074.

Pertinence d'un programme de vaccination des filles contre le VPH avant les rapports sexuels4

 

Arguments pour

Arguments contre

Avons-nous suffisamment d'informations pour démarrer un programme de vaccination contre le VPH ?

D'autres programmes de vaccination ont été lancés avant que l'efficacité à long terme des vaccins ne soit connue. Le programme obtiendra plus de données.

Le dépistage est une bonne alternative à la vaccination. Il faudra attendre des données plus convaincantes pour lancer ensuite un programme combinant vaccination et dépistage.

Y a-t-il un besoin urgent d'adopter un tel programme?

Plus la décision est reportée, plus les filles risquent d'être infectées.

Mieux vaut procéder lentement, en s'appuyant sur le principe de précaution.

Le vaccin est-il sûr?

Oui, sur la base des données disponibles.

Plus de participants sont nécessaires pour détecter les effets secondaires rares.

Durée de la protection vaccinale ?

Au moins 5 ans. En fait, les études couvrent une durée de 5 ans et demi, mais l'efficacité pourrait aller au-delà de cette durée.

La période de plus grand risque d'infection au VPH survient plus de 10 ans après l'âge de vaccination fixé par le programme.

Quel vaccin choisir ?

Gardasil est déjà approuvé dans plusieurs pays (dont le Canada).

Cervarix est approuvé en Australie et devrait être approuvé ailleurs sous peu. Comparer les deux vaccins serait une bonne chose. Sont-ils interchangeables et compatibles ?

Sexualité et valeurs familiales

Il n'y a aucune preuve que la vaccination encourage l'activité sexuelle

La vaccination pourrait entraîner le début des relations sexuelles et donner un faux sentiment de sécurité.

 

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