La violence scolaire ordinaire, ou VEO, c'est quoi ?

Qu'est-ce que la violence éducative ordinaire (VEO) ?

« Il existe une multitude de violences éducatives ordinaires. Il y a la violence évidente comme la fessée, la gifle, l'insulte ou la moquerie. Ce qu'on appelle une « injonction paradoxale » en fait également partie. Cela peut inclure de demander à l'enfant de faire quelque chose qu'il ne peut pas faire, car cela est inapproprié pour son âge.. Ou le laisser trop longtemps devant les écrans alors qu'il est petit », explique Nolwenn LETHUILLIER, psychologue clinicienne du comité psychologue.net.

selon le projet de loi contre les violences scolaires ordinaires, adopté par le Parlement en 2019 : « L'autorité parentale doit être exercée sans violence physique ou psychologique ». « Et la violence éducative ordinaire commence lorsque notre intention, consciente ou inconsciente, est de soumettre et de modeler l'enfant », précise le psychologue.

À part les gifles ou les fessées, qu'est-ce que la violence éducative ordinaire ?

Selon le psychologue, il existe de nombreux autres aspects du VEO, moins évidents mais communs, tels que :

  • L'injonction faite à un enfant qui pleure pour arrêter de pleurer immediatement.
  • Considérant qu'il est normal d'entrer dans la chambre de l'enfant sans frapper à la porte. Nous induisons ainsi que l'enfant n'a pas d'individualité propre..
  • Pour coiffer un enfant très tonique qui « bouge » trop.
  • Comparer les frères et sœurs, en dénigrant un enfant : « Je ne comprends pas à son âge, l'autre pourrait le faire sans problème », « Avec elle, ça a toujours été compliqué comme ça ».
  • L'Éternel « Mais le faites-vous exprès ? Pensez-y », a déclaré un enfant aux prises avec des devoirs.
  • Faites un remarque désobligeante.
  • Laisser un peu se débrouiller seul avec des enfants plus âgés quand il n'a pas la même carrure ou les mêmes capacités.
  • Laisser les enfants exclure un autre enfant car c'est « normal » de ne pas vouloir jouer avec tout le monde.
  • Mettre un enfant sur le pot à heures fixes, ou même avant que l'heure ne sonne pour l'acquisition de la propreté.
  • Mais aussi : ne fixez pas de limites claires et identifiables à votre enfant.

Quelles sont les conséquences à court terme des violences éducatives sur les enfants (VEO) ?

« A court terme, l'enfant est en proie à une nécessité vitale : il ne peut pas vivre seul. Il s'y conformera ou s'y opposera donc. En se soumettant à cette violence, il s'habitue à considérer que ses besoins sont sans importance., et qu'il est juste de ne pas en tenir compte. En s'opposant, il est fidèle à la parole des adultes puisque les adultes le puniront. Dans son esprit, ses propres besoins lui valent les sanctions répéter. Il peut développer des symptômes de stress qui n'inquiéteront pas particulièrement son entourage, car je vous rappelle : l'enfant ne peut pas vivre seul », explique Nolwenn Lethuillier.

Les conséquences des VEO sur l'avenir de l'enfant

« A terme, deux chemins simultanés se créent », précise le spécialiste :

  • Manque d'estime de soi et de confiance en ses sentiments, anxiété, stress, développer une hypervigilance, mais aussi d'exploser de colère voire de rage. Ces émotions fortes peuvent s'ancrer en parallèle des addictions, sous différentes formes.
  • Beaucoup d'adultes considèrent comme normal ce qu'ils ont vécu étant enfant. C'est la fameuse phrase « nous ne sommes pas morts ». Ainsi, en s'interrogeant sur ce qu'une majorité a vécu, c'est comme si nous remettions en question l'amour reçu par nos parents et nos éducateurs. Et c'est souvent insupportable. D'où l'idée d'être fidèle en répétant ces comportements qui nous a fait tant souffrir.

     

Comment prendre conscience des violences éducatives ordinaires (VEO) ?

" Le problème, est que les parents ne sont pas suffisamment informés des conséquences, telles que l'étendue de la violence, qui leur échappe. Mais au-delà de cela, il est difficile de reconnaître que nous pouvons être violent envers nos enfants », précise Nolwenn Lethuillier. Il arrive que l'adulte se sente dépassé, dépassé par l'enfant. « La violence qui se manifeste est toujours un manque de mots, une « impossibilité de dire » parfois consciente, mais souvent inconsciente, portée par la charge émotionnelle. Il faut une véritable introspection pour percevoir ces zones grises de nos failles narcissiques.. Il s'agit d'affronter sa culpabilité pour se pardonner, et accueillir l'enfant dans sa réalité », explique le psychologue.

Nous pouvons changer d'avis. « Les adultes ont souvent l'impression que changer d'avis après avoir dit non, c'est faire preuve de faiblesse et l'enfant deviendra un tyran. Cette peur vient de l'insécurité intérieure venant de notre propre enfance maltraitée. ».

Que faire lorsqu'un enfant a été victime de VEO ?

« La meilleure façon de soulager un enfant victime de VEO est de reconnaître que, oui, il a vécu quelque chose de difficile et de douloureux, et de le laisser parler de ce que cela lui a fait.. Selon l'âge de l'enfant, il peut être important de lui prêter des mots : « Moi, si on m'avait dit ça, j'aurais été triste, j'aurais trouvé ça injuste… ». Il faut aussi lui expliquer qu'il n'a pas à mériter l'amour, car l'amour est là : comme l'air que l'on respire. En tant qu'auteur adulte de VEO, il semble important de reconnaître vos défauts et vos erreurs, dire que nous avons mal agi et que nous ferons de notre mieux pour éviter que cela ne se reproduise. Il peut être intéressant de mettre en place un signal ensemble lorsque l'enfant se sent maltraité », conclut Nolwenn Lethuillier

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