Polype : quelles sont les caractéristiques des polypes du nez, de la vessie et du colon ?

Polype : quelles sont les caractéristiques des polypes du nez, de la vessie et du colon ?

 

Les polypes sont des excroissances le plus souvent situées sur la muqueuse du côlon, du rectum, de l'utérus, de l'estomac, du nez, des sinus et de la vessie. Ils peuvent mesurer de quelques millimètres à plusieurs centimètres. Alors que dans la plupart des cas, il s'agit de tumeurs bénignes et souvent asymptomatiques, dans certains cas, elles peuvent évoluer en cancer.

 

Polype du nez

Un polype nasal est une croissance de la muqueuse du nez qui recouvre la muqueuse des sinus. Ces tumeurs, relativement fréquentes et bénignes, ont la particularité d'être souvent bilatérales. Ils peuvent survenir à tout âge.

Un polype nasal peut apparaître dans le cadre d'une polypose des sinus nasaux, qui se caractérise par une prolifération de polypes microscopiques dans la muqueuse du nez et des sinus.

Les facteurs de risque

« Les facteurs de risque de polype nasal sont nombreux, précise le Dr Anne Thirot-Bidault, oncologue. On peut notamment citer l'inflammation chronique des sinus, l'asthme, l'intolérance à l'aspirine. La mucoviscidose prédispose également à la formation de polypes. Une prédisposition génétique (histoire familiale) est également possible dans ce cas ».

Symptômes 

Les principaux symptômes du polype nasal sont très similaires à ceux d'un rhume. En effet, le patient ressentira une perte d'odorat, et souffrira d'une sensation de nez bouché, d'éternuements répétés, d'une sécrétion accrue de mucus et de ronflements.

Traitements

En première intention, le médecin prescrira un traitement médicamenteux à base de corticoïdes locaux, en spray, à pulvériser dans le nez. Ce traitement permet de limiter les symptômes en réduisant la taille des polypes.

Une intervention chirurgicale (polypectomie ou ablation des polypes) à l'aide d'un endoscope (tube d'observation flexible) est parfois nécessaire s'ils obstruent les voies respiratoires ou provoquent de fréquentes infections des sinus.

Les polypes nasaux ont tendance à réapparaître, à moins que les irritations, les allergies ou les infections sous-jacentes ne soient contrôlées.

Polype de la vessie

Les polypes de la vessie sont de petites excroissances qui se développent à partir de la paroi de la vessie, appelée urothélium. Ces tumeurs sont presque toujours constituées de cellules dysplasiques, c'est-à-dire cancéreuses.

Symptômes 

La plupart du temps, ces polypes sont découverts en présence de sang dans les urines (hématurie). Ils peuvent également se manifester par des brûlures en urinant ou par des envies douloureuses d'uriner.

Les facteurs de risque

Ces lésions vésicales sont favorisées par le tabagisme et l'exposition à certains produits chimiques (arsenic, pesticides, dérivés du benzène, cancérigènes industriels). Ils sont fréquemment observés chez les personnes de plus de 50 ans et sont trois fois plus fréquents chez les hommes que chez les femmes.

« S'il y a du sang dans les urines, le médecin ordonnera d'abord un examen cytobactériologique des urines (ECBU) afin d'écarter une infection urinaire, puis un test urinaire de cellules anormales (cytologie urinaire) et une fibroscopie de la vessie », explique Dr Anne Thirot-Bidault.

Traitements

Dans les formes superficielles, le traitement consiste à enlever les lésions entièrement par voie naturelle sous la caméra. Cette procédure est appelée résection transurétrale de la vessie (UVRT). Le ou les polypes sont alors confiés au laboratoire d'anatomopathologie qui, après examen microscopique, déterminera le degré d'infiltration et l'agressivité des cellules (grade). Les résultats guideront le traitement.

Dans les formes infiltrantes qui affectent le muscle de la vessie, il est nécessaire d'enlever l'organe par une intervention chirurgicale assez lourde (la cystectomie). 

Polype colorectal

Un polype colorectal est une lésion surélevée de la muqueuse du côlon ou du rectum. Il est facilement visible lors d'un examen, à l'intérieur du tube digestif.

Sa taille est variable – de 2 millimètres à quelques centimètres – tout comme sa forme :

  • Le polype sessile ressemble à une saillie arrondie (comme un verre de montre), placée sur la paroi interne du côlon ou du rectum;

  • Le polype pédiculé a la forme d'un champignon, avec un pied et une tête ;

  • Le polype planaire est légèrement surélevé sur la paroi intérieure du côlon ou du rectum ;

  • Et le polype déprimé ou ulcéré forme un creux dans le mur.

  • Les polypes du côlon plus à risque

    Certains polypes du côlon ont un risque plus élevé de développer un cancer. 

    Polypes adénomateux

    Ils sont essentiellement constitués de cellules glandulaires qui tapissent la lumière du gros intestin. « Ce sont les plus fréquentes, admet le médecin. Ils concernent les 2/3 des polypes et sont à l'état pré-cancéreux ». S'ils évoluent, 3 adénomes sur 1000 deviennent des cancers colorectaux. Après le retrait, ils ont tendance à réapparaître. Le suivi est essentiel.

    Polypes festonnés ou dentelés

    Ces polypes adénomateux sont tenus responsables d'une grande partie de l'intervalle du cancer du côlon (survenant entre deux coloscopies de contrôle) d'où la nécessité d'une surveillance étroite.

    Autres types de polypes du côlon

    D'autres catégories de polypes du côlon, tels que les polypes hyperplasiques (caractérisés par une augmentation de la taille et des modifications des glandes de la muqueuse du côlon) évoluent rarement vers le cancer colorectal.

    Les facteurs de risque

    Les polypes du côlon sont souvent liés à l'âge, aux antécédents familiaux ou personnels. « Ce facteur génétique concerne environ 3% des cancers, explique le spécialiste. Dans ce cas, on parle de polypose familiale ou maladie de Lynch, une maladie héréditaire autosomique dominante, qui implique qu'une personne malade a 50% de risque de transmettre la pathologie à ses enfants ».

    Symptômes 

    « La plupart des polypes du côlon sont asymptomatiques, confirme le Dr Anne Thirot-Bidault. Rarement, ils peuvent être à l'origine de saignements dans les selles (saignements rectaux) ».

    Traitements

    L'examen clé pour diagnostiquer un polype du côlon est une coloscopie. Il permet de visualiser les parois du côlon et, à l'aide de pinces, de prélever certains prélèvements (biopsie) pour analyser les tissus.

    « L'ablation, en particulier pendant la coloscopie, est le meilleur traitement pour le polype du côlon. Cela permet de prévenir l'apparition du cancer », précise notre interlocuteur. En cas de polypes sessiles ou de très gros polypes, l'ablation doit se faire par chirurgie.

    En France, le dépistage du cancer colorectal est proposé sur invitation, tous les deux ans, aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74 ans et sans antécédent personnel ou familial.

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