Anorexie mentale

Anorexie mentale

L'exemples d'utilisation préventive faites par les utilisateurs: Anorexie mental fait partie des troubles de l'alimentation ou des troubles de l'alimentation (TDA) tout comme la boulimie et l'hyperphagie boulimique.

La personne qui souffre d'anorexie mène un combat acharné et dangereux contre toute prise de poids. Elle est victime de nombreuses peurs irrationnelles qui peuvent être assimilées à de vraies phobies en lien avec les conséquences de l'alimentation, comme la prise de poids ou l'obésité. Le résultat est une restriction alimentaire tenace et souvent dangereuse.

Le contrôle exercé par les personnes anorexiques sur leur alimentation est excessif et permanent. L'appétit est la plupart du temps préservé mais la personne lutte avec le besoin et l'envie de se nourrir. Elle nécessite une perte de poids progressive pouvant aller jusqu'à l'émaciation (minceur extrême).

Au cœur des conduites anorexiques, il existe une véritable phobie de la prise de poids, si intense qu'elle pousse la personne à éviter les situations ou comportements pouvant entraîner une prise de poids : manger des aliments inconnus, manger sans faire d'exercice, etc. De ce fait, la personne maigrit progressivement mais la satisfaction qu'elle ressent est fugace et elle cherche rapidement à reprendre du poids.

La perception qu'elle a de son corps est déformée, on parle de dysmorphophobie. Ces comportements inappropriés induiront des complications médicales plus ou moins graves (inconfort, crises de panique, aménorrhée, etc.) et conduiront la personne à s'isoler socialement.

Anorexie ou Anorexie mentale ?

Le terme anorexie est mal utilisé pour désigner l'anorexie mentale, mais l'anorexie mentale est une entité médicale à part entière. L'anorexie est un symptôme retrouvé dans de nombreuses pathologies (gastro-entérite, cancer, etc.) qui correspond à une perte d'appétit. Dans l'anorexie mentale, l'appétit est préservé mais la personne refuse de manger. 

Causes

L'anorexie mentale est un trouble de l'alimentation largement étudié. Les causes exactes de l'apparition de ce trouble sont complexes et souvent liées.

Les chercheurs s'accordent à dire que de nombreux facteurs sont à l'origine de l'anorexie dont des facteurs génétiques, neuroendocriniens, psychologiques, familiaux et sociaux. 

Bien qu'aucun gène n'ait été clairement identifié, des études indiquent une risque familial. Si dans la famille une de ses femmes souffre d'anorexie, il y a 4 fois plus de risque11 qu'une autre femme de cette famille est atteinte par ce trouble que dans une famille « saine ».

Une autre étude menée sur des jumeaux identiques (monozygotes) montre que si l'un des jumeaux souffre d'anorexie, il y a 56% de chances que son jumeau soit également atteint. Cette probabilité passe à 5% s'il s'agit de jumeaux différents (dizygotes)1

Des facteurs endocriniens tels que le déficit hormonal semblent être en cause dans cette maladie. La baisse d'une hormone (LH-RH) impliquée dans la régulation de la fonction ovarienne est mise en évidence. Cependant, ce déficit est observé lorsqu'il y a perte de poids et que le taux de LH-RH revient à la normale avec une prise de poids. Ce trouble semble donc être une conséquence de l'anorexie plutôt qu'une cause. 

Au niveau neurologique, de nombreuses études mettent en avant un dysfonctionnement sérotoninergique. La sérotonine est une substance qui assure le passage du message nerveux entre les neurones (au niveau des synapses). Elle est notamment impliquée dans la stimulation du centre de satiété (zone du cerveau qui régule l'appétit). Pour de nombreuses raisons encore inconnues, il y a une diminution de l'activité de la sérotonine chez les personnes anorexiques.2.

Sur le niveau psychologique, de nombreuses études ont fait le lien entre l'apparition de l'anorexie mentale et une estime de soi négative (sentiment d'inefficacité et d'incompétence) ainsi qu'un grand besoin de perfectionnisme.

Des hypothèses et des études analytiques trouvent certaines constantes dans la personnalité et les sentiments ressentis par les personnes anorexiques. L'anorexie toucherait souvent des jeunes qui évitent les situations de danger même très faible et qui sont très dépendants du jugement d'autrui. Les écrits psychanalytiques évoquent souvent un rejet du corps comme objet sexuel. Ces adolescentes souhaiteraient inconsciemment rester des petites filles et auraient du mal à se construire une identité et à gagner en autonomie. Les troubles provoqués par les troubles alimentaires nuisent à l'organisme qui « régresse » (absence de règles, perte de forme avec amaigrissement, etc.).

Enfin, des études menées sur la personnalité des personnes atteintes d'anorexie, retrouvent certains types de personnalité plus touchés par cette pathologie comme : la personnalité évitante (inhibition sociale, sentiment de ne pas être à la hauteur, hypersensibilité aux jugements négatifs.' autres… ), la personnalité dépendante (besoin excessif d'être protégé, peur de la séparation,…) et la personnalité obsessionnelle (perfectionnisme, contrôle, rigidité, souci du détail, attitude scrupuleuse,…). 

Au niveau cognitif, des études mettent en évidence des pensées négatives automatiques conduisant à de fausses croyances souvent présentes chez les anorexiques et les boulimiques telles que « la minceur est une garantie de bonheur » ou « toute prise de graisse est mauvaise ».

Enfin, l'anorexie est une pathologie qui touche davantage la population des pays industrialisés. Les facteurs socioculturels jouent donc une place importante dans le développement de l'anorexie. Les critères sociaux de beauté véhiculés par de jeunes mannequins aux corps particulièrement maigres et presque asexués influencent largement nos adolescents en quête d'identité. Le culte de la minceur est omniprésent dans les médias, qui nous « vendent » à l'infini une profusion de régimes miracles et prônent souvent le contrôle du poids le temps d'une couverture de magazine avant, pendant et après les vacances et les vacances d'été.

Troubles associés

Il existe principalement des troubles psychopathologiques associés à l'anorexie mentale. Cependant, il est difficile de savoir si c'est l'apparition de l'anorexie qui provoquera ces troubles ou si la présence de ces troubles conduira la personne à devenir anorexique.

Selon certaines études3, 4,5, les principaux troubles psychologiques associés à l'anorexie sont :

  • trouble obsessionnel-compulsif (TOC) qui touche 15 à 31% des anorexiques
  • phobie sociale 
  • dépression qui affecterait 60 à 96% des anorexiques à un moment donné de la maladie 

Les périodes de jeûne extrême et les comportements compensatoires (purges, utilisation de laxatifs, etc.) entraînent des complications pouvant entraîner de graves problèmes rénaux, cardiaques, gastro-intestinaux et dentaires.

Prévalence

Décrite pour la première fois avec une étude de cas en 1689 par Richard Morton, il faudra attendre les années 50 pour avoir une description plus détaillée de l'anorexie mentale grâce aux importants travaux d'Hilde Bruch sur ce sujet. 

Depuis lors, l'incidence de la maladie n'a cessé d'augmenter. Selon des études récentes, 

la prévalence globale de l'anorexie dans la population féminine est estimée à 0,3%, avec une mortalité élevée (entre 5,1 et 13%). Cela affecterait les femmes 10 fois plus que les hommes6, 7,8.

Diagnostique

Évaluation psychopathologique

Pour poser un diagnostic d'anorexie mentale, divers facteurs doivent être observés dans le comportement de la personne.

En Amérique du Nord, l'outil de dépistage habituel est le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-IV) publié par l'American Psychiatric Association. En Europe et ailleurs dans le monde, les professionnels de santé utilisent généralement la Classification internationale des maladies (CIM-10).

En résumé, pour évoquer un trouble anorexique, il faut apprécier la présence de plusieurs critères, le principal étant un refus de maintenir un poids normal. Habituellement, la personne anorexique refuse de rester à 85 % de son poids idéal (obtenu à partir de la taille et des os). Il existe également une peur intense voire phobique de prendre du poids associée à un trouble important du schéma corporel (vision déformée concernant le poids, la taille et la morphologie). Enfin, différents comportements liés à l'alimentation sont typiques chez les personnes anorexiques telles que cacher la nourriture ou encore faire manger les autres. Chaque prise alimentaire est suivie d'un sentiment de culpabilité qui envahit la personne anorexique et l'amène à adopter comportement compensatoire (pratique sportive intensive, prise de purgatifs…).

Bilan somatique

En plus de l'évaluation psychopathologique, un examen physique complet est nécessaire afin de poser le diagnostic d'anorexie mentale et d'évaluer l'état de dénutrition et les conséquences de la privation alimentaire sur la santé physique de la personne.

Chez les enfants de moins de 8 ans, le médecin recherchera des indices pouvant suggérer une anorexie. Un ralentissement de la croissance de la stature, une stagnation ou une baisse de l'IMC, la présence de nausées et de douleurs abdominales inexpliquées seront recherchées.  

Face à un adolescent susceptible de présenter une anorexie mentale, le spécialiste recherchera un retard pubertaire, une aménorrhée, une hyperactivité physique et/ou intellectuelle.

Chez l'adulte, plusieurs indices peuvent orienter le médecin vers un diagnostic d'anorexie mentale. Parmi les plus fréquents, le médecin sera vigilant face à une perte de poids (supérieure à 15 %), un refus de prendre du poids malgré un indice de masse corporelle (IMC bas), une femme présentant une aménorrhée secondaire, un homme présentant une diminution marquée de libido et dysfonction érectile, hyperactivité physique et/ou intellectuelle et infertilité.

Les comportements mis en place par la personne visant à réduire ses apports alimentaires ont des répercussions plus ou moins graves sur la santé. Le médecin procédera à un examen clinique et paraclinique (prises de sang, etc.) à la recherche de problèmes :

  • problèmes cardiaques tels que troubles du rythme cardiaque
  • dentaire, y compris l'érosion de l'émail des dents
  • troubles gastro-intestinaux tels que les troubles du transit intestinal
  • os, y compris une diminution de la densité minérale osseuse
  • un rein
  • dermatologique

Test de dépistage EAT-26

Le test EAT-26 permet de dépister les personnes pouvant souffrir de troubles de l'alimentation. Il s'agit d'un questionnaire de 26 items que le patient remplit seul puis le remet à un professionnel qui l'analyse. Les questions permettront d'interroger la présence et la fréquence des régimes, les comportements compensatoires et le contrôle que la personne exerce sur son comportement alimentaire.

Source : Pour la version française du test de dépistage EAT-26, Leichner et al. 19949

Complications

Les principales complications de l'anorexie sont les troubles physiologiques plus ou moins graves induits par la perte de poids.

Chez les enfants anorexiques, une perte de poids importante peut entraîner un retard de croissance.

Les principales complications de l'anorexie sont les troubles physiologiques plus ou moins graves induits par les comportements de restriction alimentaire et les purgeurs compensateurs.

Les restrictions alimentaires peuvent entraîner une fonte musculaire, une anémie, une hypotension, un ralentissement du cœur et de faibles taux de calcium pouvant entraîner l'ostéoporose. De plus, la plupart des personnes anorexiques présentent une aménorrhée (absence de règles) mais celle-ci passe souvent inaperçue, masquée par les règles artificielles créées par la prise de la pilule contraceptive.

Les vomissements répétés peuvent provoquer diverses affections telles que : érosion de l'émail des dents, inflammation de l'œsophage, gonflement des glandes salivaires et baisse du taux de potassium pouvant entraîner des troubles du rythme voire une insuffisance cardiaque. .

La prise de laxatifs provoque également de nombreux troubles parmi lesquels on peut observer une atonie intestinale (manque de tonus du tube digestif) provoquant constipation, déshydratation, œdème et même une baisse du taux de sodium pouvant conduire à une insuffisance rénale.

Enfin, la plus grave et la plus tragique des complications de l'anorexie mentale reste la mort par complications ou suicide, qui touche principalement les personnes souffrant d'anorexie chronique. Plus l'anorexie est détectée et prise en charge tôt, meilleur est le pronostic. Ainsi pris en charge, les symptômes disparaissent dans la plupart des cas sur une période de 5 à 6 ans après le début.

 

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