Frères et sœurs : une relation forte

Les relations entre frères et sœurs, ça aide à grandir !

Ils s'adorent, se chamaillent, s'admirent, s'ignorent, s'imitent, s'envient… Les relations entre frères et sœurs sont une excellente occasion de se côtoyer et de se faire une place dans un groupe. Un véritable laboratoire d'apprentissage de la vie en société !

« Trois petits sorciers de 11 mois, 2 ans et bientôt 4 ans, ce n'est pas facile à gérer au quotidien, mais quand je les vois jouer et rire ensemble, c'est une telle joie que j'en oublie ma fatigue ! Moi qui suis fille unique, je découvre le lien étonnant qui unit frères et sœurs. Comme tous les parents, Amélie s'émerveille du lien déjà fort qui unit ses enfants. Il est vrai que les plus petits sont souvent en admiration devant leurs aînés. Il suffit de voir comment les bébés tapent des pieds et des mains et sourient à l'approche de leurs frères et sœurs, sentant que ces « petits êtres humains » qui leur ressemblent et semblent faire des choses vraiment intéressantes leur donneront l'occasion de s'amuser. 

Une complicité fréquente

Il est vrai qu'il existe souvent un lien naturel et spontané dans une fratrie. Du coup, les parents sont convaincus que la fraternité implique la solidarité et l'amour, mais ce n'est pas toujours le cas ! La jalousie entre frères et sœurs est un sentiment presque inévitable qu'il faut savoir reconnaître et apprendre à désamorcer. De même, nous pouvons être frères et sœurs et ne pas avoir d'affinités parce que nous sommes si différents. Comme le souligne la psychanalyste Dina Karoubi-Pecon : « Dans une fratrie, chaque enfant a le droit de choisir le frère ou la sœur avec qui il fera alliance. Mais un enfant a aussi le droit de choisir de ne pas faire d'alliance du tout. Il est très coupable, car il ne répond pas à l'injonction des parents : « Vous êtes frères et sœurs, vous avez l'obligation de bien vous entendre et de vous aimer ! Oui, les parents rêvent d'une fratrie qui ne serait que de l'amour, mais cette volonté ne suffit pas à créer une réelle entente. Les sentiments et la complicité ne s'ordonnent pas, par contre, le respect de l'autre, oui ! A eux d'établir les pratiques et les règles nécessaires pour que chaque enfant puisse se positionner par rapport aux autres et apprendre à se défendre quand il le faut. 

La rivalité entre frères et sœurs est normale !

Un frère ou une sœur, c'est quelqu'un avec qui on partage le même patrimoine génétique, mais surtout le même toit et les mêmes parents ! Et lorsqu'un aîné voit arriver un nouveau-né, l'intrus est immédiatement considéré comme un « voleur d'amour parental ». La jalousie fraternelle est inéluctable et tout à fait normale. Il suffit de lire des contes de fées classiques comme Cendrillon pour s'en convaincre ! Mais les sentiments de rivalité ont des aspects positifs. Le fait d'avoir connu la jalousie et de l'avoir surmontée peut être très utile pour vivre en société plus tard, notamment à l'école et dans le monde des affaires où la concurrence fait rage… La rivalité entre pairs permet c'est aux enfants de se confronter à l'autre, de se mesurer contre lui, de le reconnaître comme un être à la fois proche et différent, et de mesurer ses forces par rapport à celles des autres. En revanche, le fait de chercher à attirer l'attention de ses parents pousse chaque enfant à développer des stratégies de séduction pour renforcer le lien qui l'unit à ses parents et se faire aimer d'eux. C'est un excellent booster, car chaque enfant essaie de dépasser l'autre, mais surtout de dépasser ses propres limites afin de les « impressionner ». 

Aîné, plus jeune… on se construit ensemble

Intenses et passionnées, les relations entre frères et sœurs sont un formidable laboratoire de sociabilité. C'est en côtoyant les différences de son frère et de sa sœur qu'on se construit ! Aîné, plus jeune, plus jeune, chacun y trouvera sa place ! Les plus grands, sans vraiment le vouloir, laissent les plus jeunes se nourrir de tout ce qu'ils ne savent pas encore faire. Les cadets observent, admirent, imitent et finalement grandissent pour égaler ou même surpasser leur modèle. Cette co-construction n'est pas à sens unique car les petits éduquent aussi les plus grands. C'est ce que nous raconte Juliette, maman d'Hugo et Maxime : « Hugo a toujours été un garçon calme, calme, qui aimait jouer seul. Évidemment, quand Maxime est arrivé, il a rapidement bouleversé les habitudes de son frère car Maxime est une vraie tornade. Il aime courir, jouer au ballon, chahuter, grimper aux arbres. Son côté hyperactif a déteint sur son grand frère qui s'est ouvert aux jeux multijoueurs. Hugo est un excellent gardien, Maxime un bon attaquant et tout le monde les veut dans son équipe ! "

Comme Hugo et Maxime, les frères et sœurs savent qu'il y a beaucoup à apprendre l'un de l'autre et que la fratrie fonctionne comme un véritable accélérateur de croissance. « La psychologie insiste encore sur l'éducation parentale… Mais l'éducation par la fratrie existe, même si elle est beaucoup moins reconnue ! », souligne le psychologue Daniel Coum. 

A chacun son style

Si les frères et sœurs se construisent par identification positive, il est tout aussi vrai qu'ils se construisent dans l'opposition. Comme le souligne la psychanalyste Dina Karoubi-Pecon : « Les enfants utilisent les autres comme modèles et comme contre-modèles ». Ils cherchent à se ressembler, mais aussi à se démarquer et à se différencier afin d'exister chacun dans leur unicité. Nous connaissons tous des frères qui n'ont rien en commun, des sœurs qui sont exactement à l'opposé l'une de l'autre. C'est ce que constate Paul, le père de Prune et Rose : « Mes deux filles n'ont que trois ans d'écart et ne se ressemblent pas du tout. Hormis le fait que l'une soit blonde et l'autre brune, elles sont presque à l'opposé l'une de l'autre. Prune est très girly, elle adore les robes à volants et les princesses. Rose est un vrai garçon manqué, elle ne veut porter que des pantalons et a décidé de devenir pilote d'avion ou boxer ! Cela amuse beaucoup leur maman, qui ne manque jamais une occasion de me rappeler que j'aurais aimé avoir le choix du roi et que j'avais prédit l'arrivée d'un petit bonhomme avant la naissance de Rose ! " 

Nous valorisons chaque enfant

Quels que soient son style et sa personnalité, chaque membre d'une fratrie doit être reconnu et valorisé pour ce qu'il est. Cela les aidera beaucoup à surmonter leurs rivalités. N'hésitez pas à raconter à vos enfants ce que vous avez vécu comme moments mémorables, les disputes avec vos frères et sœurs, les bêtises, les fous rires, les aventures, les petites phrases qui ont marqué l'histoire familiale. « Vous savez, je me disputais aussi avec ma sœur. Voulez-vous que je vous raconte la fois où elle m'a poussé à travers les orties ? Et la fois où j'ai mis du chewing-gum dans ses cheveux ? Grand-père et grand-mère nous ont punis, mais nous en rions beaucoup ensemble aujourd'hui. Ils vous écouteront sans voix et comprendront que les conflits entre frères et sœurs ne durent pas et qu'on finit toujours par rire.   

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