École à la maison : mode d'emploi

L'enseignement à domicile : un phénomène en pleine croissance

« Instruction familiale » (IEF) ou « home school »… Quelle que soit la formulation ! Si jel'instruction est obligatoire, à partir de 3 ans, la loi n'exige pas qu'elle soit dispensée uniquement à l'école. Les parents peuvent, s'ils le souhaitent, scolariser leurs enfants eux-mêmes et à domicile en appliquant la pédagogie de leur choix. Des contrôles annuels sont alors prévus par la loi pour vérifier que l'enfant est en train d'acquérir les connaissances et les compétences du socle commun.

En termes de motivation, ils sont très différents. « Les enfants non scolarisés sont souvent des enfants qui ont été en détresse à l'école : victimes de harcèlement, de difficultés d'apprentissage, d'autisme. Mais il arrive aussi – et de plus en plus – que l'IEF corresponde à une vraie philosophie. Les parents veulent un apprentissage sur mesure pour leurs enfants, pour leur permettre de suivre leur propre rythme et de développer davantage leurs intérêts personnels. C'est une approche moins standardisée qui leur convient », explique un membre actif de l'association Les Enfants d'Abord, qui apporte aide et soutien à ces familles.

En France, on voit une expansion significative du phénomène. Alors qu'ils étaient 13 petits écoliers à la maison en 547-2007 (hors cours par correspondance), les derniers chiffres ont explosé. En 2008-2014, 2015 enfants ont été scolarisés à domicile, soit une augmentation de 24 %. Pour ce volontaire, cette explosion est en partie liée à celle de la parentalité positive. « Les enfants sont allaités, portés plus longtemps, les règles de l'éducation ont changé, la bienveillance est au cœur de l'épanouissement familial… C'est une suite logique », indique-t-elle. «Avec Internet, l'accès aux ressources pédagogiques ainsi que les échanges sont facilités, et la population est mieux informée», ajoute-t-elle.

Comment enseigner à la maison en 2021 ? Comment abandonner l'école ?

L'enseignement à domicile nécessite d'abord une composante administrative. Avant la rentrée scolaire, vous devez adresser un courrier à la mairie de votre commune et au directeur académique des services de l'éducation nationale (DASEN), avec accusé de réception. A réception de ce courrier, DASEN vous adressera un certificat d'instruction. Si vous souhaitez basculer vers l'enseignement à domicile en cours d'année, vous pouvez déposer votre enfant tout de suite, mais vous disposerez de huit jours pour envoyer un courrier à DASEN.

Enseignement à domicile : ce qui va changer en 2022

Dès la rentrée scolaire 2022, les modalités d'application de l'instruction familiale seront modifiées. Il sera plus difficile de pratiquer le « homeschooling ». Il restera possible pour les enfants en situation particulière (handicap, éloignement géographique…), ou dans le cadre d'un projet pédagogique particulier, soumis à autorisation. Les contrôles seront renforcés.

Les conditions d'accès à l'éducation familiale sont durcies, même si théoriquement, cela reste possible. « La scolarisation de tous les enfants dans une école devient obligatoire à la rentrée 2022 (au lieu de la rentrée 2021 dans le texte initial), et l'éducation d'un enfant dans la famille devient dérogatoire », stipule la nouvelle loi. Ces nouvelles mesures, plus strictes que dans l'ancienne loi, transforment notamment la « déclaration d'instruction familiale » en « demande d'autorisation », et limitent les motifs justifiant d'y avoir recours.

Les motifs qui donneront accès à l'Ecole à domicile, sous réserve d'accord :

1° L'état de santé de l'enfant ou son handicap.

2° La pratique d'activités sportives ou artistiques intensives.

3° Itinérance familiale en France, ou éloignement géographique de tout établissement scolaire public.

4° L'existence d'une situation propre à l'enfant justifiant le projet éducatif, à condition que les personnes qui en ont la charge puissent démontrer la capacité d'assurer une éducation familiale dans le respect de l'intérêt supérieur de l'enfant. enfant. Dans ce dernier cas, la demande d'autorisation comprend une présentation écrite du projet pédagogique, l'engagement de dispenser cet enseignement principalement en français, ainsi que les documents justifiant de la capacité à dispenser un enseignement familial. 

La pratique de l'enseignement à domicile est donc susceptible de diminuer considérablement dans les années à venir.

Instruction familiale : comment enseigner à la maison avec des méthodes alternatives ?

Selon le mode de vie, les aspirations et la personnalité de chacun, les familles ont à leur disposition un large éventail de outils pédagogiques transmettre des connaissances aux enfants. Les plus connus sont : La pédagogie Freinet – qui repose sur le développement de l’enfant, sans stress ni compétition, avec des activités créatives, la méthode Montessori qui donne une place importante au jeu, à la manipulation et à l’expérimentation afin de gagner en autonomie…

Dans le cas de la pédagogie Steiner, l'apprentissage repose sur des activités créatives (musique, dessin, jardinage) mais aussi sur celle de langues modernes. « Après une école primaire délicate et des difficultés de socialisation, le diagnostic est tombé : notre fille Ombeline, 11 ans, souffre d'autisme Asperger, elle va donc poursuivre ses études à la maison. Comme elle n'a aucune difficulté à apprendre et est ultra-créatif, nous avons opté pour un apprentissage selon la méthode Steiner, qui l'aidera à développer son potentiel et notamment ses grandes qualités de designer », explique son papa, qui a dû réaménager son quotidien pour mieux s'adapter à celui de sa fille.

Un autre exemple de pédagogie : celui de Jean qui rit, qui utilise le rythme, le geste et le chant. Tous les sens sont sollicités pour apprendre à lire et à écrire. « Nous mélangeons plusieurs approches. Nous utilisons quelques manuels, des supports pédagogiques variés : matériels Montessori pour les plus jeunes, Alphas, jeux français, mathématiques, applications, sites en ligne… Nous aimons aussi les sorties, et participons régulièrement à des ateliers artistiques, scientifiques, à des événements culturels et musicaux… Nous encourageons autant que possible apprentissage autonome, ceux qui viennent de l'enfant lui-même. À nos yeux, ce sont les plus prometteuses, les plus durables », explique Alison, mère de deux filles de 6 et 9 ans et membre de l'association LAIA.

Accompagnement des familles : la clé de la réussite de l'enseignement à domicile

« Sur le site, on trouve toutes les informations administratives et juridique essentiel. La liste des échanges entre adhérents nous permet d'être au courant des dernières évolutions législatives, de trouver des appuis si besoin. Nous avons également participé à 3 rencontres, moments uniques dont chaque membre de la famille garde un bon souvenir. Mes filles aiment participer à l'échange de journaux entre les enfants qui Laïa offres mensuelles. Le magazine 'Les plumes' est inspirant, il offre de nombreuses pistes d'apprentissage », ajoute Alison. Comme « Les enfants d'abord », ce association de soutien établit un échange entre les familles via des rencontres annuelles, des discussions sur internet. « Pour les démarches administratives, le choix de la pédagogie, au moment de l'inspection, en cas de doute… les familles peuvent compter sur nous », explique Alix Delehelle, de l'association LAIA. « De plus, il n'est pas toujours facile d'assumer ses choix, de se confronter aux yeux de la société… Beaucoup de parents se questionnent, se questionnent, et nous sommes là pour les aider à s'y retrouver et réaliser qu'il n'y a pas qu'une seule façon d'« enseigner » à nos enfants », précise la bénévole de l'association Les Enfants Première.

« Unschooling », ou l'école sans le faire

Connaissez-vous ladéscolarisation ? À contre-courant de l'apprentissage scolaire, cette philosophie de l'éducation repose sur la liberté. « Il s'agit d'un apprentissage autodirigé, principalement informel ou à la demande, basé sur la vie de tous les jours », explique une mère qui a choisi cette voie pour ses cinq enfants. « Il n'y a pas de règles, les parents sont de simples facilitateurs d'accès aux ressources. Les enfants apprennent librement à travers les activités qu'ils souhaitent pratiquer et à travers leur environnement », poursuit-elle. Et les résultats sont surprenants… « Si mon premier fils lisait vraiment couramment à 9 ans, à 10 ans, il avait dévoré presque autant de romans que moi dans ma vie. Ma deuxième, quant à elle, lisait à 7 ans quand je ne faisais que lire ses histoires », se souvient-elle. Son aîné est désormais installé en profession libérale et son second se prépare à passer son bac. « L'essentiel est que nous soyons sûrs de notre choix et bien informés. Cette « non-méthode » convenait à nos enfants et ne les limitait pas dans leur besoin de découverte. Tout dépend de chacun ! », conclut-elle.

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