Comment pousser pendant l'accouchement ?

Le réflexe de poussée : un désir irrépressible

Lors d'un accouchement naturel, il existe une réflexe de poussée provoque l'expulsion du bébé. On l'appelle aussi le réflexe d'expulsion. « Lorsqu'il s'agit d'un accouchement physiologique (c'est-à-dire sans péridurale ni aucune autre aide médicamenteuse), la femme sera soumise à un réflexe de poussée qui aura lieu naturellement lorsque le bébé entre dans le bassin, quand il va appuyer sur le muscle du périnée et sur le rectum », détaille Catherine Mitton, sage-femme en cabinet à Taluyers et en plateau technique à Givors (69). Ce réflexe, qui survient lors des contractions (une seule suffit), le Dr Bernadette de Gasquet, spécialiste de la maternité, la qualifie de « désir imparable », un peu comme l'envie d'aller à la selle, ou comme l'envie de vomir, encore plus difficile à contenir. « La partie très basse des abdominaux pousse l'utérus vers le haut et pousse le bébé vers le bas, car il en est arrivé au point où il ne peut plus remonter », explique-t-elle. Le diaphragme se soulève alors, un peu comme lors du réflexe de vomissement, la femme expire brusquement et l'utérus se contracte de manière incontrôlée.

Tout comme l'envie d'aller à la selle mais beaucoup plus puissante, le réflexe expulsif de l'accouchement serait tout à fait physiologique. Chez les femmes qui choisissent d'accoucher sans péridurale, elle se déroule de manière forte et automatique, et permet l'expulsion du bébé, généralement sans intervention extérieure. Une épisiotomie ou extraction mécanique du bébé (forceps, ventouse) peut cependant être mise en place par l'équipe médicale.

Quand la péridurale vous oblige à simuler ce réflexe

Malheureusement, cette poussée réflexe n'a pas toujours lieu, ou n'est parfois pas assez puissante. " S'il y a une péridurale, il n'y aura pas de poussée réflexe », assure Catherine Mitton. « Les impressions seront perturbées, et ce dépendra du dosage de la péridurale. Certains sont bien dosés, d'autres un peu moins. Alors parfois il faut mettre en place une poussée volontaire, en imaginant que nous allons pousser comme pour aller à la selle. « L'anesthésie péridurale entraîne en effet un relâchement musculaire, notamment au niveau du périnée. Aussi, si la péridurale est trop dosée, tout le bas-ventre est douloureux, endormi sous l'effet de l'anesthésique. "Selon la posologie, il peut y avoir des patientes qui n'ont pas l'impression que le bébé est engagé et qu'il est en mesure de sortir", poursuit la sage-femme. Celui-ci s'occupera alors dedire au patient quand pousser, lorsque les conditions sont réunies. Pour cela, des examens sont effectués environ toutes les heures pour surveiller la dilatation du col de l'utérus et l'état de santé du bébé. A dilatation complète, soit environ 10 centimètres, le patient se préparera à pousser selon le recommandations sage-femme. Parfois, pour l'aider à sentir où pousser, la sage-femme insère un doigt dans le vagin pour appuyer sur la paroi postérieure, qui pousse sur le rectum. Mais Catherine Mitton se veut rassurante : « Il arrive parfois que la péridurale soit très bien dosée, ce qui permet alors à la femme de sentir son bébé pousser et de garder certaines sensations. Mais ce n'est pas le cas pour toutes les péridurales. "

Notez que le Le Dr Bernadette de Gasquet ne partage pas du tout ce point de vue. Elle veille à ce que le réflexe d'expulsion ait lieu même si vous êtes sous péridurale ou dans le coma, mais que l'équipe médicale ne souhaite pas attendre assez longtemps que ce réflexe se produise. Dans le cadre d'un premier enfant notamment, la descente du bébé peut être assez longue. Pour le Dr de Gasquet, pousser trop tôt même si le col de l'utérus est suffisamment dilaté n'est pas approprié, et provoque de graves dommages aux organes. Le corps médical mettrait effectivement beaucoup sur le dos de la péridurale, alors qu'il n'est pas forcément impliqué.

Une position gynécologique qui ne facilite pas les choses

Sous péridurale, le réflexe de poussée n'étant pas présent ou pas assez ressenti, l'équipe médicale invite souvent le patient à s'installer poste gynécologique : sur le dos, semi-assis, pieds dans les étriers et jambes écartées. Malheureusement, cette position, bien que plus confortable pour effectuer des examens pelviens, n'est pas propice à une poussée efficace. « Au dos, le sacrum (os qui précède le coccyx et rassemble les os iliaques du bassin, ndlr) peut être bloqué. Il y a moins de mobilité et on perd l'avantage de la gravité pour nous aider », avoue Catherine Mitton.

Le Dr Bernadette de Gasquet regrette que cette position soit souvent imposé par la matière, en l'absence d'un siège modulable pour permettre une autre position. Pour elle, la posture gynécologique pousse vers le bas, fait tomber les organes et peut entraîner des conséquences à long terme (incontinence, etc.). Sans compter que cela demande beaucoup d'efforts de la part du patient, qui se fatigue beaucoup. Mieux vaut accoucher en suspension avec une sangle, sur le côté, à quatre pattes ou même accroupie. Ce sont aussi souvent les positions vulgarisées par les femmes dont l'accouchement n'est pas médicalisé, note Catherine Mitton. « Au lieu de déplacer la femme enceinte pour que le bébé descende, vous la poussez vers le bas. Cependant, comme lorsque nous allons à la selle, une bonne position Assez normalement pour que l'expulsion ait lieu, il n'y a pas besoin de pousser », assure de son côté Bernadette de Gasquet.

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Peut-on s'entraîner à pousser ?

Lors du réflexe de poussée, l'expiration sera ralentie dans la glotte et complètement spontanée. Dans l'ensemble, Catherine Mitton et Bernadette de Gasquet s'accordent à dire que apprendre à respirer ne sert à rien. «Cela ne fonctionnera que lorsque le bon moment sera venu», explique le Dr de Gasquet. « On peut essayer d'apprendre lors des séances de préparation avec une sage-femme, mais rien n'indique que la façon de respirer que l'on aura apprise sera ensuite celle préférée par la sage-femme le jour J », explique Catherine. Mitton. " On ne choisit pas toujours. Mais on peut quand même dire à la sage-femme ce qu'on a appris et ce qu'on aimerait faire, notamment en termes de poste. "

À tout prix, " il est souvent difficile de réaliser comment et où pousser jusqu'à ce que vous ayez eu le sentiment qui va avec », souligne Catherine Mitton. Pour rassurer ses patients, elle insiste sur l'importance de leur enseigner les positions possibles et les techniques de respiration qui entreront en jeu. glotte ouverte. La première sera de prendre une inspiration, de bloquer l'air et de pousser. Ceci devrait être évité, cependant, parce que la glotte en position fermée bloque les muscles, tandis qu'une glotte ouverte à l'expiration favorisera un périnée plus souple. Pour l' Docteur Bernadette de Gasquet, auteur des livres Bien-être et maternité et Accouchement, méthode Gasquet, c'est avant tout la position qu'il faut préparer. Elle préfère ainsi une posture où vous pouvez pousser vos bras vers l'arrière en expirant.

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