Méditation chez l'enfant : une pratique pour calmer son enfant

Méditation chez l'enfant : une pratique pour calmer son enfant

La méditation regroupe un ensemble d'exercices (respiration, visualisation mentale, etc.) visant à focaliser votre attention sur le moment présent et plus précisément sur ce qui se passe dans votre corps et dans votre tête. Le Pr Tran, pédiatre, explique les bienfaits de cette pratique pour les enfants.

Qu'est-ce que la méditation ?

La méditation est une pratique ancienne qui est apparue en Inde il y a plus de 5000 ans. Il s'est ensuite étendu à l'Asie. Ce n'est que dans les années 1960 qu'elle devient populaire en Occident grâce à la pratique du yoga. La méditation peut être religieuse ou laïque.

Il existe plusieurs types de méditation (vipassana, transcendantale, zen) mais la plus connue est la méditation de pleine conscience. Ses bienfaits pour la santé sont aujourd'hui reconnus. "La méditation de pleine conscience, c'est être conscient de ce qui se passe à l'intérieur et à l'extérieur de votre corps et de votre esprit, ces deux entités étant connectées en permanence", explique le professeur Tran. Le pédiatre l'utilise depuis plus de 10 ans pour traiter ou soulager certains troubles et problèmes chez l'enfant comme le stress, l'hyperactivité, le manque de concentration, les douleurs chroniques ou encore le manque d'estime de soi.

Méditation pour évacuer le stress

Le stress est le mal du siècle. Elle touche aussi bien les adultes que les enfants. Elle peut être nocive lorsqu'elle est permanente. « Chez les enfants comme chez les adultes, le stress constant est souvent causé par des angoisses concernant l'avenir et/ou des regrets concernant le passé. Ils réfléchissent constamment », observe le pédiatre. Dans ce contexte, la méditation permet de revenir au moment présent et conduit à la relaxation et au bien-être.

Comment cela fonctionne ? 

En pratiquant la respiration consciente. « Je demande à mes petits patients d'inspirer en gonflant le ventre puis d'expirer en évidant le ventre. En même temps, je les invite à regarder ce qui se passe en eux à l'instant T, à se concentrer sur toutes les sensations dans leur corps à cet instant", détaille le spécialiste.

Cette technique apporte une relaxation du corps et une stabilité de l'esprit instantanément.

Méditation pour réduire la sensation de douleur

On parle beaucoup de méditation pour se détendre et améliorer le bien-être général mais on parle moins de ses autres effets positifs sur le corps, notamment le soulagement de la douleur. Or, on sait que les enfants somatisent beaucoup, c'est-à-dire qu'ils développent des symptômes physiques liés à des souffrances psychologiques. « Quand ça fait mal, l'esprit est fixé sur la douleur, ce qui ne fait que l'intensifier. En pratiquant la méditation, nous concentrons notre attention sur d'autres sensations corporelles pour réduire la sensation de douleur », explique le professeur Tran.

Comment est-ce possible ?

En scannant le corps de la tête aux pieds. En respirant, l'enfant s'attarde sur les sensations ressenties dans toutes les parties de son corps. Il se rend compte qu'il peut avoir d'autres sensations plus agréables que la douleur. Pendant ce temps, la sensation de douleur diminue. « Dans la douleur, il y a une dimension physique et une dimension psychique. Grâce à la méditation, qui apaise l'esprit, la douleur est moins prenante. Car plus on se concentre sur la douleur, plus elle augmente », rappelle le pédiatre.

Chez les enfants souffrant de douleurs somatiques (maux de ventre liés au stress par exemple), la pratique de la méditation peut les empêcher de prendre des antalgiques. Chez ceux qui souffrent de douleurs chroniques causées par la maladie, la méditation peut aider à réduire la quantité de traitement médicamenteux.

Méditation pour favoriser la concentration

Les troubles de la concentration sont fréquents chez les enfants, en particulier ceux atteints de TDAH (trouble déficitaire de l'attention avec ou sans hyperactivité). Ils augmentent le risque d'échec et de phobie scolaire. La méditation recentre l'esprit de l'enfant ce qui lui permet de mieux assimiler les connaissances à l'école.

Comment s’y prendre?

En pratiquant la respiration consciente mélangée au calcul mental. « Pendant que l'enfant pratique la respiration consciente, je lui demande de résoudre des additions en commençant par des opérations faciles (2 + 2, 4 + 4, 8 + 8…). En général les enfants trébuchent sur l'addition 16 + 16 et commencent à paniquer. À ce stade, je leur dis de respirer profondément pendant plusieurs secondes pour calmer leurs esprits. Une fois l'esprit stabilisé, ils réfléchissent mieux et trouvent la réponse. Cette technique, qui pousse l'enfant à respirer à chaque échec, peut être utilisée pour bien d'autres problèmes », explique le médecin.

Méditation pour se calmer

Le professeur Tran propose une méditation en marchant pour calmer les enfants. Dès que l'enfant se sent en colère ou agité et souhaite se calmer, il peut fixer sa respiration sur ses pas : il fait un pas sur l'inspiration puis un pas sur l'expiration en se concentrant sur la sensation de ses pieds au sol. Il répète l'opération jusqu'à ce qu'il se sente plus calme. « Pour paraître moins 'bizarre' aux autres dans la cour d'école, par exemple, l'enfant peut faire 3 pas à l'inspiration et 3 pas à l'expiration. L'idée étant de synchroniser la respiration sur les marches ».

Méditation pour favoriser l'estime de soi 

Les cas de harcèlement scolaire se multiplient en France, avec pour conséquence un mal-être de l'enfant lié à une mauvaise estime de soi.

Pour y remédier, le Pr Tran propose l'auto-compassion, c'est-à-dire se consoler. « Je demande à l'enfant de visualiser dans sa tête un enfant malade dans sa peau puis je l'invite à s'approcher de cet enfant et à écouter tous ses malheurs puis à le consoler avec des mots gentils. A la fin de l'exercice je lui demande de serrer son sosie contre lui et de lui dire qu'il sera toujours là pour lui et qu'il l'aime beaucoup".

Retrouvez tous ses conseils pratiques et les différents exercices pour rendre l'enfant autonome dans le livre Meditasoins : petites méditations pour les grands maux de l'enfant » publié par Thierry Souccar.

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