Mon enfant n'aime pas les maths, que dois-je faire ?

[Mise à jour le 15 mars 2021]

De bonnes compétences en lecture aideraient à être bon en mathématiques (entre autres)

Les zones du cerveau qui sont stressées pendant la lecture sont également à l'œuvre lors d'autres activités apparemment sans rapport, telles que les mathématiques, selon une nouvelle étude. En bonus, nos astuces et conseils pour sensibiliser votre enfant à cette matière essentielle de sa scolarité.

Si votre enfant a des difficultés en mathématiques, vous pourriez lui donner un coup de main… en l'aidant à s'améliorer en lecture. Si cette phrase est contre-intuitive, c'est néanmoins la conclusion que l'on peut tirer de la lecture des résultats d'une nouvelle étude scientifique, publiée le 12 février 2021 dans la revue "Frontières de la neuroscience computationnelle" .

Tout a commencé avec les travaux sur la dyslexie menés par le chercheur Christopher McNorgan, qui travaille au département de psychologie de l'Université de Buffalo (États-Unis). Il a découvert que les zones du cerveau responsables de la lecture étaient également à l'œuvre lors d'activités apparemment sans rapport, telles que la réalisation d'exercices mathématiques.

« Ces découvertes m'ont bouleversé Christopher McNorgan a commenté dans un communiqué. " Ils renforcent la valeur et l'importance de l'alphabétisation en montrant comment la maîtrise de la lecture atteint tous les domaines, en guidant la façon dont nous entreprenons d'autres tâches et résolvons d'autres problèmes », il ajouta.

Ici, le chercheur a réussi à identifier la dyslexie dans 94% des cas, que ce soit dans le groupe d'enfants pratiquant la lecture ou les mathématiques, mais son modèle expérimental a surtout révélé que le câblage du cerveau pour la lecture avait également un rôle à jouer en mathématiques.

« Ces résultats montrent que la façon dont notre cerveau est câblé pour la lecture influence en fait la façon dont le cerveau fonctionne pour les mathématiques », a déclaré le chercheur. " Cela signifie que vos compétences en lecture affectent la façon dont vous abordez les problèmes dans d'autres domaines et nous aident à mieux comprendre [ce qui se passe avec] les enfants ayant des troubles d'apprentissage en lecture et en mathématiques. », a-t-il détaillé.

Pour le scientifique, il est donc désormais scientifiquement prouvé que le fait de se concentrer sur l'apprentissage de la lecture aura des conséquences bien au-delà de l'amélioration des compétences linguistiques.

Mathématiques, de la maternelle au CE1

On ne parle de « mathématiques » qu'à partir de la première année. Car à la maternelle, les programmes officiels considèrent que les mathématiques font partie d'un vaste ensemble appelé « découverte du monde » qui vise, comme son nom l'indique, à faire manipuler et découvrir les concepts aux enfants, mais tout en restant en retrait. le béton. Par exemple, la notion de double est travaillée à partir de la section majeure, jusqu'au CE1. Mais à la maternelle, le but pour l'enfant est de donner des pattes aux poules, puis aux lapins : une poule a besoin de deux pattes, deux poules ont quatre pattes, et puis trois poules ? En CP, on y revient, avec des constellations de dés affichées sur le plateau : si 5 + 5 font 10, alors 5 + 6 font 5 + 5 avec une unité de plus. C'est déjà un peu plus abstrait, car l'enfant ne manipule plus les dés lui-même. Puis on construit des tableaux pour apprendre : 2 + 2, 4 + 4, etc. En CE1, on passe aux plus grands nombres (12 + 12, 24 + 24). Les bases sur lesquelles reposeront tous les apprentissages étant ainsi posés entre la grande section et le CP, il est important de ne pas laisser l'enfant sombrer dans le magma flou du "pas vraiment compris", tout en ayant bien à l'esprit que l'apprentissage dépend aussi sur la maturité de l'enfant, et qu'on ne peut pas précipiter les choses au nom d'une norme qui n'existe que dans l'esprit de parents soucieux de la réussite scolaire d'un neveu ou d'un voisin...

Les clés pour identifier un enfant en difficulté

« Être bon en maths » n'aura de sens qu'à partir du CE2. Avant, tout ce qu'on peut dire, c'est qu'un enfant a, ou n'a pas, les facilités pour entrer dans l'apprentissage de la numération (savoir compter) et de l'arithmétique. Cependant, il existe des signes avant-coureurs qui peuvent justifier une prise en charge, ludique mais régulière, à la maison. Le premier est mauvaise connaissance des nombres. Un enfant qui ne connaît pas ses numéros au-delà de 15 le jour de la Toussaint au CP risque d'être largué. Le deuxième signal est l'enfant qui refuse l'échec. Par exemple, s'il ne veut pas compter sur ses doigts parce qu'il a l'impression d'être un bébé (d'un coup il se trompe sans pouvoir se corriger), ou si, quand on lui a montré qu'il a tort, il se laisse prendre bouder. Mais les mathématiques, comme la lecture, c'est apprendre en faisant des erreurs ! Le troisième indice est l'enfant qui, interrogé sur l'évidence (« 2 et 2 c'est combien ») répond n'importe quoi en paraissant attendre la solution de l'adulte. Là encore, il faut lui faire prendre conscience que les réponses données au hasard ne lui permettent pas de compter. Enfin, il y a manque d'agilité et d'entraînement : l'enfant qui se trompe en comptant avec le bout de son doigt parce qu'il ne sait pas où mettre son doigt.

La numération, clé de voûte de l'apprentissage

Les deux points noirs sur lesquels patineront les enfants en difficulté sont classiquement le décompte et le calcul. Bref : savoir compter et calculer. Tout cela s'apprend évidemment en classe. Mais rien n'empêche de cultiver ces compétences à la maison, notamment pour compter, qui ne nécessite aucune technique pédagogique. A partir de la grande section, compter à partir d'un nombre (8) et s'arrêter à un autre fixé à l'avance (cible, comme 27) est un bon exercice. A plusieurs enfants, ça donne le jeu du numéro maudit : on tire un numéro (par exemple en jetons de loto). Nous le lisons à haute voix : c'est le nombre maudit. Puis on compte, chacun prononçant un nombre à son tour, et celui qui prononce le nombre maudit a perdu. Compter à rebours (12, 11, 10), reculer d'un ou avancer d'un, à partir du CP, sont également utiles. Des bandes numériques prêtes à l'emploi peuvent être trouvées sur le Web : imprimez-en un de 0 à 40 et collez-le dans la chambre de l'enfant, en ligne droite. Attention, il doit avoir un zéro, et les chiffres doivent être « à la française » ; le 7 a un bar, le 1 aussi, attention au 4 ! Imprimez-le en gros : les chiffres mesurent 5 cm de haut. Puis l'enfant colorie la case des dizaines, mais sans connaître le mot : il colorie chaque case qui vient après un nombre qui se termine par 9, c'est tout. Rien ne vous empêche de mettre des Post-it sur chiffres clés : âge de l'enfant, de la mère, etc., mais sans colorer les cases.

Jeux autour de la bande numérique

La famille est allée dans la forêt, nous avons ramassé des châtaignes. Combien ? En grande section, on en met un sur chaque carré de la bande, on s'exerce à savoir lire le nombre. Chez CP, en décembre nous fabriquons des paquets de 10 et les comptons. Inversement, l'adulte lit un nombre, à l'enfant de le pointer sur la bande. Les devinettes sont aussi utiles : « Je pense qu'un nombre inférieur à 20 qui se termine par 9 » est possible à partir de la Toussaint. Autre jeu : « Ouvrez votre livre à la page 39 ». Enfin, pour encourager l'enfant, on peut lui demander, à chaque petite vacances par exemple, de réciter la bande par cœur, dans la mesure du possible et sans se tromper. Et de placer un curseur de couleur sur le nombre atteint, qui met en évidence sa progression. A la fin de la section majeure, cet exercice donne des nombres entre 15 et 40, et en CP les élèves atteignent 15/20 en début d'année, 40/50 vers décembre, les passages de 60 à 70 puis de 80 à 90 étant particulièrement vicieux en français à cause de la récurrence de « soixante » et « quatre-vingts » dans les nombres 70 et 90.

Jeux de calcul

Le but ici n'est pas de faire ajouter la colonne facture à votre enfant : l'école est là pour ça et saura le faire mieux que vous. Cependant, l'automatisation des procédures est essentielle. Maman voudrait donc ranger les boutons de sa trousse de couture : que dois-je faire ? A partir du CP, l'enfant va « faire ses valises ». Vous pouvez aussi jouer au marchand, et faire payer les commissions avec de vraies pièces, très motivantes pour l'enfant, dès le mois de mars en CP. Un billet de 5 euros, ça rapporte combien en pièces de 1 ? Les énigmes fonctionnent aussi bien : j'ai 2 bonbons dans la boîte (montrez-les), ajoutez-en 5 (faites-le devant l'enfant, puis demandez-lui d'imaginer pour qu'il ne puisse plus les compter un à un. bonbons tombant dans le boîte), combien en ai-je maintenant ? Et si j'en sortais trois ? Impliquez également l'enfant dans les recettes de cuisine : le concret et le jeu sont le meilleur moyen pour un enfant d'aborder les mathématiques. En tant que tel, il existe également de bons jeux de loto, qui combinent la lecture simple des nombres avec de petits ajouts faciles, avec différents niveaux de difficulté.

Apprendre les maths par cœur, une méthode trop souvent oubliée

Il n'y a pas de mystère : les mathématiques s'apprennent aussi par cœur. Les tables d'addition, vues en CP, sont à voir et à revoir, l'écriture des nombres doit être soignée le plus tôt possible (combien d'enfants écrivent des 4 comme une machine à écrire qu'ils confondent ensuite avec le 7…). Cependant, tous ces automatismes ne s'acquièrent qu'avec de la pratique, comme le piano !

Soyez sympa! Laissez un commentaire