Mon enfant se laisse piétiner !

Faire un tour sur le toboggan, emprunter un marqueur, jouer à côté d'autres, pour certains cela semble très simple. Pas pour ton loulou. Si on le dépasse dans la file du toboggan, si on prend son jouet, il reste figé, comme abasourdi. Pourtant, chez lui, il sait s'affirmer ! Mais quand il est avec d'autres enfants, vous ne le reconnaissez plus. Et cela vous inquiète.

 

Une question de tempérament

En crèche, les auxiliaires de puériculture observent des réactions d'empathie, de négociation et de contact entre les enfants dès l'âge de 6 mois. Bien sûr, pour un enfant qui n'a pas été en communauté jusqu'à présent, aller vers l'autre est nouveau, et moins évident : « A 3 ans, l'enfant n'avance pas en terrain conquis, il a conscience de l'existence d'un autre , semblables et différents », explique Nour-Eddine Benzohra, pédiatre et psychiatre*. Tant qu'il est enfant unique, cela complique encore les choses, en renforçant sa peur, son impression d'étrangeté face à l'autre. Mais l'éducation n'est pas tout : il y a aussi une question de tempérament. Certains jeunes enfants s'affirment haut et fort, tandis que d'autres se retirent naturellement.

Le droit de dire « non »

Ce n'est pas un comportement à ignorer ou à prendre à la légère en arguant que vous aussi êtes plutôt timide, et que c'est un trait de famille : votre enfant a besoin d'apprendre à dire non. Il doit savoir qu'il a le droit de le faire. Pour l'aider, on peut s'engager dans un jeu de rôle : vous jouez « l'agacement », et l'encouragez à dire haut et fort : « Non ! Je joue ! Ou « Non, je ne suis pas d'accord ! » » Sur la place, faites des travaux pratiques : accompagnez-le pour récupérer son jouet et laissez-le s'exprimer.

Un livre pour les parents

« Petit décodeur illustré de l'enfant en crise », par Anne-Claire Kleindienst et Lynda Corazza, éd. Mangue, 14,95 €. : cCe livre très bien fait, écrit comme un guide pratique, nous aide à mieux comprendre nos émotions, et propose des pistes inspirées par l'éducation positive. 

Parlez au professeur

« Parfois l'enfant n'ose pas en parler au parent, il a honte, peur de faire mal, observe le psychiatre. D'où l'importance de faire attention à son apparence lorsqu'il quitte l'école. En effet, dès la maternelle, des phénomènes de « tête turque » peuvent apparaître. Nous devons rester vigilants. Demandez-lui : que s'est-il passé exactement ? Le professeur l'a-t-il vu ? Lui en a-t-il parlé ? Qu'a-t-elle dit ? On prend le temps de l'écouter sereinement. On lui rappelle que s'il est agacé, il doit en parler au professeur. Nous l'alerterons nous-mêmes si nous ressentons un malaise récurrent chez l'enfant. Tout cela sans dramatiser, et surtout sans culpabiliser, même si on a le sentiment de lui avoir transmis le gène de la timidité ! « Si le parent se sent coupable, cela aggrave la situation, explique le Dr Benzohra : l'enfant ressent cette culpabilité, il se retrouve bloqué, impuissant face à un problème qui prend soudainement une ampleur exagérée. Pour aider votre enfant, vous devez d'abord relativiser et minimiser le drame.

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