Test de paternité, mode d'emploi

Test de paternité, mode d'emploi

Tapez « test de paternité » sur Google, vous obtiendrez d'innombrables réponses, de la part de laboratoires – tous situés à l'étranger – proposant de réaliser ce test rapidement, pour quelques centaines d'euros. Mais attention : en France, il est interdit de passer un test de cette manière. De même, il est illégal de voyager à l'étranger pour cette raison. La violation de la loi entraîne des peines pouvant aller jusqu'à un an d'emprisonnement et/ou une amende de 15.000 226 € (article 28-XNUMX du Code pénal). Faire un test de paternité ? Elle n'est autorisée que par décision judiciaire.

Qu'est-ce qu'un test de paternité ?

Un test de paternité consiste à déterminer si un individu est bien le père de son fils/fille (ou non). Elle repose sur un examen comparatif du sang, ou, le plus souvent, sur un test ADN : l'ADN du père présumé et de l'enfant sont comparés. La fiabilité de ce test est supérieure à 99%. Les particuliers peuvent effectuer librement ces tests dans des pays comme la Suisse, l'Espagne, la Grande-Bretagne… Des kits de paternité sont même vendus dans les pharmacies libre-service aux États-Unis, pour quelques dizaines de dollars. Rien de tout cela en France. Pourquoi ? Surtout parce que notre pays privilégie les liens tissés au sein des familles plutôt que la simple biologie. Autrement dit, le père est celui qui a reconnu et élevé l'enfant, qu'il soit le parent ou non.

Que dit la loi

« Le test de paternité n'est autorisé que dans le cadre de procédures judiciaires visant à :

  • soit pour établir ou contester un lien de filiation ;
  • soit de recevoir ou de retirer une aide financière appelée subvention ;
  • ou pour établir l'identité des personnes décédées, dans le cadre d'une enquête de police », indique le ministère de la Justice sur le site service-public.fr. « Réaliser un test de paternité en dehors de ce cadre est illégal. "

Un enfant cherchant à établir un lien de filiation avec son père présumé, ou la mère de l'enfant si cette dernière est mineure, peut par exemple s'adresser à un avocat. Cet avocat initiera une procédure devant un Tribunal de Grande Instance. Un juge pourra ainsi ordonner la réalisation de ce test. Elle peut être réalisée par deux méthodes, l'examen comparatif du sang, ou l'identification par empreintes génétiques (test ADN). Les laboratoires réalisant ces essais doivent être spécialement agréés à cet effet. Il y en a une dizaine en France. Les prix varient entre 500 et 1000 € pour le test, hors frais de justice.

Le consentement du père présumé est obligatoire. Mais s'il refuse, le juge peut interpréter cette décision comme un aveu de paternité. A noter qu'aucun test de paternité ne peut être effectué avant la naissance. Si un test de paternité s'avère concluant, le tribunal peut décider, à la suite de l'exercice de l'autorité parentale, de la contribution du père à l'entretien et à l'éducation de l'enfant, ou l'attribution du nom du père.

Enfreindre la loi

A voir les chiffres, beaucoup d'entre eux contournent l'interdiction de réaliser un test dans un cadre privé. Très facile d'accès, rapide, peu coûteux, de nombreuses personnes osent tester en ligne, malgré les risques encourus. En France, environ 4000 tests seraient effectués sur décision de justice chaque année... et 10.000 à 20.000 commandés illégalement sur Internet.

L'Académie nationale de médecine avait mis en garde, dans un rapport de 2009, sur « les erreurs possibles d'analyses provenant de laboratoires peu ou pas contrôlés et sur la nécessité de ne faire confiance qu'aux laboratoires français ayant l'agrément des autorités de tutelle. . « Si certains laboratoires sont fiables, d'autres le sont beaucoup moins. Cependant, sur Internet, il est difficile de séparer le bon grain de l'ivraie.

Attention aux tests vendus sur Internet

De nombreux laboratoires étrangers proposent ces tests pour quelques centaines d'euros. Si leur valeur légale est nulle, les résultats peuvent faire exploser les familles. Un père qui vient de se séparer se demandant si son fils est biologiquement le sien, des adultes qui veulent une part de l'héritage… et les voilà, en train de commander un kit sur internet, pour obtenir une vérité biologique.

Quelques jours plus tard, vous recevrez votre kit de collecte chez vous. Vous prélevez un échantillon d'ADN (salive recueillie en frottant l'intérieur de votre joue, quelques cheveux, etc.) de votre enfant, à l'insu de l'enfant, et de vous-même. Ensuite, vous renvoyez le tout. Quelques jours/semaines plus tard, les résultats vous sont envoyés par mail, ou par courrier, dans une enveloppe confidentielle, pour éviter que les douaniers ne le repèrent trop facilement.

De votre côté, le doute sera alors levé. Mais mieux vaut réfléchir avant d'agir, car les résultats peuvent transformer plus d'une vie. Ils peuvent être rassurants, comme faire exploser des familles. Certaines études estiment qu'entre 7 et 10 % des pères ne sont pas des pères biologiques, et l'ignorent. S'ils l'ont découvert ? Cela pourrait remettre en cause des liens d'amour. Et conduire au divorce, à la dépression, au procès… Et de devoir répondre à cette question, qui ferait une excellente matière pour le baccalauréat philo : les liens d'amour sont-ils plus forts que les liens du sang ? Une chose est sûre, connaître la vérité n'est pas toujours le meilleur chemin vers le bonheur...

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