Retour de congé maternité : les discriminations ont la vie dure

Retour de congé maternité : que dit la loi ?

La loi protège les femmes enceintes et les mères à leur retour de congé de maternité. Entretien avec Valérie Duez-Ruff, avocate, spécialiste des discriminations.

Le retour au travail après un congé de maternité est souvent redouté par les jeunes mères. Après des mois passés avec leur enfant, ils se demandent comment ils vont reprendre leur travail, si les choses auront changé pendant leur absence. Et parfois elles ont de mauvaises surprises. Toutes les études montrent que la maternité a un fort impact sur les carrières des femmes, mais ce qu'on ne dit pas, ou moins, c'est que dans certains cas, les difficultés commencent dès le retour de congé maternité. Une promotion refusée, une augmentation qui passe à la trappe, des responsabilités qui s'évaporent jusqu'au licenciement pur et simple… ces mesures discriminatoires infligées aux jeunes mères ne cessent de se multiplier selon l'association. La maternité ou la grossesse est le deuxième critère de discrimination cité par les victimes (20 %) juste après celles liées au sexe. Selon un récent sondage du Journal des femmes, 36% des femmes estiment ne pas avoir retrouvé toutes les fonctions qu'elles occupaient avant de devenir mère. Et ce chiffre grimpe à 44% chez les cadres. Beaucoup ont constaté qu'on leur avait confié moins de responsabilités lorsqu'ils sont retournés au travail et qu'il fallait à nouveau prouver leur efficacité. Cependant, théoriquement, les mères sont protégées par la loi lorsqu'elles reprennent leur travail. 

De quels droits et garanties bénéficient les femmes après leur retour de congé de maternité ? Sont-ils les mêmes pour le congé parental ?

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A la fin du congé de maternité, de paternité, d'adoption ou parental, le salarié a le droit de reprendre son ancien emploi, ou un emploi similaire avec une rémunération au moins équivalente et ne doit faire l'objet d'aucune mesure discriminatoire. Concrètement, la réintégration doit se faire en priorité dans l'emploi précédent lorsqu'il est disponible, à défaut, dans un emploi similaire. Par exemple, l'employeur ne peut exiger du salarié qu'il retourne au travail le matin au lieu de l'après-midi ou l'affecter à un poste qui comprend en partie la manutention du travail alors qu'il occupait les fonctions avant son départ. secrétaire exécutif. Le licenciement suite au refus du salarié ouvre droit à des dommages et intérêts pour licenciement abusif si la nécessité de la modification n'est pas établie par l'employeur.

Peut-on lui refuser une augmentation alors qu'elle a été accordée à ses collègues ?

À la fin du congé de maternité ou d'adoption, la rémunération doit être réévaluée, le cas échéant, en tenant compte des augmentations de rémunération dont les salariées d'une même catégorie professionnelle ont bénéficié pendant la période de congé. L'évolution garantie des rémunérations prévue par la loi doit être mise en œuvre. En outre, la femme qui reprend son activité a droit à un entretien avec son employeur en vue de son orientation professionnelle.

Pendant les quatre semaines suivant la fin du congé maternité, la salariée ne peut être licenciée que pour faute grave ou pour motif économique ? De quoi s'agit-il ?

Une dérogation à l'interdiction de licenciement, pendant la période de 4 semaines suivant la fin du congé de maternité, est autorisée si l'employeur justifie : soit une faute grave de la salariée, sans rapport avec la grossesse ou avec l'adoption. Tels que des comportements violents ou offensants, des absences injustifiées, une faute professionnelle grave et non une simple négligence, ou encore des actes d'indélicatesse, de détournement ou de constitution de faux documents pour obtenir des services indu. Ou l'impossibilité de maintenir le contrat, pour un motif sans rapport avec la grossesse, l'accouchement ou l'adoption. Une telle impossibilité ne peut être justifiée que par des circonstances indépendantes du comportement de la personne concernée. A savoir : la période de protection contre la rupture du contrat de travail de quatre semaines est suspendue lorsque la salariée prend un congé payé suite à son congé de maternité.

Que faire en cas de discrimination ? Quelle adresse ?

Dès que l'on pense être victime de discrimination, il ne faut pas avoir peur d'en parler très vite à un proche pour recueillir le soutien qui sera nécessaire pour supporter cette situation difficile, d'autant plus qu'une salariée est une jeune maman. psychologiquement affaibli. Consultez alors sans tarder un avocat afin de mettre en place une stratégie de conservation des preuves (surtout tous les e-mails) avant d'agir si nécessaire. Dans le cas d'un placard, il faudra à travers un faisceau d'indices démontrer la volonté de l'employeur de mettre le salarié de côté. La réduction des responsabilités confiées au salarié est un indicateur utile à cet égard. Le Défenseur des droits peut également être saisi en cas de discrimination.

Voir aussi : Retour au travail après bébé

En vidéo : PAR – Allonger le congé parental, pourquoi ?

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