Témoignage : « Mon mari avait un couvent »

Kilos de grossesse : le mari de Mélanie en a pris aussi ! Histoire

« Six kilos, mon mari a pris six kilos pendant ma grossesse ! Même aujourd'hui, je ne peux pas y croire. Quand je lui ai annoncé que j'étais enceinte, Laurent était aux anges, d'autant plus qu'on attendait cette grossesse depuis plusieurs mois. D'abord, il était super content. Et petit à petit, j'ai compris qu'un peu d'angoisse se mêlait à son bonheur. Rien d'extraordinaire : il avait juste peur qu'il m'arrive quelque chose à moi et au bébé. Après, ça s'est calmé.

Et, alors que j'atteignais mon troisième mois de grossesse, il a commencé à prendre du poids alors qu'il ne mangeait pas plus que d'habitude. Les kilos se sont installés principalement sur son ventre. Au début, je n'y ai pas vraiment prêté attention, mais une nuit, ça m'a sauté aux yeux. Je lui ai dit en riant : « Hé, on dirait que tu es enceinte ! Vous avez vu le peu que vous avez. Ton ventre est presque plus gros que le mien ! Il protesta vigoureusement, mais lorsqu'il se pesa, il vit que j'avais raison… Nous nous sommes tous les deux demandé pourquoi il prenait du poids. Peut-être grignotait-il un peu plus que d'habitude, mais sans excès, nous a-t-il semblé. Il essayait de faire attention à ce qu'il mangeait, mais il continuait à prendre du poids et même à avoir des fringales… d'une femme enceinte ! A partir de mon sixième mois surtout, il avait parfois de drôlesdésirs. Par exemple, un soir vers 23h, il a commencé à avoir une très forte envie de glace à la chantilly, lui qui n'était pas d'habitude fan de ce dessert ! Et bien sûr, nous ne l'avons pas fait. Le lendemain, j'ai voulu en acheter, mais il n'en a pas voulu du tout… Dix jours plus tard, il rêvait d'avaler des abricots en février et il n'a pas particulièrement apprécié cela jusqu'à. ici. Et c'étaient vraiment des envies très fortes ! Pendant des heures, il n'a pensé qu'à ça. C'était très surprenant à vivre. Cela a duré environ deux mois, puis Laurent s'est calmé. Je n'ai rien ressenti : ni envies ni envies fortes.

C'est sa sœur qui lui a dit un jour, en le taquinant, qu'il était probablement en train de se couvrir. Nous savions vaguement ce que c'était, rien de plus. Alors, on s'est précipité sur Internet pour tout savoir sur ce célèbre couvent. Et Laurent fut soulagé de voir qu'il n'était pas le seul homme à vivre cette situation. D'après les informations que j'ai pu recueillir, bon nombre d'hommes présentent des symptômes physiques pendant la grossesse de leur partenaire. Laurent était rassuré : ce n'était pas un phénomène forain ! D'après ce que nous avons compris, cette covade signifiait qu'il avait besoin de montrer à la terre entière que lui aussi allait avoir un enfant. Et l'originalité, c'est qu'il l'exprimait à travers son corps.

J'ai tout pris avec beaucoup d'humour. Les kilos que mon homme accumulait, ses fringales et même ses maux de dos qui ont commencé vers mon 6ème mois de grossesse, je les prenais bien. Cela m'a fait sourire… Sa sœur n'était pas gentille avec lui : elle pensait qu'il voulait se faire remarquer et qu'il ne supportait pas que toute l'attention soit portée sur sa femme. Je pensais qu'elle était trop dure avec lui. On en a beaucoup parlé avec Laurent et on a fini par se dire que c'était bien sa façon de participer à cet événement qui allait changer nos vies.

Pour le « consoler » de ces kilos qui s'accumulaient et qu'il avait du mal à supporter, je lui ai dit : « C'est ta façon de te préparer à devenir père. C'est vraiment cool! " En fait, on s'est souvent moqué de ce phénomène : le jour, par exemple, où l'on se tenait de biais devant le miroir, pour voir qui avait le plus gros ventre… Nous étions à peu près à égalité ce jour-là ! Moi, en fait, ce qui m'inquiétait, c'était de ne pas perdre après la naissance les 14 kg que j'avais pris pendant ma grossesse.

Je me suis aussi dit que Laurent ne trouverait peut-être pas les « barres chocolatées » qu'il portait… Il est vrai qu'avant de tomber enceinte, Laurent faisait beaucoup de sport, et que là, petit à petit, il avait abandonné toutes ses activités sportives. Je ne peux pas expliquer ce qui se passait dans sa tête. Peut-être qu'il était un peu trop anxieux, trop empathique avec moi après tout. Laurent n'était pas très content de cette situation, lui qui avait toujours été maigre. Mais il ne voulait pas se résoudre à vraiment suivre un régime, d'autant plus qu'il n'avait pas l'impression de trop manger. Il a fini par s'y habituer et même se moquer de toutes ces choses bizarres qui lui arrivaient, pour minimiser le drame. Ma mère a tout gâché ! Elle ne trouvait pas normal qu'il vive « physiquement » ma grossesse. Elle commençait à me dire qu'il avait des problèmes, qu'il n'acceptait peut-être pas cet enfant aussi bien qu'il le disait, et des choses de ce genre. Moi qui suis plutôt paisible, un jour j'ai arrêté net ma mère et je lui ai dit très fermement de ne pas s'en mêler, que ce n'était rien, et que cela ne concernait que Laurent et moi. Elle a été tellement surprise que je lui ai parlé de cette façon qu'elle a immédiatement cessé de penser. Les copains de Laurent l'ont aussi « foiré » mais sans méchanceté. Quant à mes copines, cette situation les amusait beaucoup, elles ne l'avaient jamais vue chez quelqu'un d'autre.

A la naissance de Roxane, Laurent était à mes côtés à la maternité, avec son surpoids et sa joie intense. C'était magique de le voir avec son gros ventre et sa fille dans ses bras. Dans les mois qui ont suivi, contre toute attente, il a rapidement perdu ses kilos. Pour moi, ça a pris beaucoup plus de temps : j'en ai mis près d'une dizaine avant de trouver ma ligne ! Ce couvent est pour nous un souvenir drôle et assez émouvant. Aujourd'hui, on en rigole encore ensemble. Je me demande si le phénomène se reproduira si nous avons un deuxième enfant. Mais cela ne m'inquiète pour rien au monde et Laurent non plus. Je dis toujours que notre petite fille a eu la chance de « se faire » dans nos deux ventres ! Et je pense que c'est une preuve d'amour originale que Laurent m'a donnée. "

Propos recueillis par Gisèle Ginsberg

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