Anthony Kavanagh, papa farceur

Anthony Kavanagh : un jeune papa à l'Olympia

Sur la scène de l'Olympia du 8 au 12 février, l'humoriste Anthony Kavanagh se confie à Infobebes.com sur sa carrière et sa paternité...

Vous êtes de retour sur scène avec votre spectacle « Antony Kavanagh sort ». Pourquoi avoir choisi ce titre ?

C'est d'abord une façon de dire que j'assume la responsabilité de ce que je pense, et donc de ce que je suis. Pendant longtemps, je n'ai pas osé dire les choses. Je faisais les mauvaises choses dans la salle, mais je ne me suis pas permis de donner mon opinion, car je suis du Québec. Je ne voulais pas passer pour l'étranger qui critique la société française.

Cela fait 12 ans que je fais carrière en France et, quand j'ai atteint la quarantaine, je me suis dit d'arrêter. J'ai le droit de parler. En tant qu'artiste, si vous ne dites pas ce que vous pensez, vous mourez.

Mon précédent spectacle, « Ouate Else », était une transition. J'ai commencé petit à petit à lâcher prise. On a vu que ça prenait bien, alors on a continué. J'ai décidé de changer de ton.

J'ai aussi choisi ce titre car, à mes débuts, j'ai entendu maintes fois : « Anthony Kavanagh est gay ». Pourtant, à l'époque, pas du tout ! (des rires). Dès qu'un homme est un peu soigné, arbore un look métrosexuel, il déclenche des rumeurs. Dans cette émission, il y a un sketch où je me demande comment je réagirais si mon fils me disait qu'il est gay. Dans cette scène, j'imagine aussi la réaction de mon père si je lui avais dit que j'étais homosexuel...

Et comment réagiriez-vous si votre fils vous disait la même chose ?

Je veux que mon fils soit heureux. Sur le coup, je serais surpris. Mais ce n'est pas ma vie, c'est la sienne, c'est son corps, son choix. Tout ce que je veux, c'est être un guide pour mon fils. Par contre, si j'avais fait une annonce comme celle-là à mon père, qui était haïtien, il n'aurait pas voulu l'entendre…

Vous êtes à la fois comédien, chanteur, acteur et animateur de télévision. Quel est le rôle qui vous passionne le plus ?

Je suis quelqu'un qui s'ennuie facilement. C'est difficile de choisir, mais l'humour est mon premier amour. Je savais qu'il pouvait être un tremplin pour que je fasse plein d'autres choses. La chanson est une autre passion. Mais si je devais choisir, ce serait la scène du contact que l'on pourra avoir avec le public. C'est unique !

Vous avez joué dans les films « Antilles sur scène » et « Agathe Cléry », notamment avec Valérie Lemercier. Le cinéma, tu y penses ?

Oui j'y pense, ce sont plutôt les autres qui ne pensent pas à moi (rires). En fait, soit les rôles qu'on me propose ne m'intéressent pas, soit ce sont les rôles du « noir » de garde, et dans ce cas, je refuse toujours.

Plus difficile de faire des films en France quand on est noir ?

En France, les choses avancent très lentement. C'est un pays de révolutions, il faut attendre que les événements prennent de l'ampleur, explosent, comme dans une cocotte-minute, pour que cela change. Les choses vont bouger, mais c'est vrai que les choses ne vont pas assez vite. Moi, je suis pour plus de diversité à l'écran avant tout. J'aimerais voir plus de rôles principaux pour les femmes, sans qu'elles soient réduites au stade de vases. La France est un pays latin, encore macho. Il y a aussi peu de personnes handicapées, d'Asiatiques, d'obèses à l'écran… tous ceux qui représentent la France. Et dans ce registre, il y a encore beaucoup de travail à faire…

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