Aspartame : quels dangers pendant la grossesse ?

Aspartame : pas de danger connu pendant la grossesse

L'aspartame est-il sans danger pour les femmes enceintes ? L'Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments (Anses) a émis un rapport sur les risques et bénéfices nutritionnels de ce produit, en période de grossesse. Verdict : « Les données disponibles ne permettent pas de conclure à un effet néfaste des édulcorants intenses pendant la grossesse». L'existence de risques n'est donc pas établie. Néanmoins, l'Agence française propose de poursuivre les études. Et ce, d'autant plus qu'une étude danoise pointe un risque d'accouchement prématuré plus important chez les femmes enceintes qui boivent une « boisson légère » par jour.

Grossesse et aspartame : des études qui inquiètent

Cette étude, réalisée sur 59 femmes enceintes et publiée fin 334, montre que le risque de naissance prématurée augmente de 27% de la consommation d'une boisson gazeuse avec édulcorants par jour. Quatre canettes par jour augmenteraient le risque à 78%.

Cependant, l'étude se concentre uniquement sur les boissons diététiques. Cependant, le édulcorants sont également très présents dans le reste de notre alimentation. " Il est absurde de vouloir attendre d'autres preuves, dans la mesure où le risque est bien caractérisé et qu'il concerne une partie importante de la population, les femmes enceintes, dont 71,8% consomment de l'aspartame pendant leur grossesse », constate Laurent Chevalier, consultant en nutrition et responsable de la commission alimentation du Réseau Santé Environnement (RES).

Les autres grandes études scientifiques sont celles publiées par l'Institut Ramazzini depuis 2007. Elles montrent que la consommation d'aspartame chez les rongeurs tout au long de leur vie entraîne une augmentation du nombre de cancers. Ce phénomène est amplifié lorsque l'exposition débute pendant la grossesse. Mais jusqu'à présent, ces effets n'ont pas été vérifiés chez l'homme.

Pas de risques… mais pas d'avantages

L'Anses indique clairement dans son rapport qu'il y a « a manque d'avantage nutritionnel "Consommer édulcorants. Ces produits sont donc inutiles pour la future maman, et a fortiori pour le reste de la population. Une autre bonne raison de bannir le « faux sucre » de votre assiette.

Ce constat clôt également le débat sur la avantage potentiel des édulcorants pour prévenir le diabète gestationnel. Pour Laurent Chevalier, « la prévention de ce type de maladie nécessite une meilleure nutrition et moins d'exposition aux perturbateurs endocriniens“. Dans la mesure où ces produits n'ont aucune valeur nutritive, est-il vraiment nécessaire de poursuivre des études ? On peut demander.

D'autant plus que mener de nouvelles recherches équivaudrait à attendre encore dix ans. Si ces travaux aboutissent aux mêmes conclusions – un risque avéré d'accouchement prématuré – quelle responsabilité pour les médecins et les scientifiques ? …

Il reste difficile de comprendre pourquoi l'Anses reste si mesurée sur la question. Où est donc passé le fameux principe de précaution ? « Il y a un problème culturel, les experts du groupe de travail de l'Anses estiment que pour donner un avis scientifique définitif, ils ont besoin de plus d'éléments, alors que nous, en tant que médecins au sein du Réseau Environnement et Santé, nous considérons que nous avons suffisamment d'éléments pour donner déjà recommandations pour un produit sans valeur nutritive », résume Laurent Chevallier.

Prochaine étape : l'avis de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA)

D'ici la fin de l'année, leL'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) doit faire rapport sur les risques spécifiques de l'aspartame. A la demande de l'Anses, elle proposera une réévaluation de la dose journalière admissible. Il est actuellement de 40 mg par kilogramme de poids corporel par jour. Ce qui correspond à la consommation quotidienne de 95 bonbons ou 33 canettes de Coca-Cola Diet, pour une personne de 60 kg.

En attendant, la prudence reste de mise…

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