La grossesse d'Astrid Veillon

Vous avez eu votre fils quand vous aviez presque 40 ans. Comment avez-vous vécu cette grossesse ?

Avec beaucoup d'angoisse, de doutes, avec la peur de perdre ce bébé. J'ai été très touchée lorsque ma mère a perdu un bébé. J'avais aussi peur de perdre ma liberté et je me posais beaucoup de questions. Est-ce que j'allais bien élever ce bébé, être une bonne mère ? Je me sentais grand, lourd. Ce n'était pas une grossesse idyllique. J'avoue que j'ai eu quelques instants de sérénité. Mais dès que je l'ai vu, j'ai tout oublié. Ce moment est commun à toutes les mamans.

C'est bien pour moi d'avoir attendu. J'ai eu une vie chaotique, j'ai réglé certaines choses. Je n'avais pas d'enfant pour panser les blessures. Mais c'est vrai, ça a aussi décuplé mes angoisses. A 20 ans, je me serais posé moins de questions.

Pourquoi avez-vous écrit un livre sur la grossesse ?

Mon livre était un bon exutoire, je l'ai écrit dans une sorte d'urgence. J'ai écrit pour moi dès que j'ai su que j'étais enceinte. Se souvenir, le dire à mon fils ou à ma fille. Ensuite, ce fut un concours de circonstances. Mon éditeur m'a dit : oui, écris ! Je me sentais très libre, sans peur du jugement.

C'est aussi le look d'une femme qui tombe enceinte dans le monde d'aujourd'hui. J'écrivais tous les jours, me confrontant à des sujets comme la grippe H1N1, le tremblement de terre en Haïti, le livre d'Elisabeth Badinter. Je parle de tout… et d'amour ! En le refermant, je me suis dit que c'est un peu triste quand même. C'est un peu comme Bridget Jones qui tombe enceinte.

La place du futur papa a-t-elle été importante pendant votre grossesse ?

Oh oui ! J'ai pris 25 kilos pendant ma grossesse. Heureusement, j'avais un homme patient, très présent et à l'écoute. Il ne m'a jamais jugé. Pauvre homme, qu'est-ce que je lui ai montré !

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