Méningite bactérienne : ce qu'il faut savoir

Qu'est-ce que la méningite bactérienne?

La méningite est une inflammation et une infection des méninges, les fines membranes qui entourent le cerveau et la moelle épinière (le système nerveux central). L'infection peut être causée par un virus (méningite virale), une bactérie (méningite bactérienne) ou même un champignon ou un parasite.

Dans le cas de la méningite bactérienne, différentes familles et types de bactéries peuvent être impliqués. Dans tous les cas, le traitement repose sur la prescription d'antibiotiques, généralement par voie intraveineuse.

Méningite à pneumocoque

Le pneumocoque, de son nom latin Streptococcus pneumoniae, est une famille de bactéries capables de provoquer plusieurs maladies plus ou moins graves, de la sinusite à la pneumonie, en passant par la méningite ou l'otite.

Le pneumocoque est une bactérie qui peut être naturellement présente dans la sphère nasopharyngée (nez, pharynx et éventuellement bouche) de « porteurs sains » sans provoquer de symptômes. Cependant, s'il est transmis à un individu qui n'en est pas atteint et/ou dont les défenses immunitaires sont insuffisantes, il peut entraîner une otite, une sinusite, voire une pneumonie ou une méningite si Streptococcus pneumoniae pénètre dans la circulation sanguine et atteint les méninges.

La mortalité par méningite à pneumocoques est plus élevée chez les personnes âgées ainsi que chez les jeunes enfants et les bébés. Cependant, ce type de méningite ne conduit pas à des épidémies comme on peut le voir dans le cas de la méningite bactérienne à méningocoque.

Neisseria meningitidis : le cas de la méningite à méningocoques

Comme son nom l'indique, la bactérie Neisseria meningitidis, de la famille des méningocoques, cause principalement la méningite. Il existe 13 souches ou sérogroupes de cette famille bactérienne. Il s'agit notamment des méningites à méningocoques de type B et de type C, les plus courantes en Europe, ainsi que des souches A, W, X et Y.

En France en 2018, selon les données du Centre National de Référence des Méningocoques et Haemophilus influenzae de l'Institut Pasteur, parmi les 416 cas de méningite à méningocoques dont le sérogroupe était connu, 51% étaient du sérogroupe B, 13% étaient C, 21 % de W, 13 % de Y et 2 % de sérogroupes rares ou non sérogroupables.

Notez que les bactéries Neisseria meningitidis est naturellement présent dans la sphère ORL (gorge, nez) de 1 à 10 % de la population (hors période épidémique), selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais il arrive que cette bactérie submerge le système immunitaire et déclenche une méningite, surtout chez les nourrissons, les jeunes enfants, les adolescents ou les jeunes adultes, et les patients immunodéprimés.

Listeria, Haemophilus influenzae et Escherichia coli, d'autres bactéries impliquées

Bien connu des femmes enceintes, le Listeria est un agent infectieux qui provoque la listériose chez les sujets fragiles, mais qui peut aussi provoquer une méningite. D'où l'importance de suivre les recommandations diététiques et d'hygiène pendant la grossesse et la petite enfance, entre autres dans éviter les fromages et produits laitiers à base de lait cru, de viande crue, fumée ou insuffisamment cuite, etc. Listeria monocytogenes se transmet par voie digestive lors de la consommation de produits laitiers ou de charcuterie contaminés.

Il existe d'autres types de méningite bactérienne, notamment celle lié aux bactéries Haemophilus influenzae (hib), qui était encore très répandu en France il y a quelques décennies. Le vaccin contreHaemophilus influenzae, d'abord conseillé puis rendu obligatoire, a permis de réduire l'incidence de ce type de méningite et de pneumonie causées par cette bactérie.

Il existe également des méningites liées à bactérie Escherichia coli, qui peut être d'origine alimentaire, pendant naissance vaginale, en raison du contact avec la région génitale de la mère. Les bébés de faible poids à la naissance et les bébés prématurés sont les plus à risque.

L'agent infectieux de la tuberculose peut également provoquer une méningite chez les personnes immunodéprimées.

Contagion : comment attraper la méningite bactérienne ?

La transmission de la méningite bactérienne, qu'elle soit due à un pneumocoque ou à un méningocoque, se fait par contact étroit, direct ou indirect et prolongé avec sécrétions nasopharyngées, autrement dit par les gouttelettes de salive, la toux, les postillons. L'utilisation d'objets contaminés (jouets, couverts) peuvent également transmettre les bactéries, qui seront soit confinées à la sphère ORL, soit atteindront les méninges, notamment chez les patients immunodéprimés, les nourrissons et les jeunes enfants.

Notez que la méningite à pneumocoques peut également survenir après un traumatisme crânien, ce qui va créer une brèche dans les méninges. C'est ce qu'on appelle la méningite post-traumatique. Une méningite à pneumocoques peut également survenir après une infection ORL classique (otite, rhume, bronchiolite, grippe…).

Symptômes de la méningite bactérienne

La méningite bactérienne comprend deux principaux types de symptômes, à savoir :

  • un syndrome infectieux, regroupant les signes d'une infection tels qu'une forte fièvre, des maux de tête sévères, des vomissements (notamment en jets) ;
  • ainsi que syndrome méningé, signe d'une inflammation des méninges, qui se traduit par une raideur de la nuque, une confusion, des troubles de la conscience, une léthargie, une sensibilité à la lumière (photophobie), voire un coma ou une convulsion.

Symptômes parfois difficiles à repérer chez le bébé

Notez que chez les jeunes enfants, et en particulier les nourrissons, les symptômes de la méningite peuvent être non spécifiques et difficiles à repérer.

Certains présentent un teint pâle ou gris, des convulsions ou des contractions musculaires. Le tout-petit peut refuser de manger, être dans un état de somnolence inhabituel, ou enclin à pleurer constamment, ou à être particulièrement agité. une renflement de la fontanelle du haut du crâne et une hypersensibilité au toucher peut également être observée, bien que cela ne soit pas systématique.

Dans tous les cas, une forte fièvre subite doit conduire à une consultation d'urgence.

Le purpura fulminans, une urgence vitale

La présence de taches rouges ou violacées, appelées purpura fulminans, Est un critère d'extrême gravité Méningite bactérienne. L'apparition de telles taches sur la peau doit conduire à des soins urgents, en vue d'une hospitalisation immédiate. Si un purpura est apparu et associé à des symptômes de méningite, l'administration d'un traitement antibiotique est débutée dès que possible. L'apparition du purpura dû à la méningite est une urgence absolue, car c'est un menace de choc septique, qui met en jeu le pronostic vital (on parle souvent de méningite foudroyante).

Comment savoir s'il s'agit d'une méningite bactérienne ou virale ?

Les signes cliniques étant relativement proches entre une méningite due à un virus ou à une bactérie, il est analyse du liquide céphalo-rachidien, prélevé sur la colonne vertébrale lors d'une ponction lombaire, ce qui permettra de savoir si la méningite est d'origine bactérienne ou non. Si l'aspect du liquide prélevé peut déjà donner une idée du type de méningite en cause (plutôt purulente en présence de bactéries), l'analyse détaillée du prélèvement permettra de savoir quel germe en est la cause et donc adapter le traitement antibiotique en conséquence.

Méningite bactérienne : la protection passe par le vaccin

La prévention de la méningite bactérienne dépend en grande partie de l'application des recommandations du calendrier vaccinal. En effet, la vaccination protège contre divers germes pouvant causer la méningite, notamment Pneumonie à streptocoque, certains sérogroupes de la bactérie Neisseria meningitidis, et Haemophilus influenzae.

Vaccin contre le méningocoque

La vaccination contre le méningocoque du sérogroupe C est obligatoire chez les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, et recommandé pour les enfants nés avant cette date selon le schéma suivant :

  • pour les nourrissons, une vaccination à 5 mois, suivi d'une dose de rappel à 12 mois (avec le même vaccin si possible), sachant que la dose 12 mois peut être co-administrée avec le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) ;
  • Dès l'âge de 12 mois et jusqu'à l'âge de 24 ans, pour ceux qui n'ont pas reçu de primovaccination préalable, le schéma consiste en une dose unique.

Vaccin contre le méningocoque de type B, appelé Bexsero, qui n'est recommandée et remboursée que dans certaines situations particulières, notamment chez les personnes fragiles à risque ou en situation épidémique. ;

Le vaccin méningococcique conjugué tétravalent contre les sérogroupes A, C, Y, W135, également recommandé dans des situations particulières.

Vaccination contre les infections à pneumocoques

La vaccination contre les infections à pneumocoques est obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, selon le schéma suivant :

  • deux injections à deux mois d'intervalle (deux et quatre mois) ;
  • un rappel à l'âge de 11 mois.

Après l'âge de 2 ans, la vaccination est recommandée chez les enfants et les adultes à risque d'immunosuppression ou d'une maladie chronique conduisant à la survenue d'une infection à pneumocoques (diabète notamment). Il comprend ensuite deux injections espacées de 2 mois, suivies d'un rappel sept mois plus tard.

Vaccin contre Haemophilus influenzae de type B

Vaccination contre les bactéries Haemophilus influenzae de type b is obligatoire pour les nourrissons nés à partir du 1er janvier 2018, et recommandé pour les enfants nés avant cette date, en association avec les vaccins diphtérie, tétanos et polio (DTC) :

  • une injection à deux mois puis à quatre mois ;
  • un rappel à 11 mois.

Un vaccination de rattrapage peut se faire jusqu'à l'âge de 5 ans. Il comprend alors deux doses et un rappel si l'enfant a entre 6 et 12 mois, et une dose unique au-delà de 12 mois et jusqu'à l'âge de 5 ans.

Il est à noter que ces vaccins ont permis de réduire le nombre de cas de méningite bactérienne chez le nourrisson et le jeune enfant, ainsi que les décès liés à ces maladies graves. 

La vaccination permet non seulement une protection individuelle, elle limite la propagation de ces bactéries et donc protéger ceux qui ne peuvent pas recevoir le vaccin, en particulier les nouveau-nés et les patients immunodéprimés.

sources:

  • https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/meningites-meningocoques
  • https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/meningite-aigue/definition-causes-facteurs-favorisants
  • https://www.associationpetitange.com/meningites-bacteriennes.html
  • https://www.meningitis.ca/fr/Overview
  • https://www.who.int/immunization/monitoring_surveillance/burden/vpd/WHO_SurveillanceVaccinePreventable_17_Pneumococcus_French_R1.pdf

Soyez sympa! Laissez un commentaire