Etre maman en Guadeloupe : le témoignage de Morgane, la maman de Joséphine

Morgane est guadeloupéenne. Elle est la maman de Joséphine, 3 ans. Elle nous raconte comment elle vit sa maternité, riche des influences de ses origines antillaises.

En Guadeloupe, nous appliquons une hygiène très stricte

« Pouvez-vous enlever vos chaussures et vous laver les mains, s'il vous plaît ? » " L'hygiène est primordiale pour moi, surtout depuis la naissance de Joséphine. A la maternité, j'ai vu du rouge quand les visiteurs ne prenaient pas la peine de se savonner les mains avant de le toucher. En Guadeloupe, les règles sont claires. Vous ne pouvez faire qu'une petite caresse sur le pied du nourrisson. Je pense que mon obsession a grandi quand je suis venu vivre à Paris où les rues me semblent si sales. Il faut dire que la « chasse aux bactéries » a toujours fait partie intégrante de mon éducation mais, contrairement à mon père qui polissait la maison à l'ammoniaque, je me trouve plutôt cool. Je me souviens qu'il faisait mariner viandes et poissons dans du citron vert pour les rendre « purs ».

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Astuces et remèdes de Guadeloupe

  • Contre les poussées dentaires, on masse les gencives du bébé avec un peu de miel.
  • Lors des baptêmes et communions, nous proposons à la famille et aux visiteurs le "chodo", une boisson lactée chaude sucrée et épicée avec de la cannelle, de la muscade et du citron vert. Il est généralement servi au petit-déjeuner de chaque grande fête de famille.

Aux Antilles, la nourriture est principalement basée sur les fruits et légumes qui sont facilement disponibles. Il ne vous reste plus qu'à aller les cueillir dans le jardin. Les enfants, même les tout-petits, sirotent des jus de fruits frais faits maison à base de fruits exotiques. Les questions d'allergie ne se posent pas. J'ai suivi les conseils des autorités médicales métropolitaines, et je dois dire que je le regrette, car Joséphine n'a pas mangé

tout très tôt. Aujourd'hui, contrairement aux enfants là-bas, elle rechigne aux nouveaux goûts et cela me dérange. Par contre, pour perpétuer certaines habitudes, j'ai toujours préparé des repas pour ma fille à base de produits frais. Un jour, faute de temps, j'ai essayé de lui donner un petit pot qu'elle a carrément refusé. Cela ne me dérange pas, bien au contraire !

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Traditions guadeloupéennes

« Les petits ne doivent pas se regarder dans un miroir de peur de toujours plisser les yeux », « On ne coupe pas les cheveux du bébé avant sa troisième année, pour ne pas lui couper la parole et la marche »… Les croyances en Guadeloupe sont nombreuses, et même si les mentalités évoluent, certaines traditions persistent.

La naissance est l'affaire de tous et toute la famille est impliquée. On va chez l'autre, les mamies et les tatas viennent donner un coup de main, et la jeune maman n'est jamais seule avec son bébé.

Les six premiers mois, le bébé passe de bras en bras car il est impossible de le laisser pleurer, de peur qu'il ne provoque une hernie ombilicale. Ma grand-mère a eu 18 enfants, difficile à imaginer aujourd'hui et à Paris !

L'éducation stricte dans les familles guadeloupéennes

Mamie, comme beaucoup de femmes guadeloupéennes, a toujours eu un caractère très fort. C'était elle qui dirigeait la maison, et méfiez-vous de celle qui a désobéi ! En effet, autant les bambins sont chouchoutés, mais dès qu'ils grandissent, ils ne sont pas à l'abri des colères parentales. Mes grands-parents ont inculqué à leurs enfants une éducation très stricte basée sur apprendre les bonnes manières, vieille. Le monde des enfants était séparé de celui des parents et il y avait peu d'échanges. Même aujourd'hui, si les adultes se disputent, les enfants ne doivent pas les couper, sinon ils sont réprimandés. Cela n'a rien à voir avec l'amour que nous avons pour eux, c'est culturel. Je me souviens que mon père me voyait quand il était en colère ! Étonnamment, je le vois maintenant avec ma fille sous un nouveau jour. Elle pourrait marcher sur sa tête, il serait encore le gâteau de papy...

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Guadeloupe : une médecine traditionnelle

En Guadeloupe, la phytothérapie est très répandue. Il est courant d'utiliser le soufre du volcan pour traiter certaines maladies de la peau. Si l'enfant a les jambes un peu cambrées, deux trous sont creusés sur la plage dans le sable mouillé. Ainsi, il se tient droit et le ressac de la mer lui masse les membres inférieurs. J'essaie de traiter Joséphine, lorsque cela est possible, de la manière la plus naturelle possible. Je lui fais beaucoup de massages pour la détendre. Mon père nous a massés, ma sœur et moi, à la lueur des bougies. Il faisait fondre de la cire qu'il malaxait dans ses mains et qu'il appliquait sur nos torses quand nous étions congestionnés, avec un peu de pommade à la bronchodermine. Cette odeur reste ma « madeleine de Proust ». 

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