Réduction mammaire : comment se déroule l'opération ?

Réduction mammaire : comment se déroule l'opération ?

Une poitrine trop généreuse peut être un véritable handicap au quotidien. Au-delà d'un certain volume, on parle d'augmentation mammaire et une réduction s'apparente à une chirurgie réparatrice et non plus esthétique. Comment se passe l'opération ? Y a-t-il des risques ? Les réponses du Dr Massimo Gianfermi, chirurgien plasticien à Paris

Qu'est-ce que la réduction mammaire ?

La réduction mammaire peut alléger un sein trop lourd, souffrant d'un excès de glande mammaire associé ou non à un excès de graisse.

« On parle de réduction mammaire lorsque le volume prélevé sur la patiente est d'au moins 300 g par sein, et 400 g par sein si la patiente est en surpoids » précise le chirurgien. En dessous de 300g par sein, l'opération n'est plus à visée restauratrice mais à visée esthétique, et n'est pas prise en charge par la sécurité sociale.

Différence avec l'augmentation mammaire

L'augmentation mammaire est souvent associée à un affaissement des seins, appelé ptose mammaire. La réduction s'accompagne ensuite d'un lifting des seins pour lifter les seins et rééquilibrer la posture.

Qui est concerné par la réduction mammaire et quand ?

Les femmes concernées par une réduction mammaire sont toutes celles qui sont gênées au quotidien par le poids et le volume de leurs seins.

Les causes les plus fréquentes

« Les patientes qui consultent pour une réduction mammaire ont généralement trois types de plaintes », explique le Dr Gianfermi :

  • Maux de dos : ils souffrent de maux de dos, ou de douleurs au cou ou aux épaules, causés par le poids des seins ;
  • Difficulté à s'habiller – notamment trouver des sous-vêtements à sa taille, qui ne compriment pas sa poitrine – et inconfort dans certaines activités quotidiennes ;
  • Le complexe esthétique : chez les femmes même jeunes, un gros sein peut s'affaisser et provoquer des complexes importants. Et même lorsqu'elle tient ferme, il n'est pas toujours facile d'accepter une grosse poitrine et l'intérêt qu'elle peut susciter.

Chez la femme jeune, il est important d'attendre la fin du développement mammaire – soit vers 18 ans – avant de procéder à une réduction.

Après la grossesse

De même après la grossesse, il est recommandé d'attendre 6 à 12 mois après l'accouchement, ou après l'allaitement s'il a eu lieu, avant de réaliser cette intervention, afin de laisser le temps à la jeune maman de la retrouver. poids de forme.

Réduction mammaire : comment se déroule l'opération ?

La réduction mammaire est une opération qui est toujours réalisée sous anesthésie générale, et le plus souvent en ambulatoire. « Il arrive qu'on recommande une nuit d'hospitalisation si la réduction est particulièrement importante, ou si la patiente habite loin du lieu où elle va être opérée » précise le chirurgien.

L'opération dure entre 2 heures et 2 heures 30, selon la technique utilisée.

Les trois techniques chirurgicales de réduction mammaire

Il existe trois principales techniques chirurgicales pour la réduction mammaire, employées en fonction du volume du sein retiré :

  • Si elle est petite, sans ptosis associé : une simple incision autour de l'aréole suffit ;
  • S'il est moyen, avec un ptosis léger, deux incisions sont pratiquées : une autour de l'aréole et une autre verticale, entre le mamelon et la partie inférieure du sein ;
  • S'il est grand associé à un ptosis important, trois incisions sont nécessaires : une péri-alvéolaire, une verticale et une sous le sein, cachée dans le pli sous-mammaire. La cicatrice aurait la forme d'un T inversé.

La glande mammaire prélevée lors de l'opération est systématiquement envoyée en anatomopathologie, pour être analysée et pesée avec précision.

Contre-indication à la réduction mammaire

Il existe plusieurs contre-indications à la réalisation d'une réduction mammaire.

« Il est tout d'abord impératif de faire une mammographie préalable afin d'écarter toute anomalie, et notamment le cancer du sein », insiste le Dr Gianfermi. Voici les contre-indications les plus courantes :

Le Tabac

Le tabac fait partie des contre-indications à la réduction mammaire : « Les gros fumeurs présentent un risque beaucoup plus élevé de complications et de problèmes de cicatrisation » explique le chirurgien, qui refuse d'opérer les patientes qui fument plus d'un paquet par jour, et qui en impose, même pour les petits fumeurs , sevrage complet au moins 3 semaines avant l'opération et 2 semaines après.

obésité

L'obésité augmente également le risque de complications. Une femme dont l'indice de masse corporelle est supérieur à 35 devra d'abord perdre du poids avant de subir une réduction mammaire.

Antécédents d'embolie pulmonaire

Des antécédents d'embolie pulmonaire ou de phlébite sont également une contre-indication à cette chirurgie.

Réduction mammaire post-opératoire

La cicatrisation prend environ deux semaines, et la patiente doit porter un soutien-gorge de compression jour et nuit pendant un mois, puis uniquement en journée pendant un deuxième mois. La douleur postopératoire est modérée et est généralement soulagée par des antalgiques conventionnels. La convalescence sera observée pendant une à trois semaines selon les cas.

Le patient peut reprendre une activité sportive après 6 semaines.

Les cicatrices doivent être protégées du soleil pendant au moins un an. "Tant que les cicatrices sont roses, il est indispensable de les protéger du soleil au risque qu'elles brunissent et restent toujours plus foncées que la peau" insiste la praticienne. Il faut donc attendre que les cicatrices blanchissent avant d'envisager de les exposer au soleil.

Après l'opération, le sein sera d'abord très haut et rond, il ne prendra sa forme définitive qu'environ trois mois plus tard.

« Il est important de préciser que, si l'architecture du sein peut être modifiée par une réduction mammaire, cela n'affecte en rien la surveillance du cancer du sein », rassure le chirurgien.

Risques de réduction mammaire

Les risques ou complications opératoires sont relativement rares, mais doivent être mentionnés par le praticien lors des rendez-vous préalables. Voici les principales complications :

  • retard de cicatrisation, lorsque la cicatrice s'ouvre légèrement à la base du T » explique le chirurgien ;
  • l'apparition d'un hématome expansif peut survenir dans 1 à 2 % des cas : des saignements surviennent au sein, provoquant un gonflement important. « Le patient doit ensuite retourner au bloc opératoire pour que le saignement puisse être arrêté » indique le Dr Gianfermi ;
  • la cytostéatonécrose fait partie des complications graves : une partie de la glande mammaire peut mourir, se désintégrer et former un kyste, qu'il faut alors drainer.

Comme pour toute opération, la cicatrisation peut être défavorable : avec des cicatrices hypertrophiques voire chéloïdes, ces dernières nuisant alors à l'aspect esthétique du résultat.

Dans certains cas, les canaux galactophores sont altérés pendant la chirurgie, compromettant l'allaitement futur.

Enfin, une altération de la sensibilité du mamelon est possible, même si elle revient généralement à la normale après 6 à 18 mois.

Tarif et remboursement

En cas de réelle augmentation mammaire, avec au moins 300g prélevés sur chaque sein, l'hospitalisation et l'accès à l'unité sont pris en charge par la sécurité sociale. Lorsque l'opération est réalisée par un chirurgien privé, ses honoraires ainsi que ceux de l'anesthésiste ne sont pas remboursés, et peuvent aller de 2000 à 5000 euros.

Les mutuelles complémentaires peuvent prendre en charge une partie, voire une partie, de l'ensemble de ces frais.

Lorsque l'opération est réalisée en milieu hospitalier, en revanche, elle est intégralement remboursée par la sécurité sociale car le chirurgien et l'anesthésiste sont payés par l'hôpital. Cependant, les délais sont très longs avant d'obtenir un rendez-vous en milieu hospitalier.

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