Adénocarcinome bronchique : symptômes, traitement et chances de survie

Adénocarcinome bronchique : symptômes, traitement et chances de survie

Il existe deux grands groupes de cancer du poumon : les « cancers du poumon à petites cellules » étroitement liés à la consommation de tabac et les « cancers du poumon non à petites cellules », constitués principalement des adénocarcinomes (dérivés des cellules glandulaires des bronches).

Définition de l'adénocarcinome bronchique

L'adénocarcinome est le type le plus courant de « cancer du poumon non à petites cellules » (NSCLC). Il se développe dans les zones périphériques du poumon, en particulier dans les lobes supérieurs et près de la plèvre. Son incidence est en augmentation depuis près de 10 ans. 

Variantes de l'adénocarcinome

Les adénocarcinomes peuvent varier à la fois en taille et en vitesse de développement. Il existe principalement deux variantes histologiquement :

  • adénocarcinome acinaire lorsqu'il prend la forme d'un petit sac ;
  • adénocarcinome papillaire, lorsque les cellules présentent des protubérances en forme de doigt de gant.

Adénocarcinome pulmonaire

L'adénocarcinome pulmonaire touche principalement les fumeurs. Mais c'est aussi le type de cancer du poumon le plus fréquent chez les femmes et les non-fumeurs.

C'est la première cause de décès (toutes causes) chez les hommes entre 45 et 64 ans en France, selon la Haute Autorité de Santé (HAS).

Causes de l'adénocarcinome bronchique

La consommation de tabac est de loin le premier facteur de risque de ce type de cancer. Mais pas seulement. « Des expositions professionnelles peuvent être impliquées, explique le Dr Nicola Santelmo, chirurgien thoracique à la Clinique Rhéna à Strasbourg. Les composés chimiques (tels que l'amiante, l'arsenic, le nickel, le goudron, etc.) le plus souvent présents à de faibles concentrations en milieu de travail ont été reconnus par le Centre international de recherche contre le cancer comme étant des cancérogènes pulmonaires pour l'homme.

Il apparaît également que d'autres sources de pollution de l'environnement sont, dans une moindre mesure, des facteurs de risque de cancer du poumon, comme la pollution de l'air et le radon).

Symptômes de l'adénocarcinome bronchique

Les symptômes de l'adénocarcinome pulmonaire sont souvent tardifs car il ne provoque pas de douleur particulière. Lorsque la tumeur se développe, elle peut provoquer des symptômes tels que :

  • une toux ou une difficulté à respirer si elle appuie sur les bronches ;
  • crachats sanglants (expectorations);
  • perte de poids inexpliquée.

« Aujourd'hui pourtant, grâce à une utilisation de plus en plus large du scanner pour le dépistage chez les patients fumeurs, on peut poser le diagnostic de cancer à des stades beaucoup plus précoces, avec un pronostic incontestablement meilleur », rassure le chirurgien.

Diagnostic de l'adénocarcinome bronchique

Plusieurs tests sont nécessaires pour confirmer le diagnostic de cancer du poumon.

Imagerie

L'imagerie est essentielle pour évaluer l'étendue de la maladie :

  • Un scanner « complet » (crâne, thorax, abdomen et bassin) avec injection de produit de contraste, si non contre-indiqué, renseigne sur la forme et la taille de tout cancer.

  • Un PET scan permet d'explorer les images vues au scanner et de fournir des informations « métaboliques » sur le fonctionnement de ces anomalies. « Le sucre est le nutriment privilégié des cellules tumorales, cet examen permet de le suivre dans l'organisme et de voir où il se concentre », précise le chirurgien.

  • Une IRM cérébrale peut également être réalisée dans le cadre de l'évaluation d'extension.

  • La biopsie

    Si les examens radiologiques suggèrent un cancer du poumon, il est indispensable de prélever un échantillon de la lésion, par biopsie, pour obtenir une preuve histologique ou cytologique. Ce prélèvement tissulaire se fait généralement par endoscopie ou par ponction sous scanner. Parfois, une intervention chirurgicale devra être réalisée pour prélever cet échantillon : biopsie d'un ganglion lymphatique ou d'une masse dans les poumons.

    Fibroscopie bronchique

    « Une endoscopie bronchique peut également être nécessaire, surtout si la tumeur prend naissance dans une bronche. Il peut également être nécessaire d'obtenir un prélèvement de la tumeur ou d'un ganglion lymphatique pour compléter le bilan ».

    Le bilan permet de déterminer un stade de la maladie, en tenant compte de la taille et de la localisation de la tumeur (« T »), de l'existence et de la localisation des ganglions lymphatiques (« N ») et de l'existence ou non de « métastases » qui sont des extensions distantes de la tumeur pulmonaire (le « M »). Les deux tiers des carcinomes bronchiques à petites cellules sont diagnostiqués au stade métastatique.

    Évaluation de la fonction respiratoire et cardiaque

    Enfin, une évaluation de la fonction respiratoire et cardiaque est essentielle afin de déterminer si un traitement chirurgical ou chimiothérapeutique est possible avec un moindre risque de complications.

    "Le pronostic dépend du stade du cancer et du traitement qui peut être envisagé", précise le spécialiste. Elle varie entre moins de 10 % à 5 ans dans les stades les plus avancés et 92 % à 5 ans dans les stades précoces. L'importance d'un diagnostic précoce est donc énorme ! De plus, parmi tous les patients opérés par chirurgie (tous stades confondus) 1 patient sur 2 est vivant 5 ans plus tard ».

    Traitements de l'adénocarcinome bronchique

    Le traitement mis en œuvre dépend du type histologique du cancer, de son stade (c'est-à-dire de son degré d'extension), de l'état de santé général du patient, et de la décision prise collégialement par une équipe médicale pluridisciplinaire réunissant pneumologue, chirurgien, radiothérapeute , radiologue, médecin nucléaire et pathologiste.

    But du traitement

    Le but du traitement est de :

    • retirer la tumeur ou les métastases ;
    • contrôler la propagation de l'adénocarcinome pulmonaire;
    • prévenir la récidive;
    • traiter les symptômes.

    Les différents traitements

    Il existe plusieurs types de traitement de l'adénocarcinome pulmonaire :

    • chirurgie de résection, ablation de la totalité de la tumeur, en association avec une chimiothérapie, avant ou après l'opération
    • radiothérapie seule,
    • chimiothérapie seule,
    • chimiothérapie associée à la radiothérapie,
    • la radiofréquence ou radiothérapie stéréotaxique qui correspond à une irradiation très focalisée sur la tumeur pulmonaire,
    • un autre traitement systémique (immunothérapie et/ou thérapies ciblées).

    « Les interventions chirurgicales sont aujourd'hui de plus en plus ciblées et planifiées sur la base d'examens préopératoires et peuvent consister en des segmentectomies ou des lobectomies pulmonaires (impliquant des parties plus ou moins importantes du poumon) », conclut le Dr Santelmo.

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