Enfance : pourquoi ne pas essayer l'hypnothérapie ?

Enfance : pourquoi ne pas essayer l'hypnothérapie ?

De plus en plus pratiquée à des fins thérapeutiques et notamment antalgiques, l'hypnose a également un large champ d'application en périnatalité. Elle permet de surmonter certains troubles de la fertilité, de mieux vivre une cure de TAR, d'appréhender sereinement la grossesse et l'accouchement.

Comment l'hypnose peut-elle aider à tomber enceinte ?

Pour rappel, l'hypnose ericksonienne (du nom de son créateur Milton Erickson) consiste à atteindre un état de conscience modifié, à mi-chemin entre la veille et le sommeil. On peut parler d'état de « veille paradoxale » : la personne est consciente, psychiquement active, bien que paradoxalement physiquement complètement au repos (1). C'est un état naturel que chacun éprouve dans la vie de tous les jours : lorsqu'on est absorbé par le paysage à la fenêtre du train, par les flammes d'un feu de cheminée, lorsqu'on roule automatiquement, etc.

L'hypnose consiste, à l'aide de différentes techniques de suggestion, à atteindre volontairement cet état qui peut être utilisé positivement. Dans cet état de conscience spécifique, il est en effet possible d'accéder à l'inconscient et ainsi de « débloquer » certains blocages, de travailler sur certaines addictions, etc. Dans cet état de conscience se trouvent aussi des ressources cachées, souvent insoupçonnées, que la personne peut utiliser pour aller à travers des sensations désagréables, mieux vivre certains événements, gérer ses émotions.

Grâce à ces différentes propriétés, l'hypnose peut être un outil intéressant en cas de troubles de la fertilité d'origine psychologique ou de fertilité dits « inexpliqués », c'est-à-dire une fois toutes les causes organiques éliminées. suite à un bilan d'infertilité. C'est une ressource de choix pour limiter le stress qui peut avoir un impact sur les sécrétions hormonales et altérer le cycle ovarien.

De plus, nous savons maintenant que le psychisme joue un rôle important dans la fertilité. Certains événements du passé, voire des générations précédentes, certaines croyances (sur la sexualité, sur la vision du corps féminin, sur ce que représente un enfant, etc.) profondément enracinées dans l'inconscient peuvent constituer un frein pour devenir mère en « fécondité (2). En accédant à l'inconscient, l'hypnose constitue, aux côtés de la psychothérapie, un outil supplémentaire pour tenter de « déverrouiller » ce qui bloque l'accès à la maternité.

Comment se déroule une séance d'hypnose?

La séance individuelle débute par un temps de parole entre le patient et le praticien. Ce dialogue est important pour le praticien pour identifier le problème du patient mais aussi pour définir la meilleure approche pour le faire entrer en hypnose.

Ensuite, la personne se laisse guider par la voix douce du praticien pour atteindre une relaxation profonde, un état de rêverie relaxante dans lequel la personne abandonne sa volonté consciente. C'est la phase d'induction.

Avec des suggestions et des visualisations positives, l'hypnothérapeute amène doucement la personne dans un état de conscience modifié. C'est la phase de transe. Selon le motif de la consultation, l'hypnothérapeute adaptera alors son discours pour se concentrer sur le traitement du problème du patient. Pour les problèmes de fertilité, elle peut par exemple amener la future maman à visualiser son utérus, tel un nid prêt à accueillir l'embryon.

Le cas de l'hypnose lors de la fécondation in vitro

L'infertilité et le cours d'AMP (procréation médicalement assistée) sont une véritable épreuve physique et psychologique pour le couple, et plus encore pour la femme. Tristesse de ne pas pouvoir être enceinte naturellement mais aussi sentiment de culpabilité et de grande colère, sentiment d'intimité violée face au caractère intrusif des différents traitements, angoisse d'attente des résultats, déception lors d'échecs, etc. L'hypnose peut les aider prendre du recul par rapport à leurs différentes émotions, pour mieux gérer l'attente et la déception. Bref, vivez le parcours difficile de l'AMP avec plus de sérénité.

Une étude israélienne (3) réalisée en 2006 a également montré les bénéfices physiologiques de l'hypnose uniquement dans le cadre de la FIV (fécondation in vitro). Le groupe de patientes ayant bénéficié de l'hypnose lors du transfert d'embryon avait un meilleur taux d'implantation (28 %) que les autres patientes (14,4 %), avec un taux de grossesse finale de 53,1 %. pour le groupe hypnose contre 30,2% pour l'autre groupe. En favorisant la relaxation, l'hypnose pourrait limiter le risque de déplacement de l'embryon dans la cavité utérine, suggèrent les auteurs.

L'hypnose pour accoucher sans stress

L'hypnose médicale est de plus en plus utilisée dans les hôpitaux, notamment en analgésie. C'est ce qu'on appelle l'hypno-analgésie. L'hypnose va réduire ou arrêter l'activité de certaines zones du cerveau normalement activées lors d'une sensation douloureuse, et ainsi modifier la perception de l'intensité de la douleur. Grâce à différentes techniques – déplacement, oubli, variation, occultation – la perception de la douleur va être déplacée vers un autre niveau de conscience (on parle de focalisation-déplacement) est mise à distance.

Les femmes enceintes étant particulièrement réceptives aux techniques d'hypnose, cette pratique a naturellement trouvé une application lors de l'accouchement. Le jour J, une douce analgésie hypnotique apportera confort et sérénité à la maman. Dans cet état de conscience modifié, la future maman pourra puiser dans des ressources pour gérer les contractions, les différents actes médicaux mais aussi pour rester « connectée » à son enfant tout au long du travail.

Soit la future maman a suivi une préparation spécifique pour apprendre les techniques pour se mettre en état d'auto-hypnose. Soit elle n'a suivi aucune préparation mais le praticien présent à son accouchement (l'anesthésiste ou la sage-femme) est formé à l'hypnose et propose à la future maman de l'utiliser pendant le travail.

A noter qu'il existe différentes méthodes de préparation à l'accouchement basées sur l'hypnose. L'HypnoNatal (4) est la méthode la plus répandue en France. Il a été créé en 2003 par Lise Bartoli, psychologue clinicienne et hypnothérapeute spécialisée en périnatalité. D'autres méthodes existent, comme l'HypnoNaissance (Méthode Mongan) (5). Les séances commencent généralement au début du 2e trimestre. Seules les séances animées par une sage-femme sont couvertes par la Sécurité sociale

L'hypnose peut aussi être utilisée en cas de césarienne en complément de l'anesthésie, pour aider la mère à mieux accepter la décision de l'équipe médicale de réaliser une césarienne, pour l'appréhender positivement, pour surmonter le sentiment de culpabilité de ne pas avoir pu accoucher naturellement de son enfant.

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