Divorcer à l'ère de la quarantaine

Que faire si la quarantaine vous a pris par surprise au moment du divorce ? La psychologue Ann Bouchot recommande vivement de considérer que la pandémie est stressante pour tout le monde, et donne des recommandations pour y survivre, quitte à être sous le même toit avec presque déjà des "ex".

Lorsque la crise a éclaté, certains avaient prévu un événement important — par exemple, un mariage ou… un divorce. La situation elle-même est stressante, et maintenant le stress de la pandémie avec toutes les expériences qui l'accompagnent s'y est ajouté. Comment ne pas se sentir complètement perdu ici ?

La quarantaine a un impact énorme sur la santé mentale, explique Anne Bouchot, psychologue et spécialiste des relations familiales et du divorce. Au début, beaucoup éprouvent de l'irritabilité, de la confusion, de la colère et du déni. Si cette période se prolonge, les craintes de maladie et de crise financière, les sentiments de solitude, de déception et d'ennui s'intensifient.

Ajoutez de l'huile sur le feu et des nouvelles contradictoires et de l'anxiété pour vos proches, et nous réagissons tous différemment. Certains s'approvisionnent, d'autres trouvent du réconfort dans le bénévolat pour aider des voisins et des connaissances plus âgés et plus vulnérables. Ceux qui travaillent à domicile sont obligés de s'occuper des enfants en même temps et, dans certains cas, suivent littéralement le programme scolaire avec eux. Les propriétaires de petites entreprises craignent de grosses pertes. Même les enfants qui abandonnent soudainement leur routine habituelle sont confus et ressentent la tension de leurs aînés. Le stress général augmente.

Mais qu'en est-il de ceux qui sont en état de divorce ? Qui a récemment déposé des documents ou était sur le point d'obtenir un tampon sur son passeport, ou peut-être de passer par une procédure judiciaire ? L'avenir semble désormais encore plus incertain. Les tribunaux sont fermés, la possibilité de rencontrer personnellement votre consultant – un psychothérapeute, un avocat ou un avocat, ou peut-être juste un ami qui a soutenu ou aidé avec des conseils – a disparu. Même tenir un appel vidéo n'est pas facile, car toute la famille est enfermée à la maison. C'est particulièrement difficile si les deux conjoints sont dans la même pièce.

L'incertitude économique rend impossible la conclusion d'un accord financier. Le manque de clarté sur les revenus et l'emploi lui-même rend difficiles les discussions et les projets de voyage.

Mettre en pause toutes les décisions globales. La crise n'est pas le meilleur moment pour eux

Forte de son expérience dans l'accompagnement des couples, Anne Bouchaud propose quelques conseils à ceux qui ont été pris en situation de divorce par la pandémie.

1. Prenez soin de vous. Trouvez des moyens de communiquer avec vos amis, par téléphone ou via des messageries. Prenez le temps de ralentir et de respirer. Déconnectez-vous autant que possible des sources d'information.

2. Si vous avez des enfants, parlez-leur, expliquez-leur ce qui se passe dans une langue qu'ils peuvent comprendre. Dites que tout passera. Même si vous avez très peur, essayez de ne pas transmettre votre état à vos enfants.

3. Faites une liste de choses agréables et commencez à les faire. Trier les placards, lire des livres, regarder des films, cuisiner.

4. Ne prenez pas de décisions impulsives. Ne faites pas de grosses affaires. L'ennui peut déclencher des réactions malsaines, telles que des envies de trop manger ou d'abus d'alcool. Essayez d'être plus actif, appelez vos amis, tenez un journal, passez plus de temps avec vos enfants, réservez des périodes de repos, de nettoyage et d'autres tâches ménagères. Vous pourrez peut-être développer une relation de confiance et de camaraderie avec votre conjoint si vous trouvez des moyens de lui exprimer votre sympathie et votre appréciation.

5. Mettez en pause toutes les décisions globales. La crise n'est pas le meilleur moment pour eux. Il sera peut-être possible de s'entendre avec le conjoint sur la suspension du procès, de reporter la résolution des problèmes financiers.

En respectant les accords, vous aurez moins l'occasion de vous embêter.

6. S'il est nécessaire de poursuivre la procédure de divorce, vous pouvez discuter des mesures concrètes qui peuvent être prises - par exemple, discuter des désaccords avec les avocats dans le cadre d'une vidéoconférence.

7. Si vous n'avez pas encore contacté de spécialistes du divorce, cela peut valoir la peine de le faire et d'obtenir des conseils sur des questions juridiques et économiques.

8. Obtenez de l'aide. Une cliente de Bouchot, par exemple, a eu une séance avec un psychothérapeute depuis l'intérieur d'une voiture, car elle ne pouvait pas se retirer à la maison.

9. Si vous vivez toujours dans le même ménage que votre conjoint, un horaire parental et de loisirs clair peut être établi. Sous réserve des accords, les deux auront moins l'occasion de s'importuner ou de se provoquer.

10. Lorsque vous vivez séparément, il convient de discuter de la maison dans laquelle les enfants vivront en quarantaine. Si la situation le permet, vous pouvez alterner leur séjour avec l'un et l'autre parent, en respectant les conditions de sécurité.

«Nous traversons tous cela en ce moment», écrit Anne Bouchot à propos de la pandémie. "Nous devons admettre que c'est une crise pour tout le monde. Pendant cette période stressante, rappelez-vous que votre conjoint ou ex-conjoint subit également beaucoup de stress. L'expert suggère, si possible, de s'entraider pour expirer et survivre à cette période. Et puis les deux trouveront des moyens de s'adapter et de faire face à cette nouvelle réalité.


À propos de l'expert : Ann Gold Boucheau est une psychologue clinicienne spécialisée dans le divorce et la parentalité.

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