Dans les classes à plusieurs niveaux, la forme de classe la plus courante est la classe à deux niveaux, car elle représente 86% des cas, selon les données de la FCPE. Les classes à trois niveaux ne représentent que 11% des classes à plusieurs niveaux. En 2016, 72 % des élèves des zones rurales étaient scolarisés dans une classe à niveaux multiples, contre 29 % des élèves vivant en ville. 

Cependant, la baisse de la natalité et en fin de compte le nombre d'enfants scolarisés, observé depuis plusieurs années, a en effet utilisation généralisée des classes à double niveau, même au cœur de Paris, où le prix des appartements oblige souvent les familles à déménager en banlieue. Les petites écoles rurales, pour leur part, n'ont souvent d'autre choix que de mettre en place des classes à double niveau. Les configurations les plus fréquentes sont CM1 / CM2 ou CE1 / CE2. Le CP étant une année particulière avec une importance capitale accordée à l'apprentissage de la lecture, il est souvent maintenu en simple niveau, dans la mesure du possible, ou partagé avec le CE1, mais rarement en double niveau avec un CM.

Pour les parents, l'annonce de la scolarisation de l'enfant dans une classe à double niveau est souvent source d'angoisse, ou du moins de questions

  • mon enfant naviguera-t-il dans ce changement de fonctionnement ?
  • ne risque-t-il pas de régresser ? (s'il est par exemple en CM2 dans une classe CM1/CM2)
  • Mon enfant aura-t-il le temps de terminer tout le programme scolaire pour son niveau ?
  • n'est-il pas susceptible de réussir moins bien que ceux inscrits dans une classe à un niveau ?

Cours à double niveau : et si c'était une chance ?

Cependant, si l'on en croit les différentes études menées sur le sujet, des cours à double niveau seraient bien pour les enfants, sous de nombreux aspects.

Certes, côté organisation, il y a parfois quelques jours d'hésitation (vous vous en êtes peut-être rendu compte en début d'année), car non seulement il faut séparer la classe « physiquement » (cycle 2 d'une part, cycle 3 de l'autre), mais en plus il faut séparer les horaires.

Mais les enfants comprennent vite si tel ou tel exercice est fait pour eux ou non, et ils gagnent plus vite que les autres en autonomie. Sous le regard de l'enseignant, de véritables interactions ont lieu entre les enfants des deux « classes » qui partagent certaines activités (arts plastiques, musique, sport, etc.), même si les compétences requises sont précisées par niveau.

De même, la vie de la classe (entretien des plantes, des animaux) se fait en commun. Dans une telle classe, les « petits » sont tirés vers le haut par les grands, tandis que les « grands » sont valorisés et se sentent plus « mûrs » : en informatique par exemple, les « grands » peuvent devenir les tuteurs des petits, et être fiers de montrer les compétences acquises.

Bref, pas besoin de s'inquiéter. Par ailleurs, il est temps que l'Éducation nationale rebaptise ces « classes à double niveau » en « classes à double section ». Ce qui effraierait beaucoup moins les parents. Et refléterait beaucoup plus leur modus operandi.

De plus, il serait naïf de croire que la classe à un niveau est vraiment une : il y a toujours des petits « retardataires », ou au contraire des enfants qui vont plus vite que les autres pour assimiler les notions, ce qui oblige l'enseignant à être flexible à chaque instant, à s'adapter. L'hétérogénéité est là quoi qu'il arrive, et vous devez vous en occuper.

Cours à double niveau : les avantages

  • de meilleures relations entre « petits » et « grands », certains se sentent boostés, d’autres valorisés ; 
  • entraide et autonomie sont favorisés, ce qui favorise l'apprentissage ;
  • les frontières par tranche d'âge sont moins marquées ;
  • des temps d'échange collectif existent pour les deux niveaux
  • des moments de découverte peuvent être partagés, mais aussi distincts
  • une œuvre très structurée par le temps, avec la clé de meilleure gestion du temps de travail.

Classe à double niveau : quels inconvénients ?

  • certains enfants peu autonomes peuvent avoir des difficultés à s'adapter à cette organisation, du moins au début ;
  • cette organisation demande beaucoup de préparation et d'organisation pour le professeur, qui doit jongler avec différents programmes scolaires (son investissement dans cette classe peut aussi différer s'il s'agit d'une classe choisie ou d'une classe endurée) ;
  • les enfants en difficulté scolaire, qui auraient besoin de plus de temps pour assimiler certaines notions, peuvent parfois avoir des difficultés à suivre.

Dans tous les cas, ne vous inquiétez pas trop : votre enfant peut s'épanouir dans une classe à double niveau. En suivant sa progression, en étant attentif à son ressenti, vous pourrez, au fil des jours, vérifier que votre enfant prend plaisir à sa classe. 

Soyez sympa! Laissez un commentaire