Dyspraxie : pourquoi les enfants concernés peuvent avoir des difficultés en maths

Chez l'enfant, trouble de la coordination du développement (TDC), aussi appelée dyspraxie, est un trouble fréquent (5 % en moyenne selon l'Inserm). Les enfants concernés présentent des difficultés motrices, notamment dans la planification, la programmation et la coordination de mouvements complexes. Pour les activités nécessitant une certaine coordination motrice, ils ont ainsi des performances inférieures à celles attendues d'un enfant du même âge dans sa vie quotidienne (habillage, toilette, repas…) et à l'école (difficultés d'écriture). . De plus, cette dernière peut présenter une difficulté à évaluer des quantités numériques de manière précise et se préoccuper des anomalies de localisation et d'organisation spatiale.

Si les enfants dyspraxiques peuvent avoir Problèmes mathématiques et dans l'apprentissage des nombres, les mécanismes impliqués ne sont pas établis. Des chercheurs de l'Inserm ont exploré cette difficulté, en menant une expérimentation auprès de 20 enfants dyspraxiques et 20 enfants sans troubles dys, âgés d'environ 8 ou 9 ans. Il est apparu que le sens inné du nombre du premier est altéré. Car là où un enfant « contrôle » peut identifier le nombre d'objets dans un petit groupe en un coup d'œil, un enfant dyspraxique a plus de mal. Enfants dyspraxiques présentent en outre une difficulté à compter les objets, qui pourrait être basée sur une perturbation des mouvements oculaires.

Comptage plus lent et moins précis

Dans cette étude, enfants dyspraxiques et les enfants « témoins » (sans troubles dys) ont réussi deux types de tests informatiques : sur un écran, des groupes de un à huit points apparaissaient, soit de manière « flash » (moins d'une seconde), soit sans limite de. temps. Dans les deux cas, les enfants ont été invités à indiquer le nombre de points présentés. « Lorsqu'ils ont une limite de temps, l'expérience fait appel à la capacité de subitisation des enfants, c'est-à-dire au sens inné du nombre qui permet de déterminer instantanément le nombre d'un petit groupe d'objets, sans avoir besoin de les compter un par un. Dans le second cas, il s'agit d'un décompte. », précise Caroline Huron, qui a dirigé ce travail.

Les mouvements oculaires ont également été analysés par eye-tracking, mesurant où et comment une personne regarde à l'aide de la lumière infrarouge émise dans la direction de l'œil. Au cours de l'expérience, les chercheurs ont découvert que enfants dyspraxiques apparaissent moins précis et plus lents dans les deux tâches. « Qu'ils aient ou non le temps de compter, ils commencent à commettre des erreurs au-delà de 3 points. Lorsque le nombre est plus élevé, ils sont plus lents à donner leur réponse, qui est plus souvent fausse. Le suivi oculaire a montré que leur le regard a du mal à rester concentré. Leurs yeux quittent la cible et les enfants font généralement des erreurs de plus ou moins un. », résume le chercheur.

Évitez les « exercices de comptage tels qu'ils sont pratiqués en classe »

L'équipe scientifique suggère ainsi que enfants dyspraxiques ont compté deux fois ou sauté certains points lors de leur comptage. Reste à déterminer, selon elle, l'origine de ces mouvements oculaires dysfonctionnels, et s'ils sont le reflet d'une difficulté cognitive ou s'ils sont attentionnels. Pour ce faire, des tests de neuro-imagerie permettraient de savoir si des différences apparaissent entre les deux groupes d'enfants dans certaines régions du cerveau, comme la région pariétale qui est impliquée dans le nombre. Mais sur un plan plus pratique, « ce travail suggère que ces enfants ne peuvent développer le sens des nombres et les quantités d'une manière très solide. », Notes Inserm.

Bien que ce problème puisse causer des difficultés ultérieures en mathématiques, les chercheurs pensent qu'il pourrait être possible de suggérer une approche pédagogique adaptée. « Les exercices de comptage tels qu'ils sont souvent pratiqués en classe doivent être découragés. Pour aider, l'enseignant doit pointer chaque objet un par un pour aider à développer le sens des nombres. Il existe également un logiciel adapté pour aider à compter. », souligne la professeure Caroline Huron. Des scientifiques ont ainsi développé des exercices spécifiques pour aider ces enfants dans le cadre d'une collaboration avec « Le Cartable Fantastique », une association qui souhaite faciliter scolarisation des enfants dyspraxiques.

Soyez sympa! Laissez un commentaire