Ingénieur reconverti en sage-femme

Marianne Benoît, sage-femme en salle d'accouchement à l'hôpital depuis dix ans est également conseillère nationale au sein de l'Ordre des sages-femmes.

« Si le métier est très difficile nerveusement, il est surtout très riche, précise la sage-femme. Nous n'exerçons pas ce métier pour agrémenter notre vie privée ! » Avec des gardiens à 12h30, de jour comme de nuit, même le week-end, trouver une nounou n'est en effet pas une tâche facile… Des coups de fatigue ? « C'est une habitude de travail à prendre. Et nous avons beaucoup de temps pour récupérer entre chaque appel. "

Son moteur : la passion du métier. « On ne fait jamais deux fois la même chose car les patients sont toujours différents. Le côté psychologique est aussi important que la technique : avec chaque femme, on tisse des relations très fortes. "

Pression

« Entre le manque de personnel et la nécessité pour les maternités de rentabiliser pour survivre, les gardiens sont denses », estime Marianne Benoît. Surtout avec le boom de la natalité, il y a 120 naissances supplémentaires par rapport à 000. « D'une garde à l'autre, on peut avoir 2004 accouchements comme deux ou trois. Les plus faciles peuvent durer 15 minutes, d'autres occupent trois sages-femmes d'affilée. Souvent, nous n'avons même pas le temps de faire une pause pour manger quelque chose. "

Autre facteur de stress : l'inattendu. « C'est ce qui stimule. Tout pouvait très bien se passer puis changer d'un instant à l'autre. » A cela s'ajoutent les difficultés avec les familles : « par tous les moyens, elles cherchent à s'ancrer dans la salle de travail. Mais nous ne pouvons accepter qu'une seule personne ! A leur décharge, nous avons trop peu de temps à leur consacrer pour les informer du déroulement de la naissance. "

Les tâches administratives ajoutent également à la charge de travail des sages-femmes. « Pour un accouchement, il y a 20 minutes de paperasse derrière. Par exemple, entre les fichiers informatiques et le carnet de santé, il faut inscrire huit fois le poids de naissance du bébé ! "

« Toujours un grand bonheur »

Malgré la détérioration des conditions de travail, « la satisfaction est toujours intense. Il n'y a rien de plus heureux que de voir la réalisation de votre travail : la naissance d'un enfant. "

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