Régime fille ou garçon : ça marche vraiment ?

Le point de vue de Raphaël Gruman. Nutritionniste, il a développé le programme nutritionnel pour MyBuBelly, une méthode naturelle pour choisir le sexe de son bébé.

Comment l'alimentation de la future maman peut-elle influencer le sexe du bébé ?

« Des études ont montré que les spermatozoïdes Y (mâles) sont plus sensibles et donc plus fragiles lorsque la flore vaginale a un pH acide. Du coup, un environnement vaginal plus acide favorisera davantage les spermatozoïdes X (femelle) au détriment des spermatozoïdes Y. De plus, le pH du corps peut être modifié par notre alimentation. Partant de ce constat, si vous voulez un garçon, mieux vaut miser sur les aliments « alcalins ». A l'inverse, pour avoir une fille, mieux vaut adopter une alimentation acidifiante. Il faudrait environ deux mois pour changer le PH du corps et donc sa flore vaginale. "

En pratique, quels aliments privilégier pour avoir une fille ou un garçon ?

« Dans l'alimentation du garçon, il est conseillé de supprimer tous les produits laitiers (lait, yaourts, fromages, etc.) et les oléagineux, en particulier. Il vaut mieux privilégier les aliments salés comme le saumon fumé, la charcuterie à raison d'un produit salé par jour. A l'inverse, dans l'alimentation des filles, il est recommandé de privilégier les produits laitiers, l'eau calcique, ou les oléagineux pour faire le plein de calcium et de magnésium et d'éviter les produits salés et les légumineuses par exemple. La méthode MyBuBelly détaille précisément quels aliments privilégier et lesquels éviter. "

Cette méthode est-elle vraiment efficace ?

« Oui, d'après les retours des femmes qui ont suivi la méthode, l'efficacité est proche de 90 % ! Mais, à condition de suivre strictement le régime. Et, aussi en tenant compte des moments de son cycle pour concevoir. Car si le rapport sexuel est plus ou moins proche de l'ovulation, il y a plus ou moins de chance d'avoir une fille ou un garçon. Cette méthode est un coup de pouce naturel. Mais bien sûr, rien n'est sûr à 100% ! "

Y a-t-il des contre-indications?

« Ce régime est contre-indiqué pour les femmes souffrant d'hypertension, de diabète ou de maladie rénale. Dans tous les cas, il est préférable de demander conseil à votre médecin avant de commencer. Nous précisons également que ces recommandations ne doivent pas être suivies plus de six mois pour éviter les carences ou les excès de certains aliments. Car si cette alimentation est correctement structurée (chaque jour, il y a une protéine, des légumes et des féculents par exemple), elle est volontairement déséquilibrée en certains nutriments pour modifier le PH de l'organisme. "

 

Le point de vue du Pr Philippe Deruelle, gynécologue-obstétricien, secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).

Comment l'alimentation de la future maman peut-elle influencer le sexe du bébé ?

« Naturellement, une femme a 51 % de chance d'avoir un garçon et 49 % d'avoir une fille à chaque cycle. Peut-être que le régime peut modifier le pH de la flore vaginale mais aucune étude ne prouve cette affirmation. D'autant plus que d'autres facteurs peuvent influencer le pH vaginal comme la période du cycle, une infection ou la prise d'antibiotiques. "

Cette méthode est-elle vraiment efficace ?

« Il existe des études montrant que l'alimentation pourrait potentiellement affecter le sexe du bébé. Mais attention car ils sont anciens, la plupart datent des années 60. Et surtout, aucun n'est scientifiquement sérieux ! Ils manquent de méthodologie. "

Y a-t-il des risques?

« Il faut s'assurer de ne pas avoir de contre-indications médicales avant de se lancer dans ce type de régime. Et, ce n'est pas sans conséquence. Car par exemple, si une femme supprime tous les aliments apportant du sel, elle peut indirectement avoir un risque de carence en iode. En effet, la carence en iode est très fréquente et l'un des meilleurs moyens d'y remédier (si vous mangez peu de poisson) est de consommer du sel enrichi en iode. Cependant, pendant la grossesse, le manque d'iode pourrait avoir un impact négatif sur la thyroïde du bébé et aussi sur son QI. "

Que recommandez-vous?

« De plus en plus d'études montrent clairement que la période de 1000 jours, c'est-à-dire avant et pendant la grossesse, a un impact à long terme sur la santé du bébé. Il vaudrait donc mieux se concentrer sur comment avoir une meilleure alimentation pendant ces périodes plutôt que sur comment choisir le sexe de son enfant. Bien sûr, il s'agit d'un désir légitime de la part des femmes enceintes, mais le corps médical est plus une question de lâcher prise lorsqu'une femme envisage une grossesse. Et, se concentrer sur la question du sexe de votre bébé à naître peut ajouter beaucoup de pression et de stress. "

 

En vidéo : Fille ou garçon : et si je suis déçue du sexe de mon bébé ?

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