Accoucher à la maison

L'accouchement à domicile en pratique

La péridurale, l'épisiotomie, les forceps… ils n'en veulent pas ! Les mamans qui choisissent l'accouchement à domicile veulent avant tout fuir le monde hospitalier qu'elles trouvent surmédicalisé.

À la maison, les femmes enceintes ont l'impression de gérer l'accouchement, de ne pas le subir. « On n'impose rien à la future maman. Elle peut manger, prendre un bain, deux bains, se promener dans le jardin etc. Être à la maison lui permet de vivre pleinement et comme bon lui semble la naissance de son enfant. Nous sommes juste là pour nous assurer que tout se passe bien. Mais c'est elle qui choisit son poste ou qui décide quand elle commence à pousser, par exemple », explique Virginie Lecaille, sage-femme libérale. La liberté et le contrôle qu'offre un accouchement à domicile nécessitent beaucoup de préparation. "Toutes les femmes ne peuvent pas accoucher à la maison. Il faut avoir une certaine maturité et être conscient de ce que représente une telle aventure ”

Aux Pays-Bas, les accouchements à domicile sont très fréquents : près de 30% des bébés naissent à domicile !

Accouchement à domicile, surveillance renforcée

L'accouchement à domicile n'est réservé qu'aux futures mamans en parfaite santé. Les grossesses à risque sont bien entendu exclues. Quoi de plus, environ 4 % des accouchements à domicile se terminent à l'hôpital ! Une future maman qui souhaite accoucher à domicile doit attendre le huitième mois de grossesse pour obtenir le feu vert de la sage-femme. N'envisagez pas d'accoucher à domicile si vous êtes enceinte de jumeaux ou de triplés, vous serez refusé ! Il en sera de même si votre bébé se présente en siège, si l'accouchement s'annonce prématuré, si au contraire la gestation dépasse 42 semaines ou si vous souffrez d'hypertension, de diabète gestationnel, etc.

Mieux vaut prévenir la maternité en amont

« Évidemment, on ne prend aucun risque lors d'un accouchement à domicile : si le cœur du bébé ralentit, si la mère perd trop de sang ou simplement si le couple le demande, on se rend immédiatement à l'hôpital. », explique V. Lecaille. Un transfert qu'il faut prévoir ! Les parents et la sage-femme qui les accompagne dans cette aventure doivent savoir vers quelle maternité se rendre en cas de problème. Même si l'hôpital ne peut pas refuser une femme en travail, il vaut mieux envisager de s'inscrire dans une maternité pendant sa grossesse et d'informer l'établissement que vous envisagez un accouchement à domicile. Une visite prénatale avec une sage-femme à l'hôpital et la prise de rendez-vous avec l'anesthésiste au huitième mois permettent de préparer un dossier médical. Suffisant pour faciliter la tâche des médecins en cas de transfert d'urgence.

Accoucher à domicile : un vrai travail d'équipe

La plupart du temps, seule une sage-femme assiste la mère qui accouche à domicile. Elle établit une relation très intime avec les futurs parents. Elles sont une cinquantaine en France à accoucher à domicile. Seules les sages-femmes fournissent un soutien complet. « Si tout se passe bien, la future maman risque de ne pas consulter de médecin avant neuf mois ! Les sages-femmes assurent le suivi de la grossesse : elles examinent la future maman, surveillent le cœur du bébé, etc. Certaines sont même autorisées à faire des échographies. Maïs, "l'essentiel de notre travail consiste à préparer l'accouchement à la maison avec les parents. Pour cela, on discute beaucoup. On prend le temps de les écouter, de les rassurer. Le but est de leur donner toutes les clés pour qu'ils se sentent compétents pour mettre leur enfant au monde. Parfois, la discussion va au-delà : certains veulent parler de leurs problèmes relationnels, de sexualité… des choses dont on ne parle jamais lors d'une consultation prénatale à l'hôpital », explique V. Lecaille.

Le jour J, le rôle de la sage-femme est de guider l'accouchement et de s'assurer que tout se passe bien. Nul besoin d'espérer une quelconque intervention : péridurales, perfusions, utilisation de forceps ou de ventouses ne font pas partie de ses compétences !

Quand on choisit d'accoucher à la maison, ça passe forcément par le papa ! Les hommes se sentent généralement plus acteur que spectateur : "Je suis heureux et fier d'avoir vécu cet accouchement à domicile, il me semble que j'étais plus actif, plus rassuré et détendu que si nous avions été à la maternité", raconte Samuel, le compagnon d'Emilie et le papa de Louis.

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