Hématophobie

Hématophobie

L'hématophobie est une phobie spécifique commune définie par la peur du sang. Ce trouble donne lieu à des réactions anxieuses qui peuvent provoquer une perte de conscience à la vue du sang. L'hématophobie peut compliquer la vie pratique, sociale et psychologique de ceux qui en souffrent. Mais de nombreuses thérapies, comme l'hypnose, permettent aujourd'hui de traiter l'hématophobie en dissociant la notion de sang de la notion de peur.

L'hématophobie, c'est quoi ?

Définition de l'hématophobie

L'hématophobie est une phobie spécifique définie par la peur du sang. Selon l'Organisation mondiale de la santé, l'hématophobie est la troisième phobie la plus courante chez l'homme, après celles des animaux et du vide. Comme la phobie des aiguilles, l'hématophobie est classée dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) dans la sous-catégorie des phobies « blessure – sang – injection ».

Selon le degré de la phobie, les hématophobes sont plus ou moins touchés. En milieu hospitalier où la notion de pathologies, de blessures, de sang peut prédominer, ou à proximité d'un objet pointu ou d'aiguilles, l'hématophobe peut déclencher une crise d'angoisse par simple anticipation. Regarder du sang à travers un écran peut déclencher des symptômes chez certains hématophobes.

L'hématophobie peut en fait provoquer l'évitement de la médecine moderne. Elle peut donc compliquer la vie pratique, sociale et psychologique de ceux qui en souffrent.

Types d'hématophobie

Il n'y a qu'un seul type d'hématophobie. En revanche, elle est plus ou moins marquée d'une personne à l'autre.

Causes de l'hématophobie

Trois causes principales forgent l'hématophobie :

  • Un traumatisme d'enfance. Tout le monde a plus ou moins peur de voir son propre sang couler. La situation s'aggrave lorsque la personne a été témoin dans son enfance d'un traumatisme lié au sang comme une chute, une blessure, une prise de sang douloureuse, etc. Le traumatisme peut être vécu par l'enfant directement ou à travers son entourage. Perdre un être cher, être témoin d'un accident… sont autant d'éléments marquants liés au sang qui forgent peu à peu cette hématophobie ;
  • La peur de la mort. Le sang est à la fois un symbole de vie et de mort. Dans le corps, il y a la vitalité, la sève de vie qui nourrit nos tissus et nos organes. Mais lorsqu'elle s'échappe – par une blessure ou autre – elle dégrade cette vitalité. Cette ambivalence du sang est sérieusement prise en compte en philosophie, au point d'être la deuxième cause principale de l'hématophobie ;
  • Tabous sociaux. Dans le passé, le sang était souvent associé aux sacrifices et aux rituels. Ce n'est plus le cas en Occident aujourd'hui. L'homme ne voit plus autant de sang de ses propres yeux. On le voit davantage à travers les écrans – télévision, ordinateur, smartphone etc. L'homme n'a plus l'habitude de voir du vrai sang, l'émotion à son égard est déportée, il est devenu un peu virtuel.

Une composante héréditaire est néanmoins à prendre en compte chez les hématophobes.

Diagnostic de l'hématophobie

L'hématophobie peut être complexe à diagnostiquer selon la situation en raison de la difficulté à discerner la peur réelle du patient. Cependant, si une personne s'évanouit en présence de sang, le diagnostic penchera rapidement vers l'hématophobie.

La description de l'attitude quotidienne de la personne peut conduire à un diagnostic d'hématophobie. En effet, l'hématophobe a tendance à :

  • Attention à ne pas vous blesser ;
  • Éviter les prélèvements/transfusions de sang ;
  • Évitez les objets pointus;
  • Et beaucoup plus

Le premier diagnostic, posé par un médecin traitant via la description du problème vécu par le patient lui-même, justifiera ou non la mise en place d'une thérapie.

Personnes touchées par l'hématophobie

L'hématophobie se développe souvent pendant l'enfance ou l'adolescence et les dernières recherches montrent qu'elle affecte plus souvent les femmes que les hommes.

Une personne sur dix a une phobie spécifique, c'est-à-dire une peur liée à un objet ou une situation – comme des animaux, du sang, un élément naturel comme la foudre ou être dans un espace étroit, une foule dense, dans un avion, etc.

Facteurs favorisant l'hématophobie

Si l'hématophobie peut avoir une composante génétique et donc héréditaire ce qui expliquerait une prédisposition à ce type de trouble anxieux. Mais cela ne suffit pas à expliquer leur apparition.

Symptômes de l'hématophobie

Comportements d'évitement

L'hématophobe aura tendance à mettre en place des mécanismes d'évitement afin d'éviter la vue du sang.

Réaction anxieuse

La vue du sang, ou même sa simple anticipation, peut suffire à déclencher une réaction anxieuse chez les hématophobes.

Inconfort vagal

L'hématophobie peut vous faire perdre connaissance pendant quelques minutes à la vue du sang. L'inconfort vagal survient dans huit cas sur dix.

Autres symptômes

  • Diminution de la fréquence cardiaque ;
  • Maux d'estomac ;
  • Vertiges;
  • Nausées;
  • Vomissement;
  • Tremblements;
  • Asthénie (fatigue physique);
  • Pâleur;
  • Et beaucoup plus

Traitements de l'hématophobie

Différentes thérapies, associées à des techniques de relaxation, permettent de rechercher la cause de l'hématophobie, si elle existe, puis de déconstruire la peur du sang en l'affrontant progressivement :

  • Psychothérapie;
  • Psychanalyse;
  • Thérapies cognitives et comportementales;
  • Hypnose. Elle tente d'identifier l'origine de la phobie pour ensuite neutraliser la fausse croyance qui a intégré le subconscient en liant sang et peur. En effet, une fois que le patient se rend compte qu'une peur est irréelle, il en reprend le contrôle. Conséquence directe : l'anxiété diminue, puis disparaît complètement. Ce résultat peut être obtenu en quelques séances selon les cas ;
  • La cyberthérapie, qui permet au patient d'être progressivement exposé à des situations de vide en réalité virtuelle ;
  • La Technique de Gestion Émotionnelle (EFT). Cette technique combine la psychothérapie avec l'acupression – pression des doigts. Il stimule des points précis du corps dans le but de libérer les tensions et les émotions. Il s'agit de dissocier le traumatisme – ici lié au sang – de l'inconfort ressenti, de la peur ;
  • EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) ou désensibilisation et retraitement par mouvements oculaires ;
  • Méditation de pleine conscience.

Les traitements pharmacologiques n'ont pas de réelle efficacité pour contrer l'hématophobie en dehors d'une action très limitée et ponctuelle.

Prévenir l'hématophobie

Difficile de prévenir l'hématophobie. En revanche, une fois les symptômes atténués ou disparus, la prévention d'une rechute peut se faire à l'aide de techniques de relaxation :

  • Techniques de respiration;
  • Sophrologie ;
  • Yoga.

De plus, il est possible d'éviter l'inconfort vagal en adoptant une position accroupie jambes croisées, muscles tendus. Appelée squat, cette position aide à maintenir une pression artérielle normale et donc à corriger la fréquence cardiaque et le flux sanguin vers le cerveau.

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