Comment analyser les dessins de votre enfant ?

C'est universel : dès leur plus jeune âge, les enfants aiment dessiner. "Dès qu'on leur en donne l'occasion, que ce soit sur le sable avec un bâton ou sur une feuille avec des feutres, ils dessinent." Et pour cause, « cela fait partie intégrante de leur développement psychomoteur », explique Roseline Davido. C'est aussi « un moyen privilégié et convivial de communiquer avec les autres. Il y a beaucoup d'affectivité dans un dessin », précise le psychanalyste. Comme elle l'explique, « le dessin n'est pas une œuvre solitaire. En offrant son dessin à ses parents, il fait vraiment un cadeau. L'enfant ne dessine pas pour lui-même mais pour partager son bien-être, pour montrer qu'il peut faire quelque chose ». De plus, si un petit a tendance à déchirer ses dessins, « cela peut révéler un repli sur soi ou des difficultés à communiquer. », ajoute le spécialiste.

Pour Roseline Davido, il est important de montrer qu'on s'intéresse aux dessins de son bambin, en le remerciant, en le félicitant. N'hésitez pas à exposer ou à emporter son chef-d'œuvre au bureau pour le sublimer. « C'est une façon d'entrer en contact avec son enfant, de le rassurer, de lui montrer qu'il n'a pas fait ces gestes pour rien ». Pensez également à fournir à votre bambin des draps et des crayons à un endroit précis de la maison.

Portrait de famille

Lorsqu'il commence à dessiner, c'est-à-dire dès l'étape du gribouillage, « le petit fait une projection de son propre développement », souligne Roseline Davido. Et une fois qu'il fait des figures, très souvent, il commence par représenter sa famille. Les attachements parentaux se reflètent dans ses dessins. Outre, selon les spécialistes, sur une feuille, « la gauche symbolise l'attachement à la mère, au passé, le centre, le présent, la droite, l'attachement au père, c'est-à-dire au progrès. La période du complexe d' Odipe est également perceptible dans les dessins de jeunes enfants. Par exemple, « la petite fille, qui se sent un peu coupable de préférer son père à sa mère, s'identifie et s'assimile à elle dans ses dessins. Certaines filles s'offrent les mêmes attributs que leur mère : boucles d'oreilles, robe… Le même motif se retrouve évidemment chez le petit garçon, qui voudra autant que possible gommer ou ressembler à son père », souligne Roseline Davido.

Le dessin de bébé, révélateur de troubles ?

« L'interprétation des dessins est une affaire de spécialiste, explique Roseline Davido. " A partir du moment où l'enfant dessine, ce n'est pas aux parents de l'interpréter », précise-t-elle. Et puis un dessin à lui seul ne peut pas tout révéler, il faut tenir compte du contexte », ajoute-t-elle. Selon la psychanalyste, il faut avant tout être attentif aux réactions de votre bambin lorsqu'il dessine, écouter l'histoire qu'il raconte, sans lui poser trop de questions. L'enfant doit pouvoir s'exprimer, l'interroger de manière neutre pour ne pas l'influencer. « On voit parfois des enfants de 6-7 ans qui refusent de dessiner car ils comprennent que leurs dessins peuvent avoir un sens caché ou qu'ils permettent de se plonger dans leur vie ».

Si les dessins permettent aux spécialistes de détecter des troubles psychologiques ou des conflits familiaux, grâce aux couleurs, aux omissions de personnages ou de parties du corps, ils peuvent aussi permettre de détecter des problèmes physiologiques. En effet, " quand un enfant dessine des dessins grisâtres, cela ne veut pas forcément dire qu'il est déprimé. Il est peut-être simplement daltonien », souligne Roseline Davido. Et si à 4-5 ans, un enfant passe son temps à gribouiller, il faut faire contrôler son audition ou sa vue avant de penser directement aux troubles mentaux. Pour Roseline Davido, il suffit d'écouter son petit puisque « les dessins nous renseignent silencieusement sur l'évolution de votre enfant ».

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