J'ai testé pour vous le « Yes day »

« Maman, s'il vous plaît, pas de biscottes, nous voulons du chocolat Prince ! » "

Ce test grandeur nature de « Yes Day » avec mes deux enfants (garçon de 3 ans et fille de 8 ans) m'a été commandé en janvier. Et j'ai réussi à le faire… en avril. Ne riez pas. En plus, c'était mon idée.

Pour réussir, je devais passer du temps avec mes enfants. Et trouver une journée sans rendez-vous entre amis ou en famille, pour éviter les regards horrifiés devant tant de « laxisme ».

Ce samedi, 8h00 du matin, j'étais prêt à affronter ce jour où tout serait permis. Les gosses n'étaient pas au courant, bien sûr, il ne fallait pas camoufler les choses, pire, leur donner l'idée de devenir horriblement capricieux et déraisonnables.

Face à la pénurie de pain de mie au petit-déjeuner, leur première demande, presque à l'unisson, fut : « Maman, s'il te plaît, pas de biscottes, on veut du chocolat Prince ! ". Les mains crispées sur ma tasse de café, j'ai répondu héroïquement (en repoussant l'image de courbes de poids s'envolant du carnet de santé) : « Bien sûr les enfants ! " 

Fermer

« J'ai craqué à 9 heures du matin quand le petit a commencé à ramper sur le sol de la cuisine. "

Tremper des gâteaux dans du lait réchauffait l'ambiance. Puis, une fois que le père abasourdi a quitté la maison pour son cours de guitare, les enfants, saturés de graisses saturées, ont sniffé dans le salon pendant que je débarrassais la table. Dessins, Lego, bibelots… Jusqu'à ce que l'aîné fasse une nouvelle demande : « On peut mettre de la musique ? "

Oui, oui, oui bien sûr ! Mais quelle sagesse ! À ce moment-là, j'ai compris quelques-unes des vertus de ce test : les moins de 12 ans ne sont pas des monstres potentiels. Ils ont des envies joyeuses qu'on aurait tort de freiner pour leur servir un programme d'activités bien établi (que d'ailleurs je n'avais pas établi).

30 minutes plus tard, les deux frappaient toujours à l'heure sur le tapis, s'emmêlant dans les fils d'un microphone en plastique, debout sur des mini-chaises, filant et rivalisant dans une chorégraphie surréaliste. J'ai quand même eu la présence d'esprit de leur dire en dansant avec eux : "Attention, le coin de la cheminée, attention le rideau va baisser, attention la maison va s'effondrer !" (Les "attention" "lentement", "chut" fonctionnent très bien pour un Yes Day). 

J'ai craqué à 9h quand le petit a commencé à ramper de tout son long sur le sol de la cuisine (pas nettoyé car j'avais fait un "No Day" de ménage la veille), pieds nus (j'avais dit oui pour enlever les chaussons).

Mon « non » retentit contre les murs de la maison, terrible aveu de faiblesse mais tellement libérateur.

Fermer

"Oui, habille-toi comme tu veux ma nana"

J'ai immédiatement commencé à récupérer. Et nous sommes montés nous préparer, la tête pleine de oui.

"Oui, brosse-toi les dents en montant aux toilettes, c'est très drôle ma chérie".

"Oui, habille-toi comme tu veux ma nana, le maillot de corps est trop petit, il tient chaud".

La situation est devenue plus confortable lorsque j'ai finalement établi les règles. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt, je vous le demande !

« Maintenant, vous jouez tous les deux pendant que je me douche. » Miracle. J'ai même eu le temps de mettre du mascara.

Le reste de la journée a été mitigé. Le petit cherchant toujours à tester les limites de son corps et détestant tout ce qui ressemble de près ou de loin à un aliment de la Terre, j'ai amèrement regretté de ne pas avoir posé un cadre clair pour la sécurité et l'alimentation. . J'ai donc dû céder à : « Je ne veux pas de purée avec mon œuf » à l'heure du déjeuner, et multiplier les « Attention ! » Lors d'attaques de pirates juste devant la balustrade de l'escalier.

Avec la fille aînée que j'avais prise pour une répétition de danse l'après-midi, rien ne me faisait regretter « Yes Day ». Elle m'accompagnait calmement et était autorisée à faire ce qu'elle voulait dans le centre culturel, y compris explorer les couloirs, les coins et recoins, sortir tous les jouets qu'elle avait chargés, danser au fond de la salle. Elle ne l'a pas fait. Et regarda la séance assise tranquillement sur un banc. Les enfants sont incroyables.

Fermer

« En conclusion, je dirais donc un grand oui à Yes Day » !

Pendant ce temps, mon petit fauteur de troubles assomme (entre autres) une piñata lors d'une fête d'anniversaire. Quand est venu le temps de venir le chercher avec sa sœur, j'ai dû accepter qu'ils aient tous les deux mangé un énorme muffin en rentrant chez eux à 18h00 sous la pluie, les mains pleines de bactéries de toutes sortes.

La journée s'est terminée par deux dessins animés (leur nombre ayant été clairement précisé avant l'allumage), deux bains moussants ("Maman, la mousse est TROP bonne), un repas de pâtes avec des courgettes cachées à l'intérieur. Aucune réclamation pour la crème au chocolat pour le dessert. Les envies de sucre ayant été plus que satisfaites toute la journée.

Le dernier « oui » dans la chambre de ma fille lui a permis de lire un peu plus dans son lit et de « s'éteindre toute seule ». Plus de lumière 10 minutes plus tard. Et son frère, dans sa chambre d'à côté, somnolait lui aussi, rassuré par sa « porte ouverte » à laquelle on cédait décidément trop rarement.

Le dimanche, avouons-le, était un jour de liesse. J'avais repris des forces, avec « non » dans l'argent. Mais, à ma grande surprise, je suis sorti beaucoup moins que d'habitude.

En conclusion, je dirais donc un grand oui au « Yes Day ».

Oui à ce test, qui permet de comprendre que les enfants ont des idées folles qu'on accepte vite si l'on veut profiter d'une ambiance décontractée, et de la magie de leur joie de vivre. Mais aussi de comprendre qu'il est interdit d'interdire tout ce qui n'a pas été préalablement interdit. Surtout à un enfant encore en train d'explorer l'autorité. Non mais ! 

Soyez sympa! Laissez un commentaire