Je voulais une petite fille à tout prix

Je n'ai jamais imaginé élever un garçon

Quand j'ai commencé à vouloir être maman Je me suis toujours vu entouré de petites filles. Contre toute raison, je n'ai jamais imaginé élever un garçon. Quand j'ai rencontré Bertrand, mon mari, je lui en ai parlé et il s'est gentiment moqué de moi en me disant qu'il y avait une chance sur deux que mon vœu se réalise. Il ne comprenait pas encore l'importance de mon désir de n'avoir que des filles et il l'a pris pour une mode pas très mauvaise. Suivant, Quand j'étais enceinte de mon premier enfant, j'étais très sereine, tellement au fond j'étais sûre d'attendre une fille. Bertrand a essayé de me raisonner, mais je n'ai eu aucun doute. Cette certitude était complètement irrationnelle, mais c'était comme ça ! Lorsque le médecin a certifié que j'attendais une petite fille, Bertrand a été très soulagé car il avait peur de ma grande déception si on nous avait parlé d'un garçon. Trois ans plus tard, nous avons décidé d'avoir un autre enfant. Et là encore, j'étais convaincue de donner naissance à une petite princesse.

Avec mon mari, nous discutions souvent de ce refus d'avoir un garçon. Nous avons trouvé quelques explications. Par exemple, les femmes de ma famille ne font que des filles : ma mère a deux sœurs qui ont chacune une fille et ma sœur aînée a deux filles. ça fait beaucoup ! C'était comme inscrit dans mon destin que je continuerais la lignée des filles. Je me disais peut-être inconsciemment que je ne ferais plus partie de mon clan si je faisais autre chose que des filles ! L'idée d'avoir un garçon me rebutait car j'avais peur de ne pas savoir l'aimer, de ne pas savoir prendre soin de lui… J'avais soigné mes nièces avec bonheur et avec ma fille tout avait toujours été très simple. Ainsi, donner naissance à un petit homme, c'était comme donner naissance à un extraterrestre ! Bertrand essayait constamment de me prouver par A plus B qu'un garçon, c'était aussi gentil, il avait tellement peur de ma réaction si mes vœux n'étaient pas exaucés. Il m'accompagna, affligé, à l'échographie qui devait indiquer le sexe du bébé. Lorsque l'échographiste m'a annoncé que j'attendais un garçon, j'ai cru que le ciel me tombait dessus. J'ai tellement pleuré que j'ai été secoué par la nouvelle. En sortant, mon mari m'a emmenée boire un verre pour que je puisse me remettre de mes émotions. J'avais arrêté de pleurer, mais ma gorge était serrée et je ne pouvais pas croire que j'avais un petit mâle en moi. J'ai répété à mon mari : « Mais comment vais-je faire ? » Je vais être une mauvaise mère pour lui. Je ne sais m'occuper que des filles… » De retour à la maison, je me suis déshabillé et j'ai regardé mon ventre comme si je le voyais pour la première fois. J'ai essayé de parler à mon bébé, en essayant d'imaginer que je parlais à un garçon. Mais c'était très difficile pour moi. J'ai appelé ma mère qui a ri et m'a dit : « Bon, enfin un petit mâle dans notre harem ! Je vais être la grand-mère d'un petit gars et ça ne me dérange pas. Les paroles de ma mère m'ont apaisée et ont minimisé la nouvelle.

J'ai alors commencé à chercher un prénom masculin les semaines suivantes. Mais je n'avais que des femmes en tête : je n'étais pas encore prête. Mon mari a choisi de prendre les choses avec humour. Quand je lui ai dit de la manière la plus sérieuse : « On voit que c'est un garçon, il bouge beaucoup et tape fort ! », Il s'est mis à rire car quelques jours avant, alors que je pensais attendre une fille, j'ai dit que le bébé ne bougeait pas beaucoup. Il a réussi à me faire sourire et à prendre du recul. J'avais tellement peur de ne pas affronter un petit que j'ai commencé à lire Françoise Dolto, entre autres, et tous les livres qui parlaient des liens entre les fils et leur mère. J'ai même pris contact avec une vieille amie qui avait déjà un petit 2 ans pour savoir comment les choses se passaient pour elle. Elle m'a rassuré : « Tu vas voir, les liens sont très forts aussi, avec un petit garçon. " Malgré tout cela, Je ne pouvais toujours pas imaginer quelle place ce bébé aurait dans ma vie. Bertrand s'insurge parfois en disant : « Mais je suis content d'avoir un fils avec qui je pourrai jouer au foot quand il sera plus grand. « Il était exprès de me narguer : « Avoir une autre fille aurait été bien, mais je suis aussi super content d'être le futur papa d'un petit gars qui me ressemblera forcément. Evidemment, j'ai protesté : « Ce n'est pas parce que c'est un garçon qu'il ne me ressemblera pas ! " Et petit à petit, je pense avoir apprivoisé l'idée d'avoir un petit bonhomme. Dans la rue et sur la place où j'emmenais ma fille, j'observais attentivement les mères qui avaient un garçon pour voir comment c'était entre elles. J'ai remarqué que les mères étaient très tendres avec leurs fils, et je me suis dit qu'il n'y avait aucune raison pour que je ne sois pas comme eux. Mais ce qui m'a vraiment rassuré, c'est quand ma sœur m'a dit que si elle avait un troisième enfant, elle aimerait aussi un fils. J'étais stupéfaite car j'étais sûre qu'elle était comme moi, ne se voyant que mère de petites filles. Quelques jours avant l'accouchement, j'ai eu de nouvelles bouffées d'angoisse en me disant que, définitivement, je ne pourrais pas m'occuper d'un garçon. Et puis le grand jour est arrivé. J'ai dû aller à la maternité très rapidement car mes contractions sont rapidement devenues très fortes. Je n'ai pas eu le temps de réfléchir à mes humeurs car j'ai accouché en trois heures, alors que pour mon aînée, cela avait été beaucoup plus long.

Dès que mon fils est né, ils l'ont mis sur mon ventre et là il s'est recroquevillé contre moi et m'a regardé avec ses grands yeux noirs. Là, je dois dire que toutes mes appréhensions sont tombées et j'ai tout de suite fondu de tendresse. Mon petit garçon a su le faire avec moi dès les premières secondes de sa naissance. C'est vrai que je trouvais son sexe un peu gros par rapport au reste de son corps, mais ça ne m'a pas fait peur. En fait, j'ai tout de suite fait de mon petit ami le mien. J'ai même eu du mal à me souvenir à quel point j'étais inquiète pendant ma grossesse d'avoir un garçon. Le mien était un vrai petit magicien avec son regard qui semblait ne jamais me quitter. Il a dû sentir qu'il avait besoin d'en faire un peu plus avec moi et il était le plus gentil du monde. Bien sûr, quand il pleurait, quand il avait faim, je trouvais toujours que ses pleurs étaient plus forts et plus graves. Mais rien de plus. Ma fille était en admiration devant son petit frère, comme toute la famille d'ailleurs. Mon mari était ravi que tout se passe bien et lui aussi s'est comporté en « papa gâteau » avec son fils, presque autant qu'avec sa fille, ce qui en dit long ! Je suis heureux aujourd'hui d'avoir « le choix du roi », à savoir une fille et un garçon, et pour rien au monde je voudrais qu'il en soit autrement. Parfois, je me sens coupable d'avoir eu si peur d'attendre un garçon et du coup je pense que je suis encore plus câline avec mon dernier enfant, que j'appelle souvent « mon petit roi ».

CITATIONS RECUEILLIES PAR GISELE GINSBERG

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