Mon enfant est-il hyperactif ou simplement chahuteur ?

Mon enfant nerveux est-il hyperactif ? Non, juste tapageur !

« Une vraie batterie électrique ! Ça m'épuise de gigoter sans m'arrêter ! Il est hyperactif, vous devriez l'emmener chez le médecin pour un traitement ! « S'exclame la grand-mère de Théo, 4 ans, à chaque fois qu'elle le ramène chez sa fille après l'avoir soigné mercredi après-midi. Depuis une quinzaine d'années et à force d'en entendre parler dans les médias, les parents et même les enseignants ont tendance à voir de l'hyperactivité partout ! Tous les enfants un peu turbulents, avides de découvrir le monde, souffriraient de cette pathologie. La réalité est différente. Selon diverses enquêtes mondiales, l'hyperactivité ou le TDAH touchent environ 5% des enfants de 6 à 10 ans (4 garçons pour 1 fille). On est loin du raz de marée annoncé ! Avant 6 ans, nous sommes plutôt confrontés à des enfants qui ne peuvent pas contrôler leur comportement. Leur activité excessive et leur manque de concentration ne sont pas l'expression d'un trouble isolé, mais ils sont associés à de l'anxiété, une opposition à l'autorité et des troubles d'apprentissage.

Inquiétant, mais pas pathologique

C'est certain que les parents qui ont une vie hyper chargée aimeraient se retrouver le soir et le week-end devant des petits anges ! Mais les tout-petits sont toujours en mouvement, c'est leur âge ! Ils apprennent à connaître leur corps, développent leur motricité, explorent le monde. Le problème, c'est qu'ils n'arrivent pas à gérer leur excitation corporelle, se fixent des limites, il leur faut du temps pour trouver la capacité d'être calme. En particulier ceux qui sont en communauté. C'est plus stimulant et riche en activités, mais c'est aussi plus excitant. Quand ils rentrent à la maison le soir, ils sont fatigués et bouleversés.

Face à un enfant très agité qui ne termine jamais ce qu'il a commencé, zappe d'un jeu à l'autre, vous appelle toutes les cinq minutes, il est difficile de rester calme, mais il est essentiel de ne pas agacer. Même quand l'entourage ajoute : « Mais vous ne savez pas comment le tenir ! Vous ne faites pas ce qu'il faut ! », Car bien sûr, si un enfant trop rapide est souvent mal vu, ses parents aussi !

 

Canalisez votre enthousiasme

Alors comment réagir ? Si vous élevez la voix, lui ordonnez de se taire, de se calmer, il risque d'en rajouter en jetant tout ce qui lui tombe sous la main… Non pas parce qu'il est désobéissant, mais parce que vous le lui demandez. que justement il n'arrive pas à faire. Comme l'explique Marie Giloots : « Un enfant turbulent est incapable de se contrôler. Lui dire d'arrêter de s'agiter, le gronder, c'est lui attribuer une intentionnalité. Cependant, l'enfant ne choisit pas d'être agité, et il n'est pas en état de se calmer. Dès qu'il s'agite trop, il vaut mieux lui dire : « Je vois que tu es excité, on va faire quelque chose pour te calmer, je vais t'aider, ne t'inquiète pas. » Faites-lui un câlin, offrez-lui un verre, chantez-lui une chanson… Soutenue par votre engagement, votre « boule de nerfs » va chuter en tension et apprendre à gérer son excitation avec des gestes apaisants, des plaisirs physiques tranquilles.

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Aide-le à se dépenser

Un enfant agité a besoin de nombreuses occasions de faire de l'exercice et d'exprimer sa vivacité. Mieux vaut aménager son mode de vie et ses loisirs en tenant compte de cette particularité. Privilégiez les activités physiques à l'extérieur. Donnez-lui des moments de liberté, mais faites attention à sa sécurité, car les petits turbulents sont impulsif et se mettent facilement en danger en escaladant des rochers ou en grimpant aux arbres. Une fois qu'il s'est défoulé à l'extérieur, proposez-lui également des activités calmes (puzzles, jeux de loto, de cartes, etc.). Lisez-lui des histoires, proposez-lui de faire des crêpes ensemble, de dessiner… L'important est que vous soyez disponible pour lui, que votre présence et votre attention canalisent son activité désordonnée. Pour améliorer sa capacité de concentration, la première étape est de faire l'activité choisie avec lui, et d'autre part, de l'encourager à la faire seul. Une autre façon d'aider un petit agité à se calmer est d'organiser des moments de transition, rituels apaisants au coucher. Les enfants speed sont en mode on/off, ils passent du réveil au sommeil en « tombant comme une masse ». Les rituels du soir – berceuses fredonnées, histoires chuchotées – leur font découvrir le plaisir de s'abandonner à la rêverie, à l'imagination, à la pensée plutôt qu'à l'action.

D'autres explications à son agitation

On peut affirmer que certains enfants sont plus turbulents que d'autres, que certains ont un tempérament explosif et fonceur, d'autres un caractère plus calme et introspectif. Et nous aurons raison. Mais si on essaie de comprendre pourquoi certains sont si agités, on se rend compte qu'il y a d'autres causes que l'ADN et la génétique. Les enfants « tornades » ont besoin plus que d'autres que l'on réaffirme les règles à respecter, les limites à ne pas dépasser. Ce sont aussi des enfants qui manquent souvent de confiance en eux. Bien sûr, ils n'ont aucun doute sur leurs capacités physiques, mais ils sont peu sûrs de leur capacité à penser et à communiquer. C'est pourquoi il est important d'encourager votre mini cyclone à prendre la parole plutôt que l'acte. Faites-lui découvrir qu'il y a un plaisir à parler, à poser, à écouter une histoire, à discuter. Encouragez-le à vous dire ce qu'il a fait, ce qu'il a regardé comme dessin animé, ce qu'il a aimé de sa journée. Le manque de confiance en soi des enfants trop agités est également renforcé par leur difficulté à s'adapter aux rythmes scolaires, pression scolaire. L'enseignante leur demande d'être calme, de rester bien assis dans leur chaise, de respecter les consignes… Mal soutenus par les enseignants qui ont beaucoup d'enfants à gérer dans leur classe, ils sont aussi mal soutenus par les autres enfants qui les considèrent être de pauvres camarades de jeu ! Ils ne respectent pas les règles, ne jouent pas en collectif, s'arrêtent avant la fin… Résultat, ils ont du mal à se faire des amis et à s'intégrer dans le groupe. Si votre petit est une batterie électrique, n'hésitez pas à en parler à son professeur. Attention à ce qu'il ne soit pas systématiquement désigné par l'enseignant et les autres enfants de la classe comme « celui qui fait des bêtises », « celui qui fait trop de bruit », car cette stigmatisation entraîne son exclusion du groupe . Et cette exclusion renforcera son agitation désordonnée.

Une activité excessive, signe d'insécurité

Les activités excessives d'un bambin peuvent aussi être liées à une inquiétude, une insécurité latente. Peut-être est-il inquiet parce qu'il ne sait pas qui viendra le chercher à la garderie ? À quelle heure ? Peut-être a-t-il peur d'être grondé par la maîtresse ? etc. Discutez-en avec lui, encouragez-le à dire ce qu'il ressent, ne laissez pas s'installer un malaise qui renforcerait son agitation. Et même si cela permet de respirer, limitez le temps passé devant les écrans (TV, ordinateur…) et les images trop excitantes, car elles augmentent l'agitation et les troubles de l'attention. Et une fois qu'il a terminé, demandez-lui de vous raconter l'épisode du dessin animé qu'il a vu, en quoi consiste son jeu… Apprenez-lui à mettre des mots sur ses actions. En général, la surcharge d'activités s'améliore avec l'âge : en entrant en première année, le niveau d'agitation a généralement baissé. C'est vrai pour tous les enfants, ça arrive naturellement, précise Marie Giloots : "Pendant les trois années de maternelle, les fauteurs de troubles ont appris à vivre en communauté, à ne pas faire trop de bruit, à ne pas déranger les autres, à être plus calme physiquement, à rester immobile. et s'occuper de leurs affaires. Les troubles de l'attention s'améliorent, ils arrivent à mieux se concentrer sur une activité, à ne pas sauter tout de suite, ils sont moins facilement distraits par le voisin, un bruit. "

Quand consulter ? Quels sont les signes d'hyperactivité chez les enfants?

Mais parfois, rien ne s'arrange, l'enfant est toujours aussi ingérable, il se fait remarquer par l'institutrice, exclu des jeux collectifs. Se pose alors la question d'une réelle hyperactivité, et une confirmation du diagnostic par un spécialiste (un pédopsychiatre, parfois un neurologue) doit être envisagée. Le bilan médical consiste en un entretien avec les parents et un examen de l'enfant, afin de détecter d'éventuels problèmes coexistants (épilepsie, dyslexie, etc.). La famille et les enseignants répondent à des questionnaires destinés à évaluer l'intensité et la fréquence des symptômes. Les questions peuvent concerner tous les enfants : « A-t-il du mal à prendre son tour, à rester sur une chaise ? Est-ce qu'il perd ses affaires ? », Mais chez l'hyperactif, le curseur est au maximum. Pour aider l'enfant à retrouver la capacité de se taire, le psychiatre prescrira parfois du Ritalin, un médicament réservé aux enfants dont les troubles interfèrent trop fortement avec la vie sociale ou scolaire. Comme le souligne Marie Gilloots : « Il faut rappeler que le Ritalin est dans la catégorie des stupéfiants, des amphétamines, ce n'est pas une vitamine » qui fait sage « ». C'est un aide temporaire parfois nécessaire, car l'hyperactivité est un handicap. Mais le Ritalin ne résout pas tout. Elle doit être associée à des soins relationnels (psychomotricité, psychothérapie, orthophonie) et à un fort investissement des parents qui doivent s'armer de patience, car la guérison de l'hyperactivité prend du temps. "

À propos des traitements médicamenteux

Qu'en est-il du traitement au Méthylphénidate (commercialisé sous le nom de Ritalin®, Concerta®, Quasym®, Medikinet®) ? L'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) publie un rapport sur son utilisation et sa sécurité en France.

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