Marsupialisation : tout savoir sur cette opération

Marsupialisation : tout savoir sur cette opération

La marsupialisation est une technique chirurgicale utilisée pour le drainage de certains kystes ou abcès.

Qu'est-ce que la marsupialisation ?

Pour traiter un kyste ou un abcès, les chirurgiens disposent de plusieurs techniques opératoires qu'ils choisissent d'appliquer selon différents critères (lésion superficielle ou profonde, infectée ou non). La marsupialisation en fait partie. Elle consiste à inciser la peau puis la poche remplie de liquide, la vider de son contenu (lymphe, pus, etc.) et la maintenir ouverte vers l'extérieur. Pour ce faire, au lieu de réaligner les deux bords incisés de la poche, pour la refermer, les bords sont suturés avec ceux de l'incision cutanée. La cavité ainsi formée va se remplir et cicatriser progressivement, sans risquer d'être le nid d'une nouvelle infection.

Parfois, lorsque le kyste est situé sur un organe profond (rein, foie, etc.), qu'il n'est pas infecté mais seulement rempli d'un liquide inoffensif (lymphe par exemple), une marsupialisation est possible, non pas vers l'extérieur, mais dans le péritoine cavité. La poche est ensuite cousue avec le sac péritonéal. Une intervention qui peut même être réalisée sous laparoscopie, c'est-à-dire sans avoir à ouvrir l'abdomen.

Pourquoi faire une marsupialisation ?

Cette technique est utilisée dans diverses situations :

  • kyste de la mâchoire (dans la mâchoire supérieure);
  • lymphocèle pelvienne (accumulation de lymphe dans un kyste après transplantation rénale);
  • dilatation néonatale du sac lacrymal (glande qui produit des larmes);
  • et ainsi de suite 

Son indication la plus fréquente reste cependant le traitement de la bartholinite.

Traitement de la bartholinite

La bartholinite est une inflammation infectieuse des glandes de Bartholin, également appelées glandes vestibulaires principales. Ces glandes sont au nombre de deux. Ils sont situés de part et d'autre de l'entrée du vagin, où ils contribuent à la lubrification lors des rapports sexuels. En raison d'une infection sexuellement transmissible (telle que la gonorrhée ou la chlamydia) ou d'une infection digestive (en particulier Escherichia coli), l'une de ces glandes ou les deux peuvent être infectées. Cela se traduit par des douleurs aiguës et des rougeurs importantes. Un gonflement voire une bosse apparaît sur la partie dorsale des grandes lèvres : il peut s'agir d'un kyste ou d'un abcès.

En première intention, le traitement de cette pathologie repose sur des antibiotiques et des anti-inflammatoires. S'ils sont administrés rapidement, ils peuvent suffire à combattre l'infection.

Mais si l'infection est trop grave, une intervention chirurgicale doit être envisagée. L'exérèse, c'est-à-dire l'ablation du kyste, est l'option la plus invasive : le risque d'infection postopératoire est plus élevé, de même que le risque d'affecter la fonction de la glande ou d'endommager les structures environnantes (vaisseaux sanguins, etc.). Elle est donc plutôt proposée en dernier recours, lorsque les autres options ne sont pas possibles (par exemple face à une lésion scléro-atrophique, à contenu muqueux) ou lorsqu'il s'agit d'une récidive de bartholinite.

La marsupialisation est plus conservatrice et plus facile à réaliser. Elle est également peu hémorragique et moins douloureuse que l'excision.

Comment se déroule cette chirurgie ?

La patiente est installée en position gynécologique, sous anesthésie générale ou locorégionale. Une incision de quelques centimètres est pratiquée au niveau du méat du canal d'excrétion de la glande (situé vers l'arrière du vestibule vaginal, c'est-à-dire l'entrée du vagin). Le contenu du kyste ou de l'abcès est nettoyé. Puis les bords de l'orifice ainsi créé sont suturés avec ceux de la muqueuse vestibulaire. 

Ce dispositif permet un drainage important de l'abcès. Grâce à une cicatrisation dirigée (sous contrôle médical, mais sans greffon ni lambeau cutané), la plaie ouverte va se réépithélialiser progressivement et spontanément en quelques semaines (environ un mois). Le canal pourrait même se reconstituer naturellement.

Quels résultats après cette opération ?

L'objectif principal du traitement de marsupialisation est d'éliminer la douleur et l'inflammation. Elle permet, dans la mesure du possible, de préserver la glande et sa fonction, donc d'éviter les séquelles fonctionnelles. Le respect de l'anatomie pourrait également expliquer les quelques récidives de bartholinite observées chez les patients opérés avec cette technique.

En particulier, en cas de lésion kystique infectée, la marsupialisation offre les meilleures garanties en termes de complications immédiates : les infections et les hémorragies périopératoires sont rares.

Quels sont les effets secondaires?

La plaie créée artificiellement par le chirurgien étant laissée ouverte, il y a peu de risque de formation d'hématome postopératoire. Quelques cas d'infections locales ont été décrits. Mais prescrire des antibiotiques avant l'intervention peut limiter ce risque. En revanche, les récidives sont fréquentes.

Il semble que le dyspareunies, c'est-à-dire les douleurs ressenties lors des rapports sexuels, liées à une diminution de la lubrification vaginale, sont rares.

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