Le mésothélium, c'est quoi ?

Le mésothélium, c'est quoi ?

Le mésothélium est une membrane qui tapisse la plupart des organes internes afin de les recouvrir et de les protéger. Il est composé de deux couches de cellules aplaties, dont l'une, la couche interne, enveloppe différents organes tels que les poumons, le cœur et l'estomac, et la seconde, la couche externe, forme une sorte de sac entourant la couche interne. . Du liquide est présent entre ces deux couches de cellules, ce qui facilite le mouvement des organes.

Le mésothélium peut parfois être atteint de tumeurs bénignes, et bien plus rarement, de cancers appelés mésothéliomes. C'est alors dans la plèvre qu'elle est la plus fréquente, c'est-à-dire le mésothélium qui recouvre le poumon ; dans la grande majorité des cas, elle est due à une exposition à l'amiante. Mais cette affection reste très rare, il y a, selon les chiffres de la Haute Autorité de Santé, 600 à 900 nouveaux cas recensés chaque année en France.

Anatomie du mésothélium

Le mésothélium est composé de deux couches de cellules aplaties appelées cellules mésothéliales. Entre ces deux couches se trouve un liquide. Le mésothélium tapisse la surface interne de la paroi lisse des cavités du corps humain (appelées membranes séreuses). Ainsi, ces deux couches cellulaires protègent le thorax, l'abdomen ou le cœur.

Le mésothélium porte des noms différents selon l'endroit où il se situe dans le corps : concernant les poumons il s'agit de la plèvre, la membrane recouvrant l'abdomen, le bassin ou les viscères s'appelle le péritoine, et enfin le mésothélium qui protège le cœur s'appelle le péricarde (le péricarde enveloppe également l'origine des gros vaisseaux).

Le fluide qui est présent entre les deux couches du mésothélium aide à faciliter le mouvement des organes. En effet, la couche interne enveloppe directement ces organes internes, tandis que la couche externe constitue une poche entourant la couche interne.

Physiologie du mésothélium

La fonction principale de l'épithélium est de protéger les organes internes qu'il enveloppe :

  • le mésothélium qui entoure le poumon s'appelle la plèvre : il présente ainsi les caractéristiques des cellules de la paroi épithéliale. Mais il a aussi le potentiel de sécréter des cellules : en effet, il sécrète notamment des cytokines ainsi que des facteurs de croissance. De plus, la circulation de la lymphe ainsi que les mouvements du liquide pleural sont liés aux structures particulières de la plèvre. Celui-ci comprend notamment des pores au niveau de la plèvre pariétale, qui permettent à la circulation lymphatique de se connecter directement avec l'espace pleural ;
  • le péritoine est le mésothélium spécifique de l'abdomen. Ce péritoine doit, en effet, être considéré lui-même comme un organe. Son anatomie explique notamment la circulation du liquide péritonéal dont le moteur principal est le diaphragme droit. De plus, la membrane péritonéale est également un lieu d'échange important. Enfin, il s'avère que cette membrane présente également de nombreuses spécificités immunologiques ;
  • Le péricarde, qui est le mésothélium entourant le cœur, a pour fonction physiologique de maintenir le myocarde, mais aussi de lui permettre de glisser lors de sa contraction.

Quelles sont les anomalies et pathologies liées au mésothélium ?

Les cellules du mésothélium peuvent parfois subir des modifications qui rendent leur croissance ou leur comportement anormal :

  • cela provoque parfois la formation de tumeurs dites non cancéreuses, donc d'origine : par exemple, la tumeur fibreuse de la plèvre, ou encore ce qu'on appelle le mésothéliome multikystique ;
  • il existe aussi des cancers du mésothélium, mais c'est un cancer vraiment très rare : seuls 600 à 900 cas sont recensés chaque année en France. C'est au sein de la plèvre qu'il survient le plus fréquemment, puisque 90 % des mésothéliomes malins touchent cette plèvre, prenant le nom de mésothéliome pleural. Ce mésothéliome pleural malin est, dans la plupart des cas, causé par une exposition à l'amiante. Près de 70 % des cas de mésothéliome pleural surviennent chez l'homme. En effet, la part attribuable des mésothéliomes à une telle exposition à l'amiante est estimée à 83 % chez les hommes et 38 % chez les femmes, selon les chiffres de la Haute Autorité de Santé (HAS). De plus, la relation dose-effet a été démontrée ;
  • dans des cas beaucoup plus rares, autour de 10 %, ce cancer peut également toucher le péritoine, et on l'appelle mésothéliome péritonéal ;
  • enfin, des cas très exceptionnels concernent le péricarde, ce cancer appelé mésothéliome péricardique, et encore plus exceptionnellement, il peut toucher le vagin testiculaire.

Quels traitements pour le mésothéliome ?

La prise en charge thérapeutique, en cas de mésothéliome, ce cancer très rare, est très spécialisée : elle doit être discutée en réunion de concertation pluridisciplinaire. Il existe des centres experts dédiés à ce cancer en France, qui font partie d'un réseau appelé MESOCLIN. Le traitement lui-même est géré par une équipe locale. La chimiothérapie au pemetrexed et au sel de platine est le traitement standard.

La chirurgie à visée thérapeutique consiste en une pleuropneumonectomie élargie mais elle reste très exceptionnelle : en effet, elle ne peut concerner que les stades très précoces et résécables du mésothéliome. Elle est actuellement pratiquée dans des essais cliniques.

Une place essentielle doit être accordée aux soins de support ainsi qu'aux soins palliatifs, afin de maintenir au mieux la préservation d'une qualité de vie pour le patient. L'accompagnement et l'entourage sont fondamentaux, ainsi que l'écoute, l'accompagnement, la présence. Mais il faut vraiment se rappeler que ce type de tumeur maligne est très rare et reste une exception. Quant aux pistes de recherche actuelles, elles sont prometteuses et porteuses d'espoir :

  • ainsi, il existe plusieurs études qui s'intéressent aux interférons, dans le but de bloquer la voie à la progression de ce cancer en stimulant les mécanismes de l'immunité innée ;
  • de plus, encore au stade de la recherche à l'heure actuelle, une stratégie utilisant la virothérapie antitumorale consiste à infecter des cellules cancéreuses avec un virus dans le but de conduire à leur élimination. Cependant, il s'avère que les cellules de mésothéliome sont particulièrement sensibles à ce traitement. Une équipe nantaise dirigée par Jean-François Fonteneau vient de découvrir pourquoi ces cellules cancéreuses mésothéliales sont si sensibles à ce traitement par virothérapie : ceci est lié au fait que, chez beaucoup d'entre elles, elles ont observé la disparition des gènes codant pour le type 1 interférons, molécules qui ont des propriétés antivirales. Cette découverte ouvre ainsi la voie à un test prédictif, notamment, qui permettrait de prédire la réponse au traitement par virothérapie, et à des stratégies pour augmenter son efficacité.

Quel diagnostic ?

Le diagnostic de mésothéliome du poumon est assez complexe à identifier au départ, et comprend plusieurs stades successifs.

Examen physique

Les premiers symptômes sont souvent non spécifiques :

  • signes d'atteinte pleurale : douleur thoracique, toux sèche, dyspnée (difficulté respiratoire augmentée à l'effort) ;
  • détérioration de l'état général, avec perte de poids;
  • signes d'envahissement local : douleur à la poitrine ou à l'épaule.

L'examen clinique doit comporter, de manière systématique, l'interrogatoire qui recherchera une exposition antérieure à l'amiante, que ce soit en milieu professionnel ou non, et évaluera également une éventuelle dépendance au tabac. Le sevrage tabagique sera encouragé.

AFFICHES

Le bilan d'imagerie systématique comprend :

  • une radiographie pulmonaire. Toute image suspecte doit donc conduire à la réalisation très rapide d'un scanner thoracique ;
  • un scanner thoracique, avec injection de produit de contraste iodé (en l'absence de contre-indication). Si la suspicion est forte, les recommandations indiquent en même temps la réalisation de coupes abdominales hautes.

Biologie

A l'heure actuelle, il n'y a pas d'indication pour le dosage des marqueurs tumoraux sériques à des fins diagnostiques.

Anatomopathologie

Enfin, le diagnostic sera confirmé par des prélèvements biopsiques. Une double lecture par un pathologiste spécialisé dans le mésothéliome est indispensable (médecins appartenant au réseau MESOPATH).

HISTOIRE

La théorie cellulaire est l'une des grandes théories fondamentales de la biologie moderne. Ses trois principes de base sont les suivants : d'une part, tous les êtres vivants sont constitués de cellules (une cellule pour les organismes unicellulaires, plusieurs cellules pour tous les autres êtres vivants, qu'ils soient animaux, végétaux ou champignons). Ainsi, la cellule est donc l'unité fondamentale de structure et d'organisation des organismes. Enfin, toutes les cellules proviennent de cellules qui préexistaient déjà.

Cette théorie cellulaire tire ses fondements du XVIe siècle aux Pays-Bas, grâce à la fabrication du premier microscope composé équipé de deux lentilles, par Zacharais Janssen. Le scientifique néerlandais Antoine Van Leuwenhoek fabriquera lui aussi son premier microscope, grâce auquel il découvrira des bactéries en observant des fragments de tartre de ses propres dents. Les premières cellules seront finalement découvertes par un ami de Leuwenhoek, le scientifique anglais Robert Hooke.

Les théories scientifiques sont toujours le fruit d'une longue élaboration, le plus souvent collective : en effet, elles impliquent très souvent un travail de construction à partir des découvertes d'autrui. Pour revenir un peu plus précisément aux cellules mésothéliales, c'est à un scientifique du tout début du 1865e siècle que l'on doit une découverte cruciale. Ce premier biologiste cellulaire du nom d'Edmund B. Wilson (1939-XNUMX) a en effet observé et décrit comment un œuf fécondé se divise en centaines de cellules pour former un embryon, et quelles parties du corps se développent à partir de quelles cellules. D'ailleurs, pour la petite histoire, c'est plus tard son élève Walter Sutton qui découvrit le rôle des chromosomes en tant qu'unités de l'hérédité.

Enfin, toutes ces découvertes successives ont notamment apporté des connaissances spécifiques au sujet des cellules mésothéliales : il est apparu que celles-ci dérivent en fait du mésoblaste, la couche cellulaire intermédiaire de l'embryon (l'embryon contient ainsi trois couches qui sont à l'origine de toutes les cellules du corps : endoderme, mésoderme et ectoderme). En définitive, il faut noter que toutes les cellules dérivées du mésoderme forment tout ou partie des différents organes internes, à l'exception du système nerveux qui lui-même dérive de l'ectoderme.

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