penser trop

penser trop

«penser trop: Littéralement, trop penser. Chercheuse américaine en psychologie, Susan Nolen-Hoeksema a beaucoup décrit ce mal, et les moyens d'y remédier : elle les relate dans son ouvrage intitulé Pourquoi les femmes prennent-elles le dessus ? Car, en fait, la réflexion excessive a tendance à toucher principalement les femmes. Susan Nolen-Hoesksema définit, en effet, la réflexion excessive comme étant «la propension à ressasser de manière obsessionnelle un certain nombre de pensées ou de sentiments négatifs". Voici quelques conseils pour éviter de tomber dans ses chaînes… Ou de réussir à échapper à ses filets !

Overthinking : un torrent de pensées et d’émotions négatives

«Beaucoup d'entre nous sont parfois submergés par des angoisses, des pensées ou des sentiments qui, hors de notre contrôle, drainent nos émotions et notre énergie.. » C'est ainsi, en ces termes que la psychologue Susan Nolen-Hoeksema décrit une surréflexion : « ddes torrents d'inquiétudes et d'émotions négatives qui minent notre quotidien et notre bien-être«.

Les personnes sujettes à de telles ruminations se mettent alors à traquer chaque indice, réfléchissant pendant des heures… Résultat ? L'angoisse ne fait qu'augmenter. Les pensées coulent selon leurs humeurs, sans qu'ils puissent trouver les réponses.

Les femmes sont plus sujettes à ces formes de rumination excessive que les hommes. Et ils peuvent le faire sur tout et n'importe quoi, de leur apparence ou leur excès de poids à leur famille, leur carrière ou leur santé. "Échapper à la réflexion excessive, explique Susan Nolen-Hoeksema, c'est comme essayer de sortir des sables mouvants. Pour retrouver la liberté, le premier pas est de desserrer l'emprise des pensées qui vous étouffent.. "

Cerveau : pourquoi certaines personnes tombent-elles plus facilement dans la réflexion excessive ?

Plusieurs recherches sur le cerveau expliquent que certains (ou certains) d'entre nous sont plus enclins à la rumination que d'autres. C'est ainsi que le psychologue américain Richard Davidson a décrypté, via ce qu'il appelle les « neurosciences affectives », les multiples façons dont le cerveau traite les émotions. La technologie de l'imagerie médicale a ainsi permis de démontrer «que les émotions négatives activaient le côté droit d'une partie du cerveau, appelée cortex préfrontal, plus que le côté gauche". Le cortex préfrontal est la région du cerveau permettant la régulation des émotions, c'est-à-dire les capacités à les filtrer et à les contrôler.

Un dysfonctionnement du cortex préfrontal serait ainsi à l'origine d'une mauvaise régulation des émotions, pouvant entraîner une réflexion excessive, voire une tendance à la dépression. Par ailleurs, deux autres parties du cerveau pourraient également être impliquées : l'amygdale et l'hippocampe, qui sont les sites d'apprentissage et de mémoire de situations émotionnelles. Ils s'avèrent parfois détériorés chez les personnes sujettes à la dépression et à la rumination. Ainsi, une amygdale hyperactive pourrait par exemple conduire à être « trop sensible », à capter trop facilement toutes sortes d'informations négatives.

Échapper à ses filets : libéré, délivré…

Susan Nolen-Hoeksema écrit : «Se libérer de la réflexion excessive n'est pas facile. Cela nécessite de reprendre confiance en soi, de se détacher des pensées négatives incontrôlables. « Un premier pas qui s'impose… Il existe plusieurs solutions pour cela. De nombreuses études menées sur la dépression notamment, menées entre autres par le psychologue américain Peter Lewinsohn, ont montré que «pour guérir, il est essentiel de briser le cercle vicieux de la réflexion excessive et de la passivité«. 

Plusieurs pistes permettent de s'en affranchir : parmi elles, celle de faire une pause. Offrez-vous une distraction. "Grâce à une étude, j'ai découvert qu'il suffit d'un instant de distraction de huit minutes pour retrouver sa bonne humeur et briser le cercle des pensées obsessionnelles.", explique Susan Nolen-Hoeksema. Les moyens sont divers, allant de la pratique d'une activité physique, notamment celles qui nécessitent une attention complète comme le badminton ou l'escalade, à celles d'activités manuelles, ou encore par un investissement dans le volontariat.

Certaines personnes se réfugient dans des activités malsaines, comme la boulimie ou l'abus d'alcool. C'est un leurre : "Alors que manger est instantanément soulagé, l'effet boomerang est presque instantané. On se reproche d'avoir cédé aux paquets de gâteaux, on est déprimé par notre manque de volonté. Idem pour l'alcool», écrit Susan Nolen-Hoeksema. Qui conseille finalement de traquer le bonheur et de le vivre…

Être un nouveau départ

Les moments de plaisir, la recherche du bonheur, permettent de surmonter plus facilement diverses peines, ou deuils. La capacité d'être heureux affecte également la qualité de la pensée. Les émotions positives diminuent les effets négatifs du stress chronique sur notre système physiologique. Une enquête passionnante menée par des psychologues du Kentucky tend à montrer que les moments d'émotions positives prolongent même la durée de la vie : ces chercheurs ont en effet montré, chez des religieuses, que celles qui avaient su vivre des émotions positives avaient vécu en moyenne dix ans de plus. !

La pratique de la méditation est courante : près de 40 % des personnes interrogées par Susan Nolen-Hoeksema disent se tourner vers la prière ou la méditation afin de briser leur confusion et leur réflexion excessive. "Bien que notre époque ait perdu le sens des valeurs chrétiennes, beaucoup croient en une entité supérieure, un guide suprême», suggère la psychologue américaine.

La méditation concentrée, qui consiste à se concentrer intensément sur l'instant présent, sur une phrase ou une image, ainsi que la méditation clairvoyante, qui prône la prise de conscience intime de chaque pensée, image, idée, sensation physique dès leur arrivée, peuvent toutes deux être un bon moyen de se décharger de son fardeau… On citera, encore, l'écriture, ou le fait de s'adonner à des petits plaisirs quotidiens, comme regarder un film comique, se promener dans un site agréable, ou jouer avec des petits enfants…

De plus, l'aide d'un thérapeute ou celle d'un conseiller conjugal judicieusement choisi peut, lorsque cela est nécessaire, permettre de remédier à une situation propice à la réflexion excessive, comme par exemple au sein du couple.

Et si, enfin, à la suite du philosophe Maurice Bellet, il nous fallait désormais simplement «inventer une nouvelle façon d'être au monde« ? Capable, en toute humilité, "être un nouveau départ« ? Carpe Diem ! Profitons du moment présent…

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