Règles douloureuses : ce qu'il faut savoir

Douleur menstruelle : dysménorrhée

La baisse hormonale liée à l'absence d'implantation et donc de grossesse déclenche l'élimination de la muqueuse utérine, ou endomètre : ce sont les règles. C'est la sécrétion de prostaglandines, molécules responsables de la contraction de l'utérus, plus précisément du muscle utérin, ou myomètre, qui provoque des douleurs.

Lorsqu'elles sont inhabituellement fréquentes, ces contractions de l'utérus privent le muscle utérin d'oxygène (hypoxie) en comprimant les petits vaisseaux, ce qui augmente encore la douleur.

D'autres symptômes peuvent être associés aux douleurs menstruelles, notamment :

  • maux de tête ;
  • des ballonnements;
  • la diarrhée;
  • nausées (voire vomissements lorsque la douleur est très intense)
  • une poitrine douloureuse et d'autres symptômes du syndrome prémenstruel.

Spasfon, AINS : quels médicaments contre les règles douloureuses ?

Le premier traitement médicamenteux d'une période douloureuse, et celui auquel on pense habituellement, est le phloroglucinol antispasmodique, plus connu sous le nom de Spasfon®.

Le paracétamol (Doliprane, Dafalgan…) est également indiqué en cas de règles douloureuses, car il agit sur la synthèse des prostaglandines. Il est conseillé de respecter la posologie, soit chez l'adulte 500 mg à 1 gramme par prise, à espacer de 4 à 6 heures.

Les anti-inflammatoires non stéroïdiens, ou AINS (Antadys, Ponstyl, Ibuprofène) font également partie de l'arsenal thérapeutique des règles douloureuses. Ils agissent également sur la sécrétion de prostaglandines, qui provoquent des douleurs, et réduisent l'inflammation. Là encore, il est primordial de respecter la posologie indiquée par votre médecin prescripteur, gynécologue ou sage-femme, et de ne pas prendre deux AINS en même temps. Suivez les instructions de la notice et ne dépassez pas la dose maximale recommandée. Si la douleur persiste au-delà de quelques jours, consultez un professionnel de la santé.

Remarque: la prise d'aspirine est déconseillée, car ce médicament fluidifie le sang et risque donc de provoquer des règles abondantes voire des saignements.

Quel que soit le médicament que vous choisissez, gardez à l'esprit qu'il est essentiel de trouver la ou les cause(s) des douleurs menstruelles en amont, plutôt que de masquer la douleur avec des analgésiques et risquer de rater quelque chose. Connaître la cause permettra également la mise en place d'un traitement plus adapté.

Règles douloureuses : les maladies qui peuvent être en cause

Si la dysménorrhée est primaire, c'est-à-dire que la douleur est présente dès les premières règles, il peut s'agir d'un état bénin. Attention toutefois à ne pas la minimiser : s'il est normal d'avoir quelques gênes et sensations douloureuses pendant vos règles, une douleur aiguë et invalidante, qui vous empêche de faire vos activités quotidiennes, doit conduire à une consultation.

Même chez les adolescentes, la dysménorrhée peut être le signe d'une endométriose qui s'installe, ou de malformations utérines (utérus bicorne par exemple).

Chez la femme adulte, les douleurs menstruelles (dysménorrhée secondaire) peuvent être dues à :

  • endométriose auparavant inaperçue;
  • l'adénomyose, qui est l'endométriose intra-utérine, dans le muscle utérin (myomètre);
  • fibrome utérin;
  • un polype utérin, qui se développe dans l'endomètre;
  • un DIU au cuivre (ou dispositif intra-utérin, DIU), qui peut exacerber la douleur, surtout s'il s'est déplacé dans l'utérus.

A noter qu'un changement de contraception hormonale, l'arrêt de la pilule ou le retrait d'un stérilet hormonal peuvent entraîner des modifications des règles, que ce soit au niveau des douleurs, du flux menstruel ou de la fréquence des saignements. .

Règles douloureuses : quand consulter ?

Il est fortement conseillé de consulter si avoir des règles douloureuses impacte votre vie quotidienne et professionnelle : si vous êtes obligé d'absenter l'école, le collège ou le lycée, ou de ne pas aller travailler de ce fait. règles et la douleur paralysante qui va avec. Il n'est pas normal d'avoir mal pendant ses règles au point de réorganiser sa vie autour de son cycle menstruel, par exemple en reportant une réunion ou une activité pour qu'elle ne tombe pas pendant ses règles. C'est un signe que la douleur est invalidante et qu'il vaut mieux consulter.

L'absentéisme au travail ou à l'école en raison de la menstruation est souvent le premier signe d'endométriose, pathologie caractérisée par la présence de fragments de muqueuse utérine en dehors de l'utérus (par exemple sur les ovaires, la vessie, le rectum, etc.). Il est également bon de consulter si les douleurs menstruelles ne sont pas ou plus soulagées par les antalgiques et anti-inflammatoires traditionnels (paracétamol, ibuprofène) et si l'on est tentée d'opter pour des médicaments plus forts. Car il vaut mieux trouver la cause de ces règles douloureuses afin d'opter pour une prise en charge adaptée et sur-mesure, plutôt que de tomber dans une addiction aux analgésiques.

A noter également qu'il est conseillé de consulter si les règles douloureuses s'accompagnent d'autres symptômes :

  • fièvre,
  • pertes vaginales inhabituelles
  • douleur en urinant ou en allant à la selle (on parle respectivement de dysurie et de dyschésie),
  • douleur pendant ou après les rapports sexuels (dyspareunie),
  • saignements en dehors de vos règles (métrorragie),
  • règles abondantes (ménorragie) …

Un tel tableau clinique doit évoquer une endométriose, une anomalie utérine (fibromes, polype…) voire une inflammation du vagin (vaginite).

Comment surmonter les douleurs menstruelles sans médicaments ?

Outre un bon bain chaud, il y a bien sûr l'astuce de la bouillotte traditionnelle, lavande, riz ou encore noyaux de cerise, remède de grand-mère par excellence contre les règles douloureuses. Il est placé sur le bas-ventre ou le bas du dos pendant quelques minutes, ou jusqu'à ce qu'il soit froid. Attention cependant aux risques de brûlures : il vaut mieux garder un chiffon entre la bouillotte et la peau, au moins tant qu'il fait très chaud. Notez cependant que l'utilisation de la bouillotte est déconseillé en cas de règles très abondantescar la chaleur a tendance à augmenter les saignements.

Concrètement, la chaleur va agir sur la douleur en relaxant les muscles qui se contractent pendant les règles, et ainsi agir sur la sensation de douleur. Cela entraînera également la dilatation (ou la vasodilatation) des vaisseaux sanguins et la fluidification du sang, empêchant ainsi la formation de caillots.

A noter que le fait de faire des exercices doux, comme la marche, la natation ou le yoga peut, paradoxalement, réduire la sensation de douleur. La pratique d'une activité physique redonnera de la mobilité au bas-ventre et favorisera l'oxygénation de la zone.

Il est également conseillé de minimiser les stimulants et les toxines, tabac, alcool et café en tête, en cas de règles douloureuses, car ils pourraient aggraver les symptômes.

Tisanes pour soulager les douleurs menstruelles

Plusieurs herbes peuvent soulager les règles douloureuses. Il s'agit notamment des plantes antispasmodiques telles que basilic ou millefeuille, qui peut être utilisé en tisane ou en teinture mère.

On peut aussi citer des plantes qui peuvent au niveau hormonal, être utilisées sur avis médical, comme la sauge, le saule blanc (tous deux étant phytoestrogéniques) ou manteau de dame, qui est au contraire une action progestative.

Infusions de feuilles de framboise peut également être intéressante pour augmenter l'efficacité des contractions utérines, ou crampes menstruelles, et ainsi favoriser l'élimination de la muqueuse utérine, ou endomètre.

, Last but not least gingembre et curcuma peuvent être intéressantes pour leurs propriétés anti-inflammatoires.

Quelle huile essentielle contre les règles douloureuses ?

Du côté des huiles essentielles (HE) contre la douleur des règles, citons notammentHE d'estragon, de lavande officinale ou de basilic. On en choisira une que l'on appliquera de préférence en massage sur le ventre, après avoir dilué une goutte d'huile végétale.

Homéopathie pour les règles douloureuses

Il existe plusieurs formules homéopathiques utilisées dans le traitement des règles douloureuses, notamment : Chamomilla, Colocynthis, Cyclamen, Sabina, Veratrum album, Actaea racemosa ou Caulophyllum thalictroides. Le choix de la dilution, des granules à utiliser et de la posologie dépend du type de règles douloureuses : qu'elles soient rares, associées ou non à des maux de tête ou à un syndrome prémenstruel, irradiant vers les cuisses, associées à une gêne…

Mieux vaut se tourner vers un médecin homéopathe ou pharmacien formé en homéopathie afin de prendre les granulés homéopathiques les plus adaptés. Ces granules peuvent être pris au moment de la douleur ou en traitement de fond pendant plusieurs cycles.

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