Crèche parentale : la crèche où les parents décident

La grande implication des parents en fait un mode de garde particulier. Mais si ces structures associatives impliquent énormément les familles, elles emploient évidemment ,une équipe de professionnels qualifiés, réponds la même chose les normes de sécurité et les mêmes obligations légales que les autres institutions d'accueil.

Des pères très investis

A la crèche des Petits Lardons, à Paris, ce vendredi matin, les enfants arrivent au compte-gouttes et plus tard que d'habitude. Ils sont assez éveillés. Pour les parents, c'est une autre histoire. Il faut dire que la veille avait lieu le conseil d'administration mensuel de la structure. Pour une fois, il n'a pas duré éternellement, mais il aurait été dommage de partir sans partager un verre au café du coin. Alors certains ont un peu mal à la tête. Dans une crèche parentale, c'est évident, l'ambiance est très particulière. Entre parents et professionnels, la familiarité est de mise. Les familles se ressemblent, partagent les mêmes codes culturels, sourient des mêmes détails. Chacun a le sentiment de participer à une aventure collective. Sur un ton de plaisanterie, un père quitte les quelques parents présents avec un « Bons concitoyens, je vous quitte ». Un autre reste à discuter, visiblement heureux d'être là. Détail frappant : pour le moment, seuls les papas ont franchi le seuil.

Qu'est-ce qu'une crèche familiale ? Quelle est sa fonction ?

Des crèches parentales ont été créées au début des XNUMX, avec l'ambition de réunir des professionnels et des parents agacés de se sentir disqualifiés. Ces établissements obéissent désormais aux mêmes normes de fonctionnement que toute crèche municipale, qu'il s'agisse de locaux, de tarifs (progressifs selon le quotient familial), de quotas de personnel qualifié ou de nourriture. Les jours sont révolus où chacun cuisinait ses propres repas. Les repas doivent être préparés sur place, selon des méthodes précises et dans une cuisine adaptée.

Les parents membres sont regroupés au sein d'une association qui recrute et rémunère le manager et les salariés.

Quelle est la particularité de la place des parents dans une crèche parentale ?

 

La spécificité de ces crèches repose sur l'investissement demandé aux parents. Chaque famille doit assurer une permanence demi-journée par semaine en contact avec les enfants et doit prendre en charge une « commission » en fonction de ses compétences, de ses envies ou de ce qui lui reste. Certains devront ainsi gérer la logistique des achats, tandis que d'autres superviseront le bricolage. Pour les professionnels la question des soins, des savoir-faire, des pratiques, pour les parents rémunérateurs les tâches administratives et de gestion. « Ce sont de vraies contraintes qui ne sont pas possibles pour tout le monde, précise Daniel Lefèvre, éducateur de jeunes enfants et responsable technique des Petits Lardons. Parmi nos familles, nous avons des intermittents du spectacle qui peuvent adapter leur emploi du temps, des enseignants disponibles le mercredi ou des parents qui consacrent leur RTT à la crèche. Une fois qu'ils adhèrent au principe, ils sont généralement heureux. Et quand ils nous quittent pour aller à la maternelle, ils sont souvent frustrés de ne plus avoir de vraie place. "

Quels sont les avantages d'une crèche parentale associative ?

C'est un constat unanime. Tous ces parents apprécient d'avoir leur mot à dire, de participer à la vie de leur enfant et de la communauté. Marc, papa de Maël et de garde ce vendredi, nous assure : « Nous participons à la prise de décision, nous sommes conscients de tout ce qui concerne notre enfant. A la crèche municipale, qui était très bien, nous venons de déposer notre enfant le matin dans un sas et de le récupérer le soir lorsque nous avons appris qu'il avait bien mangé et bien dormi. Ça s'est arrêté là. Richard est sur le point de déménager. «Nous n'aurons pas le même type de soins et cela nous brise le cœur. Nous étions ici chez nous, avec des professionnels vraiment à notre écoute. J'étais trésorier de l'association, ce qui est assez lourd. Mais c'était aussi très gratifiant parce que je le faisais pour mon enfant. "

Marc et Aurélie, les deux parents de garde durant cette demi-journée, passeront leur matinée à jouer avec les enfants présents, assurer la surveillance des enfants plus âgés et répartir les tâches ménagères. « Tu es descendu, Marc ? Y a-t-il du travail ? "" J'ai mis deux machines à laver en route et il y a pas mal de linge à plier. "

L'éveil au cœur des projets

Daniel, le gérant, propose à Aurélie de venir en renfort sur le parcours de psychomotricité installé par l'un des auxiliaires pour les enfants de la grande section. Les parents ne sont jamais en charge des bébés, qui restent tous sous la responsabilité de professionnels. Ils n'emmènent pas non plus les enfants faire la sieste, n'administrent pas de médicaments, ne prodiguent pas de soins, sauf à leur propre progéniture. Ils sont cependant fortement encouragés à lire ou à animer des activités manuelles. « Ici, on a une bonne excuse pour s'adonner à des activités très agréables comme manipuler de la pâte à modeler pendant des heures ! », se réjouit Aurélie en essayant de s'éloigner un peu de sa fille Fanny qui ne lâche pas une semelle. « La difficulté pour les parents, au début en tout cas, c'est de gérer leur temps de présence entre leur enfant et ceux des autres, interroge Daniel. Ils sont censés s'occuper de plusieurs petits, tout en conservant un vrai temps relationnel avec leur enfant trop jeune pour comprendre la distanciation. Certaines personnes s'inquiètent parfois du comportement de leur petit. Il faut les rassurer en leur rappelant que lorsqu'ils ne sont pas là, leur enfant n'est plus du tout le même. » Un grand classique.

Bien plus qu'une forme de garde d'enfants

Dans l'après-midi, Marc et Aurélie cèdent la place à deux autres mamans. Marjorie, la maman de Micha, semble très à l'aise avec les enfants des autres. Normale, elle est en cinquième année de maternelle parentale. « C'est plus qu'une forme de garde d'enfants, c'est un engagement associatif. Et pour certains, c'est presque une activité à temps partiel. Il faut vraiment le vouloir. Pour moi, les services de garde avec les enfants ont toujours été une chambre de décompression, une bouffée d'air. " Côté professionnel, la motivation doit aussi être présente. « L'accueil des parents est un réel atout pour nous, assure Daniel. Mais pour certains, cela peut être une gêne. Car il faut être sûr de ce que l'on présente. En matière de garde d'enfants, on prend souvent ce qu'on trouve, ce qui est disponible. Mais dans une crèche parentale, les parents, comme les professionnels, ne sont jamais là par hasard.

 

Combien coûte une crèche parentale ?

Le prix des crèches parentales est varié. En effet, le prix dépendra de plusieurs facteurs comme le prix de location des locaux de la crèche, ou les qualifications des personnes employées, ou encore vos revenus. Il n'y a pas de tarif spécifique, contrairement aux crèches communales. Renseignez-vous auprès de la crèche parentale qui vous intéresse. 

Comment ouvrir une crèche parentale ?

Vous êtes motivé et souhaitez ouvrir vous-même une crèche parentale ? Vous devrez passer par un numéro démarches administratives pour s'y rendre. Il faut d'abord trouver d'autres parents motivés et trouvés une association loi 1901 (avec un président, un secrétaire et un trésorier). Ensuite, vous devrez travailler en collaboration avec la Caisse d'Allocations Familiale (CAF) qui vous aidera à établir votre projet éducatif et vous orientera vers une éventuelle aide. Enfin, la Protection Maternelle et Infantile devra valider l'ouverture de la crèche selon différents critères (hygiène, locaux, capacité d'accueil, personnel, etc.).

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