Urgences pédiatriques : des méthodes douces contre la douleur

Deux filles hospitalisées après une brûlure

Diane et Aélia arrivent aux urgences sur le brancard des pompiers. Les filles, qui sont dans la grande section maternelle, se sont brûlées à la cantine en renversant un plat trop chaud. Installés dans différentes chambres, ils sont pris en charge, les uns après les autres, par Caroline, infirmière. Vous devrez percer les ampoules et retirer la peau endommagée. Actes douloureux. Pour que les petites filles supportent mieux la douleur, Caroline leur montre comment respirer dans un masque magique qui diffuse un gaz composé de protoxyde d'azote et d'oxygène. Le fameux gaz hilarant. Avant de l'utiliser, Diane et Aélia choisissent un feutre parfumé et colorent l'intérieur du masque pour masquer l'odeur de plastique. Les deux amis choisissent le même parfum d'ananas. C'est une façon amusante d'amener les enfants à accepter de porter un masque. Et si le gaz hilarant est une bonne aide pour les détendre, ce médicament ne suffit pas, car les enfants doivent rester immobiles pendant l'intervention.

Un iPad pour conjurer la douleur et lâcher prise

Un outil inhabituel dans un service d'urgence! Et pourtant, ces tablettes qui ont été installées dans les 12 boites du service sont hyper efficaces pour distraire les enfants lors de la garde. Attention, il ne s'agit pas de les laisser seuls devant l'écran. Une infirmière est toujours présente pour les accompagner. Mais les comprimés les aident à lâcher prise et à concentrer leur attention sur autre chose que la douleur ou les soins.

En tout cas, l'efficacité est là. D'ailleurs, le personnel soignant est unanime : « Depuis l'arrivée des Ipads dans le service, trois ans plus tôt, il y a une meilleure prise en charge de la douleur », note le Pr Ricardo Carbajal, chef du service des urgences pédiatriques. . Il aide notamment les enfants à réduire leur stress et leurs pleurs. Rien de magique, cela permet simplement de "les rassurer car ils retrouvent un univers familier et rassurant", précise Pascale Mahiques, responsable de la santé. En effet, ils ont souvent une tablette à la maison. Une dispute qui se confirme avec Diane et Aélia.

Les filles ont choisi de voir leur film préféré : La Reine des Neiges

Ils connaissent les chansons par cœur. Emportés par l'histoire, ils oublient presque qu'on les soigne. L'iPad est un bon outil de distraction, mais ce n'est pas le seul utilisé ici. Les médecins et les infirmières ont leurs poches de blouse pleines de marionnettes, de sifflets et de petites figures amusantes. Ils ont également des livres, des bulles de savon et des instruments de musique à portée de main. « Et parfois on chante, même si on ne chante pas toujours très bien, ajoute Caroline. 

Car bien entendu, pour les actes douloureux, les enfants reçoivent toujours des antalgiques. C'est le cas d'Anaëlle, 6 ans, qui doit avoir des points de suture sur le front. Le médecin lui administre une anesthésie locale pour qu'elle n'ait pas mal. Ensuite, pour la maintenir immobile pendant que le médecin fait les points de suture, l'équipe médicale utilise un autre moyen de distraction. Marie, puéricultrice, lui laisse le choix entre un dessin animé sur iPad ou un livre. Ce sera un livre. La fille écoute l'histoire, répond aux questions… sans se rendre compte que sa blessure est recousue. Bien fait ! Anaëlle n'a pas bougé, elle reçoit un certificat de courage pour la féliciter.

Des bulles, des marionnettes pour capter l'attention

Pour plus d'efficacité, les soignants s'adaptent aux goûts et à l'âge des enfants pour leur proposer des outils de distraction qui leur conviennent. Par exemple, chez les tout-petits de 3 à 4 mois à 2 ans, les bulles de savon ou les marionnettes à doigt sont plus efficaces pour capter leur attention. Démonstration avec Anass, 7 mois qui doit respirer un sérum salé en aérosol pour désencombrer ses bronches. Ce n'est pas douloureux, mais les bébés ont souvent du mal à accepter de respirer ce type de masque qui fait beaucoup de bruit. Caroline sort alors des marionnettes pour capter son attention. Ça marche ! Le bébé se calme et respire doucement dans le masque.

Autre exemple avec Louis-Ange, 5 mois, qui vient d'être admis aux urgences. Le bambin reste assis pendant que l'infirmière prend sa fréquence cardiaque et respiratoire, lui fait passer le test de diabète et d'autres examens de routine. Il est subjugué par les marionnettes à doigt utilisées par le médecin, puis par son papa. Les parents sont souvent encouragés à utiliser également les divers outils de distraction. « C'est aussi efficace que s'ils étaient employés par du personnel médical, et en plus, ça les aide à mieux gérer le stress de voir leur petit aux urgences », dit Caroline. Des moyens que l'on aimerait voir généraliser dans d'autres services d'urgence pédiatrique.

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    Reportage à l'hôpital Trousseau

    Diane est captivée par le film Frozen. 

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    Reportage à l'hôpital Trousseau

    Pendant que le médecin fait des points de suture, Anaëlle est plongée dans l'histoire lue par Marie. Un moyen efficace de l'aider à s'échapper et… à ne pas bouger !

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    Reportage à l'hôpital Trousseau

    Bulles de savon, marionnettes… Les techniques de distraction sont variées pour s'adapter à l'âge des enfants. En plus des médicaments, il les aide à mieux supporter la douleur. 

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    Reportage à l'hôpital Trousseau

    Anass ne quitte pas la marionnette des yeux. 

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