Électrophorèse des protéines plasmatiques : diagnostic et interprétation

Électrophorèse des protéines plasmatiques : diagnostic et interprétation

L'électrophorèse des protéines sériques est un examen réalisé à partir d'une prise de sang qui permet le diagnostic et le suivi de nombreuses maladies comme les immunoglobulines monoclonales, l'hypergammaglobulinémie et plus rarement l'hypogammaglobulinémie.

Qu'est-ce que l'électrophorèse des protéines sériques ?

L'électrophorèse des protéines sériques (EPS) est un examen de biologie médicale. Son objectif est la séparation des protéines présentes dans la partie liquide du sang (le sérum). « Ces protéines jouent notamment un rôle dans le transport de nombreuses molécules (hormones, lipides, médicaments…), et sont également impliquées dans la coagulation, l'immunité et le maintien de la pression artérielle. Cette séparation permettra de les identifier et de les quantifier », précise le Dr Sophie Lyon, biologiste médicale.

Analyse des protéines

Après une prise de sang, les protéines sont analysées par migration dans un champ électrique. « Ils se séparent ensuite en fonction de leur charge électrique et de leur poids moléculaire, ce qui permet de les identifier et de repérer les anomalies. » L'EPS va permettre la séparation de six fractions protéiques, par ordre décroissant de leur vitesse de migration : albumine (qui est la protéine sérique majeure, en présence d'environ 60%), alpha 1-globulines, alpha 2-globulines, Beta 1 globuline, Bêta 2 globuline et gammaglobulines. « L'électrophorèse permet de diagnostiquer certaines pathologies liées à un mauvais fonctionnement du foie ou des reins, à une altération des défenses immunitaires, à des symptômes inflammatoires ou à certains cancers ».

Indications pour la prescription d'un EPS

Les conditions de prescription d'une EPS ont été précisées par la Haute Autorité de Santé (HAS) en janvier 2017. La principale raison pour laquelle une EPS est réalisée est la recherche d'une immunoglobuline monoclonale (gammopathie monoclonale, ou dysglobulinémie). Celle-ci va migrer la plupart du temps dans le domaine des gamma-globulines et parfois dans le domaine des bêta-globulines voire des alpha2-globulines.

Quand faire un PSE ?

Vous devez effectuer un EPS lorsque vous êtes devant :

  • Un niveau élevé de protéines circulantes;
  • Augmentation inexpliquée de la vitesse de sédimentation (VS);
  • Infections à répétition, notamment bactériennes (recherche d'un déficit immunitaire responsable d'hypogammaglobulinémie) ;
  • Manifestations cliniques ou biologiques (hypercalcémie par exemple) évoquant la survenue d'un myélome ou d'une maladie du sang ;
  • Une suspicion de syndrome inflammatoire ;
  • Peut-être une cirrhose ;
  • Toute exploration de l'ostéoporose.

Valeurs de référence d'un EPS

Selon la protéine, les valeurs de référence doivent être comprises entre :

  • Albumine : 55 et 65 % ou 36 et 50 g/L.
  • Alpha1 – globulines : 1 et 4% soit 1 et 5 g/L
  • .Alpha 2 – globulines : 6 et 10 % ou 4 et 8 g/l
  • .Bêta – globulines : 8 et 14% ou 5 et 12 g/L.
  • Gamma – globulines : 12 et 20 % ou 8 et 16 g/L.

Interprétation de l'électrophorèse

L'électrophorèse identifiera alors des groupes de protéines augmentées ou diminuées dans le sérum. « Chaque protéine sanguine formera des bandes de différentes largeurs et intensités en fonction de leur quantité. Chaque caractéristique « profil » peut être interprétée par le médecin ». Il peut, si nécessaire, prescrire des examens complémentaires.

Anomalies identifiées par l'EPS

Parmi les anomalies constatées :

  • Une diminution du taux d'albumine (hypoalbuminémie), qui peut être causée par une malnutrition, une insuffisance hépatique, une infection chronique, un myélome ou encore une surcharge hydrique (hémodilution).
  • L'hyper-alpha2-globulinémie et une diminution de l'albumine sont synonymes d'un état inflammatoire. Une fusion des fractions bêta et gamma indique une cirrhose.
  • Une diminution des gammaglobulines (hypogammaglobulinémie) est observée en cas de dysfonctionnement du système immunitaire. En revanche, le taux augmente (hypergammaglobulinémie) en situation de myélome, de gammapathies monoclonales et de maladies auto-immunes (lupus, polyarthrite rhumatoïde).
  • Une augmentation des bêta-globulines peut signifier la présence d'une carence en fer, d'une hypothyroïdie ou d'une obstruction biliaire.

Selon la HAS, il est recommandé d'envoyer le patient pour complément d'avis :

  • Si le tableau clinique du patient évoque une hémopathie maligne (douleur osseuse, détérioration de l'état général, lymphadénopathie, syndrome tumoral) ;
  • en cas d'anomalie biologique (anémie, hypercalcémie, insuffisance rénale) ou d'imagerie (lésions osseuses) évoquant une atteinte organique ;
  • en l'absence de tels symptômes, le patient pour lequel au moins un des examens de première intention est anormal, ou dont l'immunoglobuline monoclonale sérique est IgG ? 15 g/L, IgA ou IgM ? 10g/L;
  • si le patient a moins de 60 ans.

Traitement recommandé

Le traitement d'une anomalie d'électrophorèse est celui de la pathologie qu'elle révèle.

« Par exemple, en cas d'hyperprotidémie totale due à la déshydratation, le traitement sera la réhydratation. S'il y a une augmentation des alpha-globulines due à un syndrome inflammatoire, le traitement sera celui de la cause de l'inflammation. Dans tous les cas, c'est le médecin qui, à l'aide de cet examen ainsi que d'autres examens complémentaires (prise de sang, examen radiologique, etc.), fera le diagnostic lors de la consultation et prescrira le traitement adapté à la pathologie. trouvé ".

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