La maladie de Pompe

La maladie de Pompe

Qu'Est-ce que c'est ?

La maladie de Pompe est le nom communément donné à la « glycogénose de type II (GSD II) ».

Cette pathologie se caractérise par une accumulation anormale de glycogène dans les tissus.

Ce glycogène est un polymère du glucose. C'est un glucide formé de longues chaînes de molécules de glucose, constituant la principale réserve de glucose dans l'organisme et constituant ainsi une importante source d'énergie pour l'homme.

Différentes formes de la maladie existent selon les symptômes et les molécules chimiques présentes dans les tissus. Certaines enzymes seraient responsables de cette accumulation anormale de glycogène. Ceux-ci incluent le glucose 6-phosphatase, Dans leamylo-(1-6)-glucosidase mais surtout deα-1-4-glucosidase. (1)

En effet, cette dernière enzyme se trouve sous une forme acide dans le corps et est capable d'hydrolyser (détruire un produit chimique par l'eau) le glycogène en unités de glucose. Cette activité moléculaire conduit donc à une accumulation intralysosomale (organite intracellulaire chez les organismes eucaryotes) de glycogène.

Ce déficit en α-1,4-glucosidase n'est exprimé que par certains organes, et notamment le cœur et le muscle squelettique. (2)

La maladie de Pompe entraîne des lésions des muscles squelettiques et respiratoires. Une cardiopathie hypertrophique (épaississement de la structure cardiaque) y est souvent associée.


Cette maladie touche davantage les adultes. Cependant, les symptômes associés à la forme adulte diffèrent des symptômes associés à la forme infantile. (2)

C'est une pathologie héréditaire par transmission autosomique récessive.

Le gène codant pour l'enzyme α-1,4-glucosidase est porté par un autosome (chromosome non sexuel) et le sujet récessif doit posséder deux allèles identiques pour exprimer les caractéristiques phénotypiques de la maladie.

Symptômes

La maladie de Pompe se caractérise donc par une accumulation de glycogène dans les lysosomes des muscles squelettiques et du cœur. Cependant, cette pathologie peut également toucher d'autres régions du corps : le foie, le cerveau ou la moelle épinière.

Les symptômes sont également différents selon le sujet atteint.

– La forme affectant le nouveau-né est principalement caractérisée par une cardiopathie hypertrophique. Il s'agit d'une crise cardiaque avec épaississement de la structure musculaire.

– La forme infantile apparaît généralement entre 3 et 24 mois. Cette forme se définit notamment par des troubles respiratoires voire une insuffisance respiratoire.

– La forme adulte, quant à elle, s'exprime par une atteinte cardiaque progressive. (3)

Les principaux symptômes de la glycogénose de type II sont :

– l'épuisement musculaire sous forme de dystrophies musculaires (faiblesse et dégénérescence des fibres des muscles qui perdent leur volume) ou de myopathies (ensemble de maladies affectant les muscles), qui se traduisent par une fatigue chronique, des douleurs et une faiblesse musculaire. Les muscles touchés par cette maladie sont à la fois les muscles locomoteurs, respiratoires et cardiaques.

– une incapacité pour l'organisme à dégrader le glycogène accumulé dans le lysosome. (4)

Les origines de la maladie

La maladie de Pompe est une maladie héréditaire. Le transfert de cette pathologie est autosomique récessif. Il s'agit donc de la transmission d'un gène muté (GAA), situé sur un autosome (chromosome non sexuel) situé sur le chromosome 17q23. De plus, le sujet récessif doit contenir le gène muté en double pour développer un phénotype relatif à cette maladie. (2)

La transmission héréditaire de ce gène muté entraîne un déficit de l'enzyme α-1,4-glucosidase. Cette glucosidase est déficiente, le glycogène ne peut donc pas être dégradé et s'accumule alors dans les tissus.

Les facteurs de risque

Les facteurs de risque de développer la maladie de Pompe résident exclusivement dans le génotype parental. En effet, l'origine de cette pathologie étant héréditaire autosomique récessive, elle nécessite que les deux parents soient porteurs du gène muté codant pour une déficience enzymatique et que chacun de ces gènes se retrouve dans les cellules du nouveau-né pour que la maladie éclate.

Le diagnostic prénatal est donc intéressant pour connaître les risques possibles que l'enfant développe une telle maladie.

Prévention et traitement

Le diagnostic de la maladie de Pompe doit être posé le plus tôt possible.

La forme infantile précoce est rapidement détectable grâce à une hypertrophie importante du muscle cardiaque. Le diagnostic de cette forme de la maladie doit donc être posé en urgence et un traitement doit être mis en place le plus tôt possible. En effet, dans ce contexte, le pronostic vital de l'enfant est rapidement engagé.

Pour la forme « tardive » de l'enfance et de l'adulte, les patients risquent de devenir dépendants (fauteuil roulant, assistance respiratoire…) en l'absence de traitement. (4)

Le diagnostic repose principalement sur une prise de sang et un test génétique spécifique de la maladie.

Le dépistage biologique consiste en la mise en évidence d'un déficit enzymatique.

Un diagnostic prénatal est également possible. C'est une mesure de l'activité enzymatique dans le cadre d'une biopsie trophoblastique (couche cellulaire constituée de fibroblastes donnant naissance au placenta au troisième mois de grossesse). Soit en identifiant des mutations spécifiques dans les cellules fœtales du sujet atteint. (2)


Un traitement enzymatique substitutif peut être prescrit à un sujet atteint de la maladie de Pompe. Il s'agit de l'alglucosidase-α. Ce traitement enzymatique recombinant est efficace pour la forme précoce mais ne s'est toutefois pas avéré bénéfique pour les formes d'apparition tardive. (2)

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