Grossesse : les secrets du placenta

Tout au long de la grossesse, le placenta agit comme un sas. C'est une sorte de plateforme d'échange entre maman et bébé. C'est là que, grâce à son cordon, le fœtus puise les nutriments et l'oxygène transportés par le sang maternel.

Le placenta nourrit le fœtus

Le rôle premier du placenta, organe éphémère aux pouvoirs extraordinaires, est de nourrir. Accroché à l'utérus et relié au bébé par le cordon via une veine et deux artères, cette sorte de grosse éponge saturée de sang et de villosités (réseaux d'artères et de veines) est le lieu de tous les échanges. Dès la 8ème semaine, il apporte eau, sucres, acides aminés, peptides, minéraux, vitamines, triglycérides, cholestérol. Perfectionniste, il recueille les déchets du fœtus (urée, acide urique, créatinine) et les libère dans le sang maternel. Il est le rein du bébé et son poumon, fournissant de l'oxygène et évacuant le dioxyde de carbone.

A quoi ressemble le placenta ? 

Complètement formé au 5ème mois de grossesse, le placenta est un disque épais de 15-20 cm de diamètre qui va grossir au fil des mois pour arriver à terme à un poids de 500-600 g.

Le placenta : un organe hybride adopté par la mère

Le placenta porte deux ADN, maternel et paternel. Le système immunitaire de la mère, qui normalement rejette ce qui lui est étranger, tolère cet organe hybride… qui lui veut du bien. Car le placenta participe à la tolérance de cette greffe qui est en fait une grossesse, puisque la moitié des antigènes du fœtus sont paternels. Cette tolérance s'explique par l'action des hormones de la mère, qui chassent certains globules blancs capables d'activer le système immunitaire. Excellent diplomate, le placenta agit comme un tampon entre le système immunitaire de la mère et celui de l'enfant. Et réalise un exploit : faire que leurs deux sangs ne se mélangent jamais. Les échanges ont lieu à travers les parois des vaisseaux et des villosités.

Le placenta sécrète des hormones

Le placenta produit des hormones. Dès le début, via le trophoblaste, contour du placenta, il produit le fameux bêta-hCG : celui-ci sert à modifier le corps maternel et favorise une bonne évolution de la grossesse. Aussi progestérone qui maintient la grossesse et détend le muscle utérin, Les oestrogènes qui participent au bon développement fœto-placentaire, GH placentaire (hormone de croissance), hormone lactogène placentaire (HPL)… 

Médicaments qui passent ou ne passent pas la barrière placentaire…

Les grosses molécules comme héparine ne pas passer le placenta. Ainsi une femme enceinte peut être mise sous héparine pour une phlébite. L'ibuprofène croise et est à éviter : prise au cours du 1er trimestre, elle serait néfaste pour la formation future de l'appareil reproducteur du fœtus garçon, et prise après le 6e mois, elle peut entraîner un risque d'insuffisance cardiaque ou rénale. paracétamol est toléré, mais il vaut mieux limiter sa consommation à de courtes périodes.

Le placenta protège contre certaines maladies

Le placenta joue un rôle de barrière empêchant le passage des virus et agents infectieux de la mère à son fœtus, mais il n'est pas infranchissable. Rubéole, varicelle, cytomégalovirus, herpès parviennent à se faufiler. La grippe aussi, mais sans trop de conséquences. Alors que d'autres maladies comme la tuberculose ne passent presque jamais. Et certaines se croisent plus facilement en fin de grossesse qu'au début. Veuillez noter que le placenta laisse passer l'alcool et les composants de la cigarette !

Le jour J, le placenta sonne l'alerte pour déclencher l'accouchement

Au bout de 9 mois, il a fait son temps et n'est plus en mesure de fournir l'énorme approvisionnement énergétique nécessaire. Il est temps pour le bébé de respirer et de se nourrir du ventre de sa mère, et sans l'aide de son inséparable placenta. Celui-ci joue alors son rôle ultime, envoyer des messages d'alerte qui participent à l'initiation de la naissance. Fidèle au poste, jusqu'au bout.                                

Le placenta au cœur de nombreux rituels

Environ 30 minutes après la naissance, le placenta est expulsé. En France, il est incinéré comme « déchet d'exploitation ». Ailleurs, il fascine. Parce qu'il est considéré comme un jumeau du fœtus. Qu'il a le pouvoir de donner la vie (en se nourrissant) ou la mort (en provoquant une hémorragie).

Dans le sud de l'Italie, il est considéré comme le siège de l'âme. Au Mali, Nigeria, Ghana, doubler l'enfant. Les Maoris de Nouvelle-Zélande l'ont enterré dans une poterie pour lier l'âme du bébé aux ancêtres. Les Obandos des Philippines l'enterrent avec des outils miniatures pour que l'enfant devienne un bon travailleur. Aux États-Unis, certaines femmes vont jusqu'à exiger que leur placenta soit déshydraté pour l'avaler en gélules, censées améliorer la lactation, renforcer l'utérus ou limiter la dépression postnatale (cette pratique n'a aucun fondement scientifique).

 

 

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