Enceinte après adoption

J'avais une incompatibilité avec le sperme de mon mari (c'est-à-dire que mon mucus détruisait le sperme de mon partenaire.) Après sept inséminations et trois FIV ratées, le professeur nous a conseillé d'arrêter car, comme il me l'a dit de manière « diplomatique », je n'avais plus rien à donner.

Nous nous sommes tournés vers l'adoption et nous avons eu le bonheur, après quatre ans d'attente, d'avoir un adorable petit de 3 mois. Ce fut un tel choc que j'ai eu mes règles pendant 2 mois puis un arrêt total d'un mois… Pourtant, quinze mois après l'arrivée de mon petit, je suis tombée enceinte… ! aujourd'hui la maman comblée de deux adorables enfants : un petit Brice de 34 mois et une petite Marie de 8 mois et 3 semaines. Brice a fait de moi une mère et Marie une femme. La boucle est bouclée.

Les PMA ne sont pas une panacée. C'est dur, épuisant (physiquement et psychologiquement) et les équipes médicales manquent souvent de psychologie. Pour eux aussi c'est un échec quand tu n'y arrives pas et ils te le font sentir. Alors quand ça marche, on dit que c'est super, mais malheureusement on ne parle pas assez des échecs ! De plus, cela devient vite comme une drogue : il est difficile de s'arrêter. J'ai parlé à d'autres femmes qui sont allées là-bas et elles ont eu le même sentiment. On veut tellement que ça marche qu'on n'y pense qu'à ça.

Personnellement, j'avais un sentiment de culpabilité, je me sentais « anormal ». C'est difficile de faire comprendre aux gens, mais j'en voulais à ce corps qui ne faisait pas ce que je voulais. Je pense qu'il faut se pencher sur ce problème, car c'est quand même curieux que de plus en plus de femmes n'accouchent pas alors qu'elles n'ont rien physiologiquement. Les médecins comme leurs patients se précipitent trop vite dans la surmédicalisation. Concernant l'amour que l'on peut avoir pour son enfant, adopter ou accoucher, c'est exactement la même chose. Pour moi Brice restera toujours LE MIRACLE.

Yolande

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