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Définition

 

Pour plus d'informations, vous pouvez consulter la fiche Psychothérapie. Vous y trouverez un aperçu des nombreuses approches psychothérapeutiques – y compris un tableau guide pour vous aider à choisir la plus appropriée – ainsi qu'une discussion sur les facteurs d'une thérapie réussie.

Le Radix, avec plusieurs autres techniques, fait partie des Approches Corps-Esprit. Une fiche complète présente les principes sur lesquels reposent ces approches, ainsi que leurs principales applications potentielles.

Base, c'est d'abord un mot latin qui signifie racine ou source. Il désigne aussi l'approche psycho-corporelle conçue par le psychologue américain Charles R. Kelley, élève du psychanalyste allemand Wilhelm Reich (voir encadré), lui-même disciple de Freud. Radix est souvent présenté comme une thérapie néo-reichienne de troisième génération.

Comme d'autres thérapies psycho-corporelles dites globales, telles que l'intégration posturale, la bioénergie, le Jin Shin Do ou la Synergie Rubenfeld, Radix repose sur le concept d'unité corps-esprit. Il considère l'être humain dans sa globalité : pensées, émotions et réactions physiologiques ne sont que des formes différentes d'expression de l'organisme, et sont indissociables. Cette thérapie vise à restituer à l'individu la force procurée par l'unité intérieure et l'équilibre retrouvés. Le thérapeute se concentre donc à la fois sur les émotions (l'affectif), les pensées (le cognitif) et le corps (le somatique).

Radix se distingue par exemple de l'approche cognitivo-comportementale – qui met avant tout l'accent sur les pensées, et leur possible déviation de la réalité – en ce qu'elle considère le travail sur le corps comme une composante essentielle du processus de guérison (ou de bien-être). Lors d'une réunion, l'aspect non verbal ainsi que l'aspect verbal sont pris en compte : en plus du dialogue, nous utilisons différentes techniques et exercices impliquant la respiration, la relaxation musculaire, la posture, le sens de la vue, etc.

Quelques exercices liés à vue sont caractéristiques de Radix (bien que la bioénergie l'utilise également). Les yeux fourniraient un accès direct au cerveau émotionnel primitif. Etant des gardiens élémentaires indispensables à notre survie, ils seraient étroitement associés à nos émotions. Ainsi, un simple changement physique (avoir l'œil plus ou moins ouvert) pourrait provoquer des changements importants sur le plan émotionnel.

En général, le exercices physique utilisés lors d'une séance Radix sont plutôt doux. Ici, pas de mouvements épuisants ou violents ; pas besoin de force ou d'endurance particulière. En ce sens, le Radix se démarque des autres approches néo-reichiennes (comme l'orgonothérapie) qui visent d'abord à dissoudre les blocages émotionnels inscrits à l'intérieur même du corps, et qui sont beaucoup plus exigeantes physiquement.

Wilhelm Reich et la psychosomatique

Au commencement il y avait Freud, et la psychanalyse. Puis vint Wilhelm Reich, l'un de ses protégés, qui, dès les années 1920, jeta les bases de psychosomatique, en introduisant la notion d'« inconscient corporel ».

Reich a développé une théorie basée sur les processus physiologiques associés aux émotions. Selon cela, le corps porte en lui-même, sur lui-même, les marques de ses douleurs psychiques, car pour se protéger de la souffrance, l'être humain se forge un "Armure de personnage", ce qui entraîne, par exemple, des contractions musculaires chroniques. Selon le psychanalyste, l'individu évite les émotions qui lui sont insupportables en arrêtant le flux d'énergie dans son corps (qu'il appelle orgone). En niant ou en supprimant ses sentiments négatifs, il emprisonne, voire se retourne contre lui-même, son énergie vitale.

A l'époque, les hypothèses de Reich choquaient les psychanalystes, entre autres parce qu'elles s'écartaient de la pensée freudienne. Puis, avec son travail sur l'impact du fascisme sur les libertés individuelles et le processus émotionnel, Reich est devenu une cible du gouvernement nazi. Il quitte l'Allemagne pour les États-Unis dans les années 1940. Il y fonde un centre de recherche et forme plusieurs théoriciens qui seront à l'origine de nouvelles thérapies : Elsworth Baker (orgonothérapie), Alexander Lowen (bioénergie), John Pierrakos (Énergétique de base) et Charles R. Kelley (Radix).

Kelley a conçu le Radix basé principalement sur les théories de Reich dans lesquelles il a incorporé de nombreuses notions du travail sur la vision de l'ophtalmologiste William Bates1. Depuis 40 ans, Radix a principalement évolué en réponse aux développements de la psychologie cognitive.

 

Une approche ouverte

Le Radix est parfois décrit comme la plus humaniste des thérapies néo-reichiennes. En fait, les théoriciens de Radix hésitent même à le présenter comme une thérapie en tant que telle, privilégiant souvent des termes tels que croissance personnelle, développement ou éducation.

Une approche Radix est généralement très ouverte. Le praticien évite de catégoriser la personne selon une pathologie clinique préalablement définie. De plus, il ne suit aucune stratégie prédéterminée visant à résoudre un problème particulier. C'est au cours du processus que certains objectifs à long terme, s'inscrivant dans une perspective corps-esprit-émotions, pourront émerger.

Dans Radix, ce qui compte n'est pas ce que le praticien perçoit de l'individu, mais ce que l'individu perçoit et découvre sur lui-même. Autrement dit, un praticien Radix ne traite pas, à première vue, un problème obsessionnel-compulsif par exemple, mais une personne qui souffre, qui est angoissée, qui éprouve un « malaise ». Par l'écoute et divers exercices, le praticien aide la personne à « lâcher prise » à tous les niveaux : libérations émotionnelles, libération des tensions physiques et prise de conscience mentale. C'est cette synergie qui ouvrirait la porte au bien-être.

Radix – Applications thérapeutiques

Si le Radix est plus proche d'une « approche d'éducation émotionnelle » ou d'une « approche de développement personnel », plutôt qu'une thérapie formelle, est-il légitime de parler d'applications thérapeutiques ? ?

Les pratiquants disent oui. L'approche viendrait en aide aux personnes aux prises avec l'une ou l'autre des formes de « malaise » de la palette infinie de la psychologie humaine : anxiété, dépression, faible estime de soi, sentiment de perte. sens, difficultés relationnelles, addictions diverses, manque d'autonomie, crises de colère, dysfonctionnements sexuels, tensions physiques chroniques, etc.

Mais, le praticien Radix ne se concentre pas sur ces symptômes ou manifestations. Elle se fonde sur ce que la personne perçoit – en elle, à ce moment-là – de sa situation, quelle qu'elle soit. Dès lors, il aide la personne à prendre conscience des blocages émotionnels qui pourraient être à l'origine de son mal-être, plutôt que de la traiter pour un trouble pathologique spécifique.

En s'attaquant à ces blocages, le Radix libérerait les tensions et l'anxiété, et permettrait ainsi de libérer le terrain pour que de « vraies » émotions se manifestent. Concrètement, le processus se traduirait par une plus grande acceptation de soi et des autres, une meilleure capacité d'aimer et d'être aimé, le sentiment de donner du sens à ses actes, voire à sa vie, une confiance accrue, une sexualité saine, bref, le sentiment d'être pleinement vivant.

Cependant, en plus de quelques cas d'expérience2,3 rapporté dans le journal du Radix Institute, aucune recherche clinique montrant l'efficacité de l'approche n'a été publiée dans un journal scientifique.

Radix – En pratique

En tant qu'approche « d'éducation émotionnelle », le Radix propose des ateliers de croissance personnelle à court terme et une thérapie de groupe.

Pour un travail plus approfondi, nous rencontrons le praticien seul, pour des séances hebdomadaires de 50 à 60 minutes, pendant au moins quelques mois. Si vous voulez aller « à la source », à base, et parvenir à un changement durable requiert un engagement personnel profond qui peut s'étendre sur plusieurs années.

Le processus commence par la prise de contact et la discussion des raisons de la consultation. A chaque rencontre, nous faisons un bilan hebdomadaire en fonction de ce qui émerge chez la personne. Le dialogue est à la base du travail thérapeutique, mais dans Radix, nous allons au-delà de la verbalisation des émotions ou de l'exploration de leurs effets sur les attitudes et les comportements, pour mettre l'accent sur le « ressenti ». Le praticien aide la personne à prendre conscience de ce qui se passe dans son corps au fur et à mesure que l'histoire avance : que ressentez-vous en ce moment dans votre gorge, dans vos épaules, en me racontant cet événement ? Commentaires respirez-vous ? Un essoufflement, un haut du corps voûté ou rigide, un pharynx si serré que le flux de la voix peine à se frayer un chemin peuvent cacher un sentiment de tristesse, de douleur ou de colère refoulée… Que dit ce non-verbal ?

Le praticien invite également la personne à effectuer divers exercices centrés sur le corps. La respiration et ses différentes formes et phases (faible, ample, inspiration et expiration saccadées, etc.) est au cœur de ces techniques. Une telle émotion génère une telle respiration et une telle respiration génère une telle émotion. Que se passe-t-il dans cette zone lorsque nous détendons nos épaules ? Comment vous sentez-vous lorsque vous pratiquez un exercice d'enracinement dans le sol ?

Le praticien Radix s'appuie autant sur le non verbal que sur le verbal pour accompagner l'individu dans sa démarche. Que ce soit par des mots ou des non-dits, il propose à son patient un manuel de décodage qui lui permet de retracer la chaîne des traumatismes, et éventuellement de s'en libérer.

Il existe des praticiens en Amérique du Nord, en Australie et dans quelques pays européens, notamment en Allemagne (voir le Radix Institute dans Sites d'intérêt).

Radix – Formation professionnelle

Le terme Radix est une marque déposée. Seuls ceux qui ont suivi et réussi le programme de formation du Radix Institute ont le droit de l'utiliser pour décrire leur approche.

La formation, qui s'étend sur plusieurs années, est offerte en Amérique du Nord, en Australie et en Europe. Les seuls critères d'admission sont l'empathie, l'ouverture et l'acceptation de soi. Si la pratique du Radix repose également sur la maîtrise de solides compétences, elle s'appuie avant tout sur des qualités humaines, aspect délaissé par la formation générale traditionnelle, estime l'Institut.

Le programme ne requiert aucun préalable académique, mais un très grand nombre de praticiens possèdent un diplôme universitaire dans une discipline connexe (psychologie, éducation, travail social, etc.).

Radix – Livres, etc.

Côté Richard. Le processus de mise à jour du potentiel émotionnel et énergétique. Une introduction à l'approche Reichian Radix. CEFER, Canada, 1992.

Mc Kenzie Narelle et Showell Jacqui. Vivre pleinement. Une introduction à la croissance personnelle centrée sur le corps RADIX. Pam Maitland, Australie, 1998.

Deux livres pour mieux comprendre les bases théoriques et pratiques de Radix. Disponible sur le site Web de l'Association des praticiens Radix.

Harvey Hélène. Le deuil n'est pas une maladie

Rédigé par un praticien du Québec, il s'agit d'un des rares articles en français sur le sujet. [Consulté le 1er novembre 2006]. www.terre-inipi.com

Radix – Sites d'intérêt

Association des praticiens RADIX (APPER)

groupe québécois. Liste et coordonnées des praticiens.

www.radix.itgo.com

Connexions vitales

Site d'un praticien américain. Diverses informations théoriques et pratiques.

www.vital-connections.com

L'institut Radix

Le RADIX Institute est une société à but non lucratif dont le siège est aux États-Unis. Il détient les droits sur le mandat et supervise la profession. Informations abondantes sur le site.

www.radix.org

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