Thanatopraxie : tout savoir sur la prise en charge du thanatopraticien

Thanatopraxie : tout savoir sur la prise en charge du thanatopraticien

Perdre un être cher est un événement très douloureux. Suite à un décès, la famille du défunt peut demander un traitement de conservation, appelé embaumement. Cela ralentit la putréfaction naturelle du corps et aide à le préserver. La conservation des défunts existait déjà il y a 5000 ans : ainsi, les Egyptiens – et avant eux les Tibétains, les Chinois – embaumaient leurs morts. Aujourd'hui, ces actes pratiqués sur le corps d'une personne qui vient de mourir consistent à remplacer le sang par du formol, sans qu'il y ait éviscération. Ce soin de conservation, qui est effectué par un embaumeur qualifié, n'est pas obligatoire. Le traitement d'embaumement est généralement demandé dans les XNUMX heures suivant le décès.

Qu'est-ce que l'embaumement ?

C'est en 1963 que le terme dethana « topraxie » a été inventé. Ce mot vient du grec : « Thanatos » est le génie de la mort, et « praxein » signifie manipuler avec l'idée de mouvement, traiter. L'embaumement est donc l'ensemble des moyens techniques mis en œuvre pour la conservation des corps après la mort. Ce terme a remplacé celui d'« embaumement », signifiant « mettre un baume ». En effet, ce nom ne correspondait plus aux nouvelles techniques de conservation des corps des défunts. 

Depuis 1976, l'embaumement est reconnu par les pouvoirs publics qui ont agréé les fluides de conservation : ce n'est donc que depuis cette date que l'appellation « soins de conservation » est entrée dans la réglementation funéraire. L'embaumement consiste en une injection d'une solution conservatrice et hygiénique dans le système vasculaire du défunt, avant drainage des fluides des cavités thoracique et abdominale, sans procéder à l'éviscération.

La conservation des défunts existait déjà il y a 5000 ans. Les Égyptiens – et avant eux les Tibétains, les Chinois – embaumaient les morts. En effet, les techniques d'inhumation des cadavres enveloppés dans un linceul et déposés dans les tombes de sable ne permettaient plus une conservation correcte. La technique d'embaumement égyptien est très probablement dérivée d'un processus de conservation des viandes en saumure. 

Ce processus d'embaumement était étroitement lié à la croyance métaphysique en la métempsycose, doctrine selon laquelle une même âme peut successivement animer plusieurs corps. L'historien grec Hérodote a également précisé que la croyance en l'immortalité concernait à la fois l'âme et le corps, tant que ce dernier ne se décompose pas. Hérodote a décrit trois méthodes d'embaumement pratiquées par les taricheutes égyptiens, selon les moyens financiers des familles.

Selon certaines sources, l'embaumement moderne serait issu d'un procédé d'injection artérielle inventé par un chirurgien français de l'armée américaine, Jean-Nicolas Gannal, qui, vers 1835, découvrit cette technique de conservation des cadavres, puis la breveta : il injecta une préparation à base d'arsenic par la voie artérielle. D'autres sources indiquent qu'il s'agirait plutôt d'embaumer des médecins n'appartenant pas à l'armée, mais payés par les familles des soldats, qui pratiquaient ce soin de conservation avant le rapatriement des « morts au combat » jusqu'aux obsèques. Il est en tout cas certain que cette technique a pris de l'ampleur pendant la guerre de Sécession. La méthode s'est largement répandue en France à partir des années 1960.

Pourquoi faire réaliser le corps du défunt par un embaumeur ?

Le but de l'embaumement, technique de soins hygiéniques et de présentation du défunt, est de ralentir le processus de putréfaction du cadavre. C'est ainsi, selon la sociologue Hélène Gérard-Rosay, « Présenter le défunt dans des conditions esthétiques et hygiéniques optimales ». L'état initial du défunt est important pour la réalisation des soins de l'embaumeur. De plus, plus tôt ce traitement d'embaumement intervient après la mort, plus le résultat sera esthétique. En effet, l'embaumement comprend tous les traitements appliqués dans le but de ralentir le processus naturel de décomposition, afin de préserver et de conserver le corps du défunt.

Actuellement, la thanatopraxie, ou l'ensemble des soins prodigués au défunt, comprend des techniques visant à retarder les inévitables conséquences biochimiques, et le plus souvent traumatiques, de la putréfaction (appelée aussi thanatomorphose) pour le corps social. L'universitaire Louis-Vincent Thomas suggère que ces interventions physiques et physiologiques, voire esthétiques, suspendent le processus de cadavérisation pour une durée limitée afin de « Assurer la prise en charge et la présentation du défunt dans des conditions idéales d'hygiène physique et mentale.

Comment se passe la prise en charge de l'embaumeur ?

Les soins pratiqués par l'embaumeur visent à remplacer la quasi-totalité du sang du défunt par une solution de formol, aseptique. Pour cela, l'embaumeur utilise un trocart, c'est-à-dire un instrument chirurgical tranchant et coupant qui sert à faire des ponctions cardiaques et abdominales. L'aspect extérieur du corps reste préservé. Les soins prodigués par l'embaumeur ne sont pas obligatoires, et doivent être demandés par les proches. Ces soins d'embaumement sont payants. En revanche, si cette pratique n'est effectivement pas obligatoire en France, elle l'est sous certaines conditions, en cas de rapatriement à l'étranger dans certains pays.

Interdit en 1846, l'arsenic qui était alors utilisé fut alors remplacé par de la glycine borée comme agent pénétrant pour transporter le liquide conservateur dans les tissus du défunt. Ce sera alors le phénol qui sera utilisé, encore utilisé aujourd'hui dans l'embaumement moderne.

Dans le détail, un traitement d'embaumement se déroule comme suit :

  • Le corps est d'abord nettoyé afin d'éviter la prolifération des bactéries ;
  • Puis il y a extraction par ponction des gaz ainsi qu'une partie des fluides corporels au moyen d'un trocart ;
  • Une injection est faite en même temps par la voie intra-artérielle de la solution biocide, le formol ;
  • La mèche et la ligature sont réalisées pour éviter l'écoulement, les yeux sont fermés. Les embaumeurs y placent un couvre-œil pour compenser les yeux affaissés;
  • Le corps est alors habillé, maquillé et présenté ;
  • Ces dernières années, l'acte s'est terminé par l'apposition, à la cheville du défunt, d'un flacon échantillon dans lequel l'embaumeur met le produit qu'il a utilisé pour les soins de conservation.

Une autorisation préalable du maire de la commune du lieu du décès ou du lieu où est pratiqué le traitement doit être signée, qui mentionne le lieu et l'heure de l'intervention, le nom et l'adresse de l'embaumeur ainsi que les fluides utilisé.

Quels sont les résultats du traitement par l'embaumeur ?

Deux catégories de soins peuvent être pratiquées, ayant pour résultat de conserver le corps pendant un certain temps :

  • Les soins de présentation, qui consistent en une toilette funéraire, sont des soins dits classiques à des fins d'hygiène. L'embaumeur lave, maquille et habille le corps et obstrue les voies respiratoires. La conservation, qui se fait par le froid, est appelée conservation mécanique. Il est limité à 48 heures ;
  • Les soins de conservation ont une finalité à la fois hygiénique et esthétique. L'embaumeur effectue également la toilette, le maquillage, l'habillage, l'obstruction des voies respiratoires, et, en plus, il injecte un liquide de conservation. Le résultat est une légère tache des tissus. Ce liquide est fongicide et bactéricide. En congelant les tissus, il permet de conserver le corps du défunt à température ambiante jusqu'à six jours.

Les origines des soins de conservation, que nous avons évoquées, généralement chez les Égyptiens, n'avaient pas les mêmes objectifs que ceux que nous atteignons aujourd'hui. Aujourd'hui, la pratique des soins de conservation en France vise à maintenir le corps du défunt en bon état. Les résultats du traitement effectué par l'embaumeur permettent de donner un air de paix au défunt, notamment lorsque l'acte d'embaumement est réalisé après les affres d'une longue maladie. Ainsi, ces soins donnent à l'entourage une meilleure facilité à méditer. Et les proches du défunt entament le processus de deuil dans de bonnes conditions.

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