Pourquoi votre enfant aime-t-il les jouets de guerre ?

Char, avion, hélicoptère… Mon enfant aime jouer au soldat avec ses jouets de guerre

Entre 2 et 3 ans, après la phase d'opposition, matérialisée par le « non ! » Répétitif, l'enfant commence à s'intéresser aux armes et aux jouets de guerre. Jusque-là impuissant devant l'adulte qu'il considérait comme un géant doté du pouvoir de vie et de mort, il ose enfin s'affirmer, il se sent puissant. Et les jeux guerriers symbolisent cette prise de pouvoir, principalement chez les petits garçons. Autre raison fréquente : les cadeaux aux enfants sont souvent « genrés » : pistolets ou épées s'offrent plus facilement à un petit garçon qu'à une fille. D'où son attirance pour les jeux qu'il perçoit comme ceux de son genre…

A travers ces jeux, le jeune garçon exprime ses pulsions d'agressivité naturelle. Il découvre le pouvoir de blesser, mais aussi de protéger. C'est aussi la période où il découvre son appartenance sexuelle : il se classe parmi les hommes parce qu'il a un pénis. En tant que représentations symboliques du phallus, les sabres et les pistolets permettent au petit garçon d'ajouter au côté virilité. Et devenir celui qui protège sa mère.

Ton rôle : aidez votre enfant à faire la distinction entre les moments de jeu imaginaires et les situations de la vie réelle. Il vaut mieux, notamment, leur interdire de viser des zones vitales (tête, buste) comme le ferait un « vrai méchant » : dans le jeu, si vous visez quelqu'un, ce n'est que dans le bas des jambes.

N'interdisez pas les jouets et figurines militaires à votre enfant

Si le jeune garçon libère son agressivité à travers ses jouets de guerre, il sera moins enclin à utiliser ses poings dans la cour de récré. Outre, s'il n'est pas canalisé dans le jeu, sa tendance agressive sera présente plus longtemps, de manière latente : en grandissant, il peut entretenir une certaine cruauté envers les plus faibles, au lieu de les défendre et de les protéger. Il est donc parfois difficile d'interdire à votre enfant de jouer avec des jouets de guerre… S'il lui est interdit de l'exprimer, l'enfant peut aussi supprimer totalement son agressivité. Il risque alors de devenir passif. En collectivité, il ne réussira pas à se défendre et assumera le rôle de bouc émissaire. Ses pulsions agressives ont une autre fonction : c'est grâce à elles que l'enfant relève des défis, entre en compétition avec les autres et, plus tard, passera des compétitions, remportera des victoires. S'il est muselé très tôt, l'enfant grandira dans la peur des évaluations, des occasions de rivaliser avec les autres. Il n'aura pas assez confiance en lui pour prendre la place qu'il mérite.

Ton rôle : ne refusez pas les jeux qui mettent en scène la violence car vous craignez qu'un tempérament violent et dominateur ne s'épanouisse en lui. Car c'est en refusant de le voir canaliser son agressivité par le jeu que l'on prend le risque de déséquilibrer sa personnalité.

Aidez son enfant à surmonter sa fascination pour les jeux avec des armes de guerre

Tire-t-il sur tout ce qui bouge ? A 3 ans, sa façon de jouer à la guerre est simpliste. Mais entre 4 et 6 ans, ses jeux, plus scénarisés, incorporer des règles strictes. Il comprendra alors, avec votre aide, que la violence gratuite n'a aucun sens et que l'usage de la force n'a d'intérêt que pour défendre une juste cause, dans le respect des lois.

Veut-il affronter ses camarades ? Il y a d'autres terrains que celui de la violence physique. A travers des jeux de société ou de simples énigmes, le petit garçon peut montrer qu'il est le champion en termes de vitesse de réaction, d'intelligence, de ruse ou de sens de l'humour. A vous de lui faire comprendre qu'il existe des dizaines de façons d'être le plus fort. Il ne sort qu'armé ? Montrez-lui qu'il existe d'autres moyens de gagner le respect. Il est maintenant temps de lui faire remarquer au quotidien que lorsque vous n'êtes pas d'accord, vous résolvez vos conflits en parlant. Et que ce n'est pas forcément le plus fort physiquement qui gagne.

Ton rôle : généralement, essayez de comprendre la raison de son comportement et de sa fascination. Commentez-les avec lui. Donnez-leur du sens (un peu de « moralité » ne fait pas de mal) et lorsque cela est possible, proposez des alternatives moins violentes, plus positives.

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