3-6 ans : la progression de votre enfant

Grâce aux activités créatives et motrices proposées par l'enseignant, l'enfant exerce son habileté et élargit son éventail de connaissances. Avec les règles de bonne conduite imposées par la communauté, il apprend la vie en société et la communication.

A 3 ans, l'enfant devient créatif

Votre enfant agit désormais avec des intentions précises, il est capable de se concentrer plus longtemps, il coordonne mieux ses actions. Avec, à la clé, un résultat évident : il fait et réussit de plus en plus de choses.

En petite section, les activités manuelles constituent l'essentiel de son programme: dessin, collage, modelage… Peinture, stickers, éléments naturels, de multiples matières qui stimulent sa créativité s'offrent à lui. Parallèlement à ces activités d'éveil fascinantes, il apprend également à maîtriser différents outils.

Il a maintenant une idée en tête lorsqu'il se lance dans un dessin ou qu'il manipule de la pâte à modeler. Il manie assez bien le crayon et, ayant affiné son sens de l'observation, cherche à reproduire une maison, un animal, un arbre… Le résultat est certes imparfait, mais on commence à reconnaître le sujet.

La coloration les aide à comprendre le concept d'espace. Au début, il déborde massivement de l'espace à sa disposition; puis il parvient à se limiter aux contours. Cependant, cette activité, qui demande beaucoup d'application et ne fait pas appel à l'imagination, ne plaît pas à tout le monde. Alors laissez-lui au moins le choix des couleurs !

L'ère décisive de « l'homme têtard »

Ce mec doit sa renommée au fait qu'il est commun à tous les petits du monde entier, et que son évolution témoigne du bon développement de l'enfant. Son surnom de « têtard » vient du fait que sa tête n'est pas séparée de son tronc. Il se présente sous la forme d'un cercle plus ou moins régulier, agrémenté de traits représentant des cheveux et des membres, dans un endroit encore aléatoire.

Sa première évolution : il devient vertical (vers 4 ans). Plus ovale, il ressemble plus ou moins à une position humaine. Le jeune gribouilleur l'orne de plus en plus d'éléments sur le corps (yeux, bouche, oreilles, mains, etc.) ou d'accessoires (chapeau, boutons de manteau, etc.). Puis, au cours de la section intermédiaire de la maternelle (4-5 ans), vient la symétrie.

C'est la profusion d'éléments qui confirme la bonne évolution de l'homme. Cela montre que votre enfant prend de plus en plus conscience de son corps, sait bien observer et se sent libre de s'exprimer par le dessin. La qualité de la fabrication n'a pas d'importance. Il en est d'ailleurs de même pour d'autres matières.

Vers 5 ans, la tête de l'homme se sépare du tronc. Il se compose désormais de deux cercles superposés. La proportion est plus ou moins respectée, et chaque pièce se dote des bons éléments. C'est la fin des « têtards »… mais pas celle des gaillards. Car le sujet n'a pas fini de l'inspirer.

Apprendre à écrire commence à la maternelle

Bien sûr, apprendre à écrire correctement commence en CP. Mais dès la première année de maternelle, les enseignants ont préparé le terrain.

En petite section, l'écolier perfectionne sa connaissance des différents chemins : point, droite, courbe, boucle. Il reproduit des formes et des figures. Il repasse les lettres de son prénom pour l'écrire petit à petit. Il doit apprendre à bien tenir son crayon, avec la pince formée par le pouce et l'index. Cela demande à la fois de la concentration et de la précision. Pas étonnant, une fois rentré, qu'il ait besoin de se défouler !

Au cours de la deuxième année, il poursuit avec les lignes qu'il devra maîtriser pour écrire les lettres. Il copie des mots et en mémorise certains.

Au programme de la dernière année, il faudra enchaîner les gestes pour attacher les lettres. Ainsi que de reproduire les majuscules et les cursives et d'adapter la taille des lettres à celle du support. En fin d'année, l'élève connaît tous les signes et lettres de l'écriture manuscrite.

CP est considéré comme le début des « affaires sérieuses ». Certes, il existe désormais une obligation de résultats, mais de nombreux enseignants, tout en exigeant de la discipline et de la rigueur, adoptent un mode d'apprentissage ludique. Ils respectent ainsi les limites des petits en concentration et en assimilation. Car ils prennent également en compte l'âge de chaque élève (de 5 ans et demi à 6 ans et demi, au début du CP), qui influence sa maturité, et donc la vitesse de ses apprentissages. Pas d'impatience : un vrai problème sera toujours porté à votre attention.

L'enfant apprend à se déplacer dans l'espace

Les activités motrices font également partie du programme de la maternelle. Ils se concentrent sur la poursuite de la découverte du corps, de l'espace et du corps dans l'espace. C'est ce qu'on appelle la maîtrise du schéma corporel : utiliser son corps comme repère, et non plus des repères extérieurs pour s'orienter dans l'espace. Cette maîtrise et sa capacité croissante à coordonner ses mouvements ouvriront des horizons aux enfants dans le domaine des jeux d'extérieur (corde à sauter, marche sur poutre, jeu de balle, etc.)

Pour trouver son chemin dans l'espace, les adultes utilisent des notions abstraites qui jouent sur l'opposition : intérieur/extérieur, haut/bas, dessus/dessous… Et ce n'est pas facile pour les moins de 6 ans ! Petit à petit, parce que vous allez montrer à votre enfant des exemples concrets, et qu'il saura vous imiter en nommant ces oppositions, elles lui deviendront de plus en plus claires. Ça se complique quand il s'agit de ce qu'il n'a pas devant lui. C'est pourquoi la notion de distance et de durée d'un voyage lui restera longtemps étrangère.

La latéralisation fait partie de l'acquisition du schéma corporel. L'apparition d'une prédominance fonctionnelle d'un côté du corps sur l'autre est appelée latéralisation. Un petit enfant est en effet d'abord ambidextre et utilise indifféremment ses deux mains ou ses deux pieds. Rares sont les personnes qui le restent plus tard. Vers 4 ans, il commence à utiliser de préférence, de façon automatique, les membres et l'œil du même côté. Plus sollicités, plus entraînés, les membres du camp préférentiel deviennent ainsi plus compétents.

Droitier ou gaucher ? Ce n'est pas parce que les droitiers sont majoritaires que les gauchers seront maladroits. Au début, ils peuvent souffrir un peu de ce que presque tout dans leur environnement est destiné aux droitiers. Si vous avez un enfant gaucher et que vous êtes tous les deux droitiers, demandez à un ami gaucher de lui enseigner certaines compétences. Nouer vos lacets, par exemple.

Un petit retard de latéralisation peut signaler un autre dysfonctionnement. S'il est acquis à 5 ans, tant mieux : il favorisera les apprentissages plus complexes qui rythment l'année de CP (c'est-à-dire l'écriture et la lecture). A partir de 6 ans, vous devez consulter. C'est généralement l'usage incertain des mains qui alerte. Les belles activités manuelles étant très fréquentes en dernière section de maternelle, l'enseignant prévient les parents s'il constate un problème.

A l'école et à la maison il perfectionne sa langue

A 3 ans, l'enfant fait des phrases, encore imparfaites mais compréhensibles… surtout par vous ! A l'école, on l'invitera à s'exprimer devant les autres, afin d'être compris de tous. Si cela intimide certains au début, c'est un véritable moteur pour mieux structurer et articuler ses propos.

Il a tendance à monopoliser la conversation. Entre eux, les enfants ne s'offusquent pas de ne pas écouter ou de ne pas laisser parler les autres. Ils partagent ce même mode de non-communication. Mais personne ne peut supporter un tel comportement de la part d'un adulte. Le passage du soliloque à la conversation ne se fait pas sans éducation. Et ça prend du temps ! Commencez dès maintenant à lui apprendre les bases : n'interrompez pas, ne criez pas dans l'oreille lorsque vous êtes au téléphone, etc. Il comprendra, petit à petit, qu'en dehors des contraintes que cela implique, converser est un plaisir partagé.

S'il se considère comme le centre du monde, il doit savoir qu'il n'est pas. Vous l'écoutez quand il parle et vous lui répondez sagement pour le lui prouver. Mais il doit comprendre que les autres, vous y compris, ont d'autres intérêts et aussi le désir de s'exprimer. Ainsi vous l'aiderez à sortir de son égocentrisme, une tournure d'esprit naturelle jusqu'à au moins 7 ans, mais qui ferait de lui un individu peu fréquent si elle persistait.

Il puise son vocabulaire dans de multiples sources. la famille en fait partie. N'hésitez pas à utiliser les bons mots, même avec lui. Il peut saisir le sens de mots inconnus grâce au contexte dans lequel ils sont placés. Dans tous les cas, s'il ne comprend pas, faites-lui confiance, il vous posera des questions. Enfin, faites l'effort de finir vos phrases. Même s'il devine vos intentions, vous devez lui donner cette bonne habitude.

Il aime répéter les gros mots, en particulier l'indestructible « caca-boudin » ! Beaucoup de parents y voient l'influence de l'école, mais ne manquez-vous pas aussi quelques gros mots ? Cependant, il faut les distinguer des insultes. Nous pouvons tolérer des expressions colorées prononcées sans méchanceté, mais pas des blasphèmes qui violent la dignité d'autrui, y compris les amis. Pour l'instant, votre enfant ne comprend pas le sens de l'abus sexuel, mais il lui suffit de savoir que c'est tout simplement interdit.

Il imite également vos tournures de phrase et vos intonations. Il s'inspirera de votre syntaxe pour améliorer la sienne. Comme pour l'accent, votre influence prédomine sur l'environnement régional : un enfant de Parisiens élevé dans le Sud adopte généralement une langue « nordique ». En revanche, ne pensez pas devoir adopter les tics de langage qu'il utilise avec des amis de son âge, cela pourrait même l'agacer. Respectez son jardin secret.

Plutôt que de le reprendre, répétez simplement ce qu'il vient de dire en utilisant la phrase correcte alors que sa syntaxe est incertaine. Sans commenter. Le mimétisme fonctionne bien mieux que la réprimande !

Il est encore petit, il faut être patient !

Autonome, mais pas complètement. Plus que jamais, votre enfant demande à réaliser seul les gestes quotidiens. A table, c'est parfait, même s'il faut découper sa viande jusqu'à 6 ans environ. Se laver, se brosser les dents, il sait s'y prendre. Il a commencé à s'habiller vers 4 ans, avec des vêtements et des chaussures faciles à enfiler. Mais efficacité et rapidité ne sont pas encore au rendez-vous. Il est souvent nécessaire de prendre du retard ou de se réajuster. Faites-le discrètement pour ne pas décourager sa bonne volonté !

La propreté et ses défauts. Jusqu'à 5 ans, tant qu'ils restent ponctuels, les pipis nocturnes ne devraient pas vous inquiéter. S'ils deviennent réguliers ou systématiques, et s'ils persistent au-delà, il faut réagir. Si votre enfant n'a jamais été propre la nuit, consultez pour vérifier qu'il n'a pas d'immaturité fonctionnelle du système urinaire. S'il l'était et qu'il a « rechuté », cherchez la cause : déménagement, naissance, tensions au sein de votre couple… Ne faites pas semblant d'ignorer le problème. Car pour votre enfant, il est très inconfortable de se réveiller mouillé, il n'ose pas s'endormir avec les autres et se sent coupable de vous causer des ennuis. Et pour vous, les nuits sont mouvementées et votre sommeil perturbé. Il faut en discuter, ensemble, avec votre médecin, voire avec un psychologue.

Notion de temps encore approximative. Votre enfant comprendra d'abord la notion de temps grâce à des références régulières : lui signaler les actes familiers qui rythment la journée, et les transformations et événements qui rythment le cours de l'année. Son sens de la chronologie s'exercera d'abord sur une courte période. Il commence à être capable d'anticiper le futur proche, mais vous ne devriez pas envisager de lui parler du passé. Alors, s'il pense que vous êtes né à l'époque des chevaliers, ne vous offusquez pas !

Prononciation parfois hésitante. Vous pouvez proposer à votre enfant, dès 5 ans, de répéter des phrases qui testeront son articulation, sur le modèle du célèbre « Les chaussettes de l'archiduchesse sont-elles sèches, archi-sèches ». Vos propres difficultés à les prononcer le décomplexeront immédiatement ! Et peu importe si leur signification est obscure. A tester, par exemple : « Six sages se cachent sous un cyprès carbonisé » ; « Je préfère la tarte aux pommes tendre à la tarte aux tomates pelées » etc.

Quand s'inquiéter A partir de 3 ans s'il n'a pas encore prononcé ses premiers mots ou si son articulation défaillante ne lui permet pas de se faire comprendre et vers 6 ans s'il persiste à buter sur plus d'une ou deux consonnes. En cas de bégaiement, il faut réagir dès l'apparition du trouble.

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